Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Crevaisons (T5)
Manu Larcenet et Daniel Casenave
Dargaud, Collection Poisson Pilote

Ebenezer Raidart est surveillant d’un cimetière.
Il est seul et passe son temps entre l’entretien de ses parcelles et ses vinyles de musique punk qu’il écoute en boucle. Mais cela fait plusieurs années déjà qu’il n’a plus vu d’agent du ravitaillement et les provisions commencent à diminuer dangereusement.

Malgré un message de détresse envoyé à ses supérieurs, aucune réponse ne parvient à Ebenezer et il est obligé de se nourrir de rongeurs et autres bestioles répugnantes pour survivre.

C’est alors que l’un des occupants de son cimetière va se réveiller et il ne s’agit ni plus ni moins que du Soldat Inconnu. Entre les deux hommes, les discutions philosophiques, politiques et métaphysiques vont bon train et bientôt, ils décident de quitter le cimetière pour aller voir le monde.



L’histoire ne précise pas où l’on se situe dans le temps, mais on sait que c’est assez loin pour qu’un vieil homme écoute du punk comme ceux d’aujourd’hui écoutent du Sinatra. “Crevaisons” suit également la tendance qui veut qu’au contact des morts, on devienne philosophe. Pour exemple, cette réplique d’Ebenezer Raidart au Soldat Inconnu : « Qu’est ce que c’est que ce mort qui vient me donner des leçons de vie ? »

Les paroles des musiques punk qui ponctuent le récit ajoutent un niveau supplémentaire à la narration, tout en faisant cohabiter deux concepts résolument antinomiques : le punk et le cimetière.

Au-delà de l’humour, le récit est profondément pessimiste. Le monde du futur ne sera-t-il qu’un gigantesque cimetière que personne ne vient visiter ? Le portrait brossé de l’humanité est sans appel. La rencontre d’un vieil homme pacifiste avec le Soldat Inconnu témoignera de la stupidité des belligérants et des atrocités commises en temps de guerre.

Le dessin, quant à lui, est crayonné et dans un style très franco-belge, la colorisation faite de zones d’à-plat. Les planches restent classiques, très peu dynamiques, ce qui est plutôt logique pour un récit qui se déroule dans la dernière demeure.
Les grandes réussites graphiques de l’ouvrage sont les plongées gigantesques sur le cimetière sans fin, qui sonne comme une métaphore de l’avenir de l’humanité.

Ce tome 5 de “Crevaisons” est donc plaisant sans être transcendant. On appréciera les débats métaphysiques entre deux interlocuteurs improbables mais, au-delà de cette idée de base, rien ne vient réellement élever l’ouvrage.
Notons que l’absence de cliffhanger ne donne pas spécialement envie de lire la suite.


Crevaisons (T5)
- Série : Une Aventure Rocambolesque du Soldat Inconnu
- Scénario : Manu Larcenet
- Dessin : Daniel Casanave
- Couleurs : Patrice Larcenet
- Editeur : Dargaud
- Parution : 20 mars 2009
- Prix : 10.40 €
- ISBN : 2-2050-6260-1


© Editions Dargaud - Tous droits réservés



Gianni Zablot
20 avril 2009




JPEG - 81.2 ko



JPEG - 91.7 ko



JPEG - 93.4 ko



Chargement...
WebAnalytics