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Fog
James Herbert
Bragelonne, Milady, Terreur, roman, traduction de l’anglais (GB), terreur, 348 pages, décembre 2008, 6€

Alors qu’il revient d’une mission d’inspection clandestine d’un site militaire, John Holman est victime d’un tremblement de terre dans un village de la plaine de Salisbury. Avec sa voiture, il tombe dans une grande faille dont il essaie de s’extraire, tout en venant en aide à une fillette.
Un étrange brouillard jaunâtre monte des profondeurs mais, dans la panique, personne n’y prend garde.

Peu après son sauvetage, Holman est pris de folie et des évènements mystérieux secouent la région.



James Herbert est un auteur britannique incontournable de la terreur. Ses dix-neuf romans se sont vendus à plus de cinquante millions d’exemplaires, rien que son premier, « Les Rats », a été traduit en trente-trois langues. Plusieurs ont d’ailleurs été adaptés au cinéma.

Publié en 1975, qu’on se rassure « Fog » n’accuse pas son âge. Moins marquant que le précédent, « Les Rats », il fait tout de même bonne figure et atteint son but : celui de nous interpeller par son thème et son traitement, tout en nous distrayant.

Même si le personnage principal est John Holman, James Herbert nous gratifie d’une belle brochette d’extraits de vies chamboulées par le brouillard jaune.
Certains protagonistes éphémères hanteront les mémoires, aussi bien par leurs actes que par leur fin : un ancien militaire manchot devenu sous-directeur d’un pensionnat de garçons, un alcoolique, amateur de pigeons, dont la mort rappelle « Les Oiseaux » d’Alfred Hitchcock, un pilote de ligne qui désire tuer le nouvel amour de sa femme en jouant les kamikazes aux manettes de son avion.
Ce ne sont que quelques exemples parmi de nombreux autres qui parsèment le livre.
Et toujours, on en revient à Holman, le seul à être redevenu sain d’esprit après l’exposition au brouillard. Immunisé contre ses effets nocifs, il devient sujet d’études et fer de lance contre ce fléau.
Les morts se comptent à la pelle, un peu comme une dénonciation de la lenteur des autorités à réagir, elles préfèrent être sûres de la menace plutôt que d’alerter prématurément la population. Bien des décennies plus tard, la situation n’a pas beaucoup évolué et le doute plane toujours sur certains incidents.
Dès le début de « Fog », on s’interroge sur l’origine de ce mystérieux brouillard. Venu des tréfonds de la terre émane-t-il de l’enfer ? Apparu près d’un site militaire représente-t-il une expérience ? Et pourquoi donc un tremblement de terre à cet endroit connu pour son calme ? Même une catastrophe de cette ampleur n’engendre pas une entière coopération des politiques.
Entre violences et actions, James Herbert entretient un certain suspense sur l’issue de « Fog » qui croît dans l’horreur lorsque Londres est atteinte par la nappe jaunâtre.
Ici la folie révèle ce qu’il y a de pire en l’homme. Les hautes sphères du pouvoir décident qui mérite d’être “sauvé”, en accueillant les élus dans un abri anti-atomique et font aussi preuve d’inhumanité par des choix forcément discutables. Pourquoi untel plutôt qu’un autre ?
Le brouillard jaune trouve un écho dans la pollution qui l’alimente. L’auteur met déjà le doigt sur ce gros problème d’environnement (dès 1975) dont on ne mesure finalement pas encore toutes les implications néfastes.
« Fog » est bien plus complexe qu’on pourrait le croire de prime abord. James Herbert sait que pour interpeller une personne, les images chocs sont souvent plus efficaces que les longs discours.

Ce roman des débuts de l’auteur, alors dans sa veine « catastrophe », constitue donc un bon divertissement, non dénué de réflexion, et annonce déjà sa belle carrière future.

PS : on s’étonnera de lire bioxyde de carbone plutôt que dioxyde de carbone, appellation pratiquement toujours utilisée pour le CO2 !


Titre : Fog (The Fog, 1975)
Auteur : James Herbert
Traduction de l’anglais (GB) : Anne Crichton pour la présente édition
Première édition française : Presse Pocket Terreur
Couverture (souple) : Sarry Long
Éditeur : Bragelonne - Milady
Collection : Terreur
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 348
Format (en cm) : 17,8 x 11,1 x 2
Dépôt légal : décembre 2008
ISBN : 978-2-8112-0073-2
Prix : 6€



François Schnebelen
1er février 2009


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Illustration de Sarry Long



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