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Bifrost (n°53)
Revue
Éditions Le Bélial’, revue (France), nouvelles, critiques, dossiers, 184 pages, 11€

Parmi les revues de l’imaginaire, Bifrost se démarque par la qualité de ses dossiers toujours fouillés, argumentés et intéressants. Comme sa partie fiction est en général d’aussi bonne tenue, cela en fait un incontournable des amateurs.



Ce numéro 53 ne déroge pas à ce constat. L’auteur britannique China Miéville (« Le Roi des Rats », « Perdido Street Station », « Les Scarifiés », « Le Concile de Fer ») y est à l’honneur. Pour ceux qui ne le connaissent que de nom et ne se sont pas penchés plus avant sur son œuvre, ce dossier représente une excellente introduction.
Au sommaire figure une de ses rares nouvelles (il n’en a écrit que 14 !) : “Compte-rendu de certains évènements survenus à Londres”. Dans ce texte, l’auteur se met en scène, recevant par erreur un étrange courrier avec morceaux de compte-rendu, messages… dévoilant un fait étonnant. Sous une forme assez recherchée, il happe le lecteur qui se demande où il va et qui, au final, gardera une très bonne impression.
China Miéville, présenté comme le « Seigneur des Monstres », se dévoile dans un long entretien mené par Thomas Day et Éric Holstein. 27 pages qui se dévorent littéralement. Ses cinq romans et le recueil de ses textes sont analysés et une bibliographie clôt le dossier.
L’ensemble est excellent et résister à l’envie d’ouvrir un bouquin de China Miéville par après tient de la gageure.

Dans la partie fiction, signalons aussi “Vestige” de Christopher Priest, un texte qui s’insère dans le cadre de l’Archipel des Rêves et une preuve supplémentaire de son immense talent.
Par contre, “In Vino” de Jérôme Noirez, l’étoile montante de l’imaginaire français, ne laisse pas la même empreinte. La façon dont la nouvelle s’achève m’a si surpris que l’intérêt de l’ensemble est retombé comme un soufflé. Mais cet auteur a un beau potentiel.

La rubrique « Ballades sur l’Arc » contient une impressionnante liste de bouquins critiqués, papiers toujours d’un bon niveau, un article de Xavier Mauméjean (Regards sur l’homme invisible). Pierre Stolze parle d’un roman inracontable de la fin du XIXème siècle : « Le Tutu » de Princesse Sapho, et qui a failli tomber dans l’oubli. Quant au coin des revues, Thomas Day nous donne sans langue de bois son avis.

Frédéric Jaccaud nous livre le second et dernier volet de l’exploration de l’œuvre de Jacques Spitz. Saluons au passage cette série « Les Anticipateurs » sur les précurseurs de l’imaginaire francophone qui nous permet de découvrir ou re découvrir ces visionnaires.

La rubrique « Scientifiction », animée par l’astrophysicien Roland Lehoucq, fête ses dix ans. Pour l’occasion, il nous présente un moyen original mais réaliste de voyager entre les étoiles. Par contre, les particules de masse négative manquent encore à l’appel et les manipuler ne sera pas aisé.

« Infodéfonce et vracanews » clôt Bifrost avec des infos diverses et variées.
Et comme c’est le premier de l’année, nous avons droit aux Razzies 2009 : le prix du pire, où sont récompensées les plus dispensables réalisations de l’édition française de l’année écoulée. Subjectifs, bêtes, de mauvaise foi plus qu’occasionnelle et volontiers méchants, faire sourire est leur seule ambition. C’est le jury qui le dit !
Moi, ça me fait bien marrer, mais les nominés, s’ils ne sont pas d’un humour à toute épreuve, doivent grincer des dents et les noms d’oiseaux fusent sûrement.

Dirigée de main de maître par Olivier Girard qui nous gratifie à chaque fois d’un éditorial passionnant sur le paysage des littératures de genre du moment, Bifrost est la meilleure revue actuelle de SF et elle mérite votre soutien.

L’abonnement est de 51,00 euros pour 5 numéros et, à ce prix, vous recevez aussi « Le Concile de Fer » de China Miéville. Que du bonheur !

Et pour ce faire, une seule adresse :
Le Bélial’
50, rue du Clos
77670 SAINT MAMMES


Bifrost 53
ISBN : 978-2-913039-50-6
11 €, 184 pages



François Schnebelen
31 janvier 2009


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Illustration de Anders Lazaret



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