Corrida alsacienne
L’auteur, dans la petit biographie en 2e de couverture (où comme dans les 2 autres manque la photo), se révèle alsacien. Curieusement, c’est dans cette région que se déroule notre histoire, après un prologue en Crète. Ensuite, il est présenté comme héritier de John Dickson Carr, célèbre auteur de “meurtres en chambre close” publié aux éditions du Masque, dont je suis plus friand (parce qu’Agatha Christie, ça va bien un moment…). Bref, prêt à me tordre les méninges devant la première évasion aussi mystérieuse que logiquement impossible de l’assassin, je me frottais les mains. Amateur de mythologie, le thème du Minotaure m’avait déjà largement mis l’eau à la bouche. Deux cents pages plus tard, je dois avouer ne pas avoir été déçu, loin de là.
Un vrai polar fantastique
Petit aperçu de l’histoire : des randonneurs alsaciens découvrent en Crète une stèle faisant référence au Minotaure et à son labyrinthe, construit par Dédale. Un tragique accident clôt la balade. Quelques temps après, de curieux meurtres sont perpétrés en Alsace. Les victimes semblent avoir été victime d’un bovin enragé. Il n’en faut pas plus à Van Helsing pour dépêcher un de ses chasseurs sur place. Entre mythologie et enquête policière, le détective, persuadé que le monstre de l’Antiquité est à l’œuvre, va devoir analyser son comportement pour espérer l’arrêter. Mais si le monstre était en partie humain ?
Je n’en dis pas plus. L’énigme est corsée à souhait, malgré une intrigue assez classique, qui vous fera par moments pester contre le héros, pour peu que vous réfléchissiez un tantinet plus vite que lui. Si les suspects ne sont pas nombreux, le doute persistera jusqu’au bout, et il faudra la puissance de feu digne de “l’inspecteur Harry” pour y mettre un point final, avant un épilogue qui se chargera de lever les derniers voiles.
Un regret cependant : si l’auteur nous fait faire un peu de tourisme, qui n’a jamais mis les pieds en Alsace (c’est mon cas) ou goûté les spécialités locales (notamment liquides) ne saura apprécier complètement ce voyage.
Quelques coquilles à déplorer :
page 21 : Ne revient pas (…) ! > impératif, donc “reviens”
page 53 : J’ai fait l’erreur de suivre les conseils d’ami > les conseils d’un ami
page 71 : (…) c’est Claude Nordmann qui m’a parlé vous > manque un “de”
page 110 : Quelque chose me dit que je n’en saurai pas davantage ? > ce n’est pas une question, donc pas de point d’interrogation
page 116 : Enfin, ne me dites pas que vous croyez à cette fable ? > un point d’exclamation plutôt que d’interrogation
page 133 : Ce n’étaient hélas ! pas les meilleurs (…) > le point d’exclamation est-il nécessaire ?
page 147 : (…) cette faute grossière commise par Dédale. Minos, qui joue (…) > c’est en fait Zeus qui joue contre Dédale (si j’ai bien tout compris)
Titre : La Nuit du Minotaure (France, 2008)
Auteur : Paul Halter
Couverture : www.2visudesing.com
Editeur : Baleine
Collection : Club Van Helsing
Directeurs de collection : Guillaume Lebeau & Xavier Mauméjean
Pages : 190
Format (en cm) : 17 x 11,5 x 1,5
Dépôt légal : Février 2008
ISBN : 978-2-84219-443-7
Prix : 9,90 €
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