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Le Club Van Helsing (Saison 2)
Série : littérature
Baleine, Club Van Helsing, romans (France), fantastique, environ 200 pages, 9,90€

Si à la fin de « Freakshow » de Xavier Mauméjean, Hugo Van Helsing, fondateur du Club homonyme, déclare jeter l’éponge sur le défi ancestral qui oppose sa famille à Fineas Barnum, il ne repose pas les armes pour autant.

La preuve avec cette nouvelle saison de chasse, sous la plume de Jean-Marc Lofficier pour une incursion dans le vaudou et Paul Halter pour un polar entre la Crète antique et l’Alsace contemporaine. Pierre Grimbert réactualise un combat mythologique, et Pierre Pelot vient… conclure la saga ?



Le concept de saisons est très contemporain et télévisuel, il permet cependant de bien marquer la rupture dans un récit fleuve, plus encore lorsqu’il est mené à plusieurs mains. Néanmoins, à part l’abandon de Barnum en tant qu’adversaire, ces trois romans ne se rattachent que très peu à une intrigue générale. On aime pouvoir les lire indépendamment, ou au contraire on regrette ce manque de liens entre les épisodes. A vous de voir, mais autant le dire tout de suite : si, sur la première saison, il était difficile de trouver un fil conducteur ou une éventuelle chronologie, des causes et des conséquences, ces quatre volumes au titre jaune (marque de reconnaissance de ce second chapitre de l’histoire du Club) en sont tout autant dépourvus.

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Commençons par « Crépuscule Vaudou » de Jean-Marc Lofficier.
Un hommage aux films de zombies, autant qu’un douloureux rappel des évènements d’août 2005 en Louisiane. Vous en souvenez-vous ? Non ? Katrina. Si vous doutez de la puissance de la magie vaudou, voilà de quoi vous faire réfléchir…

Passons à « La Nuit du Minotaure » de Paul Halter.
Un vrai bon policier, par un vrai bon auteur de policier, héritier d’un grand nom du Masque. La traque du Minotaure fera travailler les petites cellules grises, bien que son arrestation fasse davantage appel à du gros calibre…

Poursuivons avec « Saigneur des Loups » de Pierre Grimbert.
Une forme étudiée : deux moments de l’histoire, son début et sa fin, racontés en parallèle, pour le récit d’un duel ancestral entre un dieu nordique banni par Odin et assoiffé de vengeance, et le dernier champion des dieux d’Asgard, mais aussi le témoignage d’un homme ordinaire atteint de lycanthropie.

Et pour ce qui est à ce jour (et depuis un an) le dernier volume de la série, « Outback » de Pierre Pelot, je vous renvoie à la chronique publiée à l’époque par Hervé Thiellement.

Malgré mes nombreuses récriminations contre cette série, notamment l’inégalité des romans (toutes saisons confondues) due à une « bible » apparemment très peu contraignante, l’absence assez évidente d’une intrigue générale qui motive le lecteur à lire les différents volumes, le prix vraiment prohibitif par rapport au nombre de pages (un gros volume par saison ne se serait-il pas aussi bien vendu ?), il convient d’en montrer également les côtés positifs :

- Les couvertures de Loïc Vincent et Stéphane Valley, de 2visudesing sont proprement magnifiques. Ces esquisses assez sobres ont une force qui donne envie de posséder ces livres, de les aligner sur son étagère. A ceux qui se posaient la question, je réponds : oui, une couverture est un argument de vente !

- La multiplication des auteurs et des genres donne un résultat que je qualifierais de « global ». J’apprécie qu’une œuvre se matérialise sous différents formats (roman, bd, film, jeu vidéo...) dont le résultat se complète pour toucher différents publics et les amener chacun vers d’autres supports.
Je citerais pour l’exemple le travail effectué au Japon sur « Le Chevalier d’Eon », paru sous la forme d’un manga, d’un anime et d’un roman, signé Tow Ubukata et paru chez Calmann-Lévy. On pourra penser également à « Brave Story », paru en roman, manga et film, dont chaque support raconte une partie différente de l’histoire du héros (si mes souvenirs sont bons).

Bref, une association autour d’un thème d’auteurs venus d’horizons différents, cassant un peu le mythe de l’écrivain reclus devant sa feuille blanche ou sa machine, me plaît beaucoup. Bon, ici on est encore loin d’une création en table ronde, mais c’est un premier petit pas... (en fait le second, si on considère son ancêtre moins connu, « Arkham Asylum », précédente tentative du même genre, encore dénichable chez les bouquinistes sépcialisés). L’idéal serait de voir ces aventures, ou d’autres histoires du Club, adaptées à la télévision ou en BD, ces deux supports faisant actuellement leurs choux gras des classiques de la littérature, Dumas, Gogol, Maupassant, Hugo, Flaubert et j’en passe...

Dans une interview donnée au magazine Khimaira, parue dans le numéro 12 du dernier trimestre 2007, Xavier Mauméjean annonçait 9 titres pour la saison 2, dont un d’Andrea H. Japp. Au nom de l’esprit d’initiative et de la diversité culturelle, continuons d’espérer...


LE CLUB VAN HELSING SUR LA YOZONE

- Le Club Van Helsing (Saison 1) (présentation, 2007)
- Le Club Van Helsing (Saison 2) (présentation, 2009)
- Jean-Marc Lofficier & Guillaume Lebeau à Toulouse (signatures, 2008)
- Johan Heliot et Guillaume Lebeau signent à Rennes ! (signatures, 2007)
- Délices & Daubes n° 110 : Tête de bœuf, style de beauf ? Bof ! (critique, 2008)
- La Nuit du Minotaure (critique, 2009)
- Crépuscule Vaudou (critique, 2009)
- Saigneur des Loups (critique, 2009)
- Question de Mort (critique, 2008)
- Outback (critique, 2008)
- Délires d’Orphée (critique, 2007)



Nicolas Soffray
1er avril 2009


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