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Pas de crise en BD

C’est la crise partout, les faillites, le chômage, la bourse qui s’écroule, la récession... Mais un secteur d’activité résiste furieusement et continue de progresser, c’est celui de la bande dessinée.
Tel un célèbre village d’irréductibles gaulois résistant à l’invasion des mauvaises nouvelles, la BD continue sur un tempo d’enfer.



A partir du rapport annuel de l’Association des critiques de bande dessinée (ACBD), on recense 4746 titres publiés en France en 2008 (dont 3592 nouveautés), soit 10,4% de plus par rapport à 2007.
Et dire que cela fait un peu plus de 10 ans qu’on annonce un écroulement de cette bulle qui ne cesse de se développer. Tout le monde tire-t-il son épingle du jeu (295 éditeurs ont publié de la BD en 2008, mais 15 groupes représentent 70% de la production) ? Pas sûr et 2009 sera certainement une année charnière pour les moins solides .
Derrière ce chiffre plus que positif, se positionnent quelques mammouths, ces gros tirages qui tirent à eux-seuls les efforts d’un éditeur et lui permettent de publier des titres moins évidemment porteurs de success-story.
Le plus fort, c’est le Titeuf de Zep avec 1,8 million d’exemplaires pour son petit dernier. Suivent ensuite les nouvelles aventures de Blake et Mortimer (Ed. Blake et Mortimer) avec 600 000 exemplaires et pas mal de “classiques” comme Lucky Luke, Largo Winch, Thorgal, le Chat de Geluck ou Lanfeust des étoiles. 

Et puis, la manne des mangas (où on édite un peu tout et n’importe quoi !) qui représente 40% des titres vendus en France. Les éditeurs brassent large, entre le Japon (toujours largement en tête), la Corée et de plus en plus, la Chine. Là aussi, les séries vedettes font carton plein (9 séries pour plus de la moitié des ventes) avec Naruto (220.000 ex. pour chaque nouveau tome, 6 en 2008), devant le phénomène Death Note (5 volumes à 180.000 ex.), Fullmetal Alchemist (4 volumes à 90.000 ex.), One Piece (6 volumes à 72.800 ex.), Fairy Tail, Samurai Deeper Kyo, Nana, Bleach et Dragon Ball Z.

Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD et auteur de ce rapport annuel précise que “l’écart se creuse toujours plus entre les best-sellers et le peloton des ventes moyennes”. Ces titres qui s’extirpent tant bien que faire se peut des linéaires surabondamment chargés des libraires spécialisés (ne parlons pas de ceux des grandes sufaces ou simili dépôts de culture où il est bien difficile de trouver toute la diversité de cette BD) tournent sur une moyenne de 6 000 ex.

Dans sa conclusion, Gilles Ratier note qu’1 livre acheté sur 8 et 1 ouvrage emprunté sur 5 dans les bibliothèques est une bande dessinée.

Avant de vous inviter à aller découvrir plus en détail ce rapport qui fait référence dans le milieu et près des passionnés, je vous rappelle que l’ACBD et ses 81 membres remettent tous les ans le Grand Prix de la Critique et qu’il a été décerné cette année à Tamara Drewe de Posy Simmonds chez Denoël Graphic.

BD 2008, le rapport annuel de l’ACBD

Gilles Ratier est journaliste, bibliothéquaire, il participe également à plusieurs revues spécialisés et à l’édition de monographies aux éditions Mosquito.



Fabrice Leduc
21 janvier 2009




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Grand Prix de la Critique 2009



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