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Bon, la brute et le cinglé (Le)
Film sud-coréen de Kim Jee-Woon (2007)
17 décembre 2008

***



Genre : Western, Aventure
Durée : 2h08

Avec Woo-sung Jung (Do-won, le Bon), Lee Byung-Hun (Chang-yi, la Brute) et Kang-ho Song (Tae-goo, Le Cinglé), etc.

Après l’excellent « A Bittersweet Life », le réalisateur Kim Jee Woon est devenu pour beaucoup l’une des icônes coréennes du cinéma de genre décomplexé, assumant ses références tous en gardant son point de vue sur le monde. « Le Bon La Brute et le Cinglé » était donc attendu comme un cadeau de Noël par les amateurs de Western et de film de Gangsters.

Dire que son nouveau film est riche serait un euphémisme. Les décors et les costumes font du lieu un endroit fantasmé plein de hors-la-loi stylés, de geishas à débaucher et de riches dignitaires à dépouiller. Le paradis du cinéma de genre auquel Kim Jee Woon rédigerait une lettre d’amour. La magie de sa pelloche est en effet de projeter sur la toile un fantasme juste pour le plaisir jouissif du spectateur. Dans « Le Bon La Brute et le Cinglé », on ne réfléchit pas, on n’analyse pas, on kiffe. Le réalisateur revient au but premier du spectacle : plonger le spectateur la tête dans les chiottes pour qu’il prenne en pleine face le produit qu’il a passé tant de temps à lui concocter. Rien ne laisse indifférent, au grand bonheur des amateurs de cinéma bourrin.

Le talent du metteur en scène est de parvenir à créer, en quelques plans, des figures iconiques charismatiques. Qu’il s’agisse de la Brute (jouée par l’excellent Byung-hun Lee) ou du Cinglé, il rivalise avec ses mentors, comme Tarantino ou Leone, en tête de liste des Badass du cinéma de genre. Kim Jee Woon fait baver les spectateurs avec ses images du Cinglé, deux six coups dans les mains, un scaphandre sur la tête, mais aussi avec la Brute, cigarette au bec, sulfateuse au point, la Fuck You attitude incarnée, accompagné de son gang, rappelant les Crazy 88 de « Kill Bill ». Son film est le résultat du croisement visuel du poissard « Mad Max » et du cinémascopique « Lawrence d’Arabie » sur fond de musique et « coolitude » Tarantinesque.

Par ailleurs, « Le Bon La Brute et le Cinglé » souffre de nombreux défauts.
Tout d’abord son scénario. Le thème de la recherche du trésor surexploité (comme TOUS les thèmes au cinéma diront certains) mais il semble être la seule excuse du projet.
Ensuite, son style. Qu’il s’agisse de la Brute tuant un scorpion avec un couteau ou du cinglé essayant de s’enfuir les mains et les pieds attachés, le film apparait comme un excès de stylisation constant, un enchainement de séquences sans âme.
Et pour finir, ses personnages. A trop vouloir en ressortir que les côtés « Cool », Kim Jee Woon finit par leur faire perdre densité et intérêt. Les acteurs ne sont d’ailleurs pas toujours à la hauteur de la dose de Cool que le réalisateur leur fait véhiculer. Jung Woo-Sung, par exemple, qui incarne Le Bon, est étouffé par La Brute et Le Cinglé.

Qu’il s’agisse d’un visage caché derrière un foulard ou d’une silhouette silencieuse, le nouvel opus de Kim Jee Woon montre que la transposition de l’iconographie Manga, sans en maitriser les codes et en comprendre l’essence, peut être dangereuse pour la narration et pour les acteurs.

Beaucoup confondent film épique et Blockbuster. Dans sa volonté d’imprimer un souffle épique à son métrage, Kim Jee Woon s’enferme dans une esthétique de Blockbuster. Montage épileptique, cadrages surchargés, des procédés qui au contraire désamorcent le souffle dantesque qu’il cherche à insuffler. Avec des cadrages plus épurés et plus lisibles, le film aurait probablement gagné en épaisseur et en puissance lyrique. Ainsi, les deux gros morceaux de bravoure, l’attaque du train et la méga-poursuite finale, restent d’excellentes séquences sans pour autant devenir cultes. Dommage.
« Le Bon La Brute et le Cinglé » est vendu comme une pâtisserie cinématographique. Il est certes riche et gouteux, mais l’accumulation de ses excès, couplée à l’absence de profondeur de traitement du lieu, de l’époque et des personnages, le rendent un peu trop calorique, voire un poil indigeste.

FICHE TECHNIQUE

Titre original :Joheunnom nabbeunnom isanghannom

Réalisation : Kim Jee-Woon
Scénario :Kim Jee-Woon

Producteur :Jae-Won Choi
Producteurs associés : kim Joo-Sung, Chang Yong-woon
Producteur exécutif :Miky Lee

Musique originale : Young-kyu Jang, Dalparan
Image : Mo-Gae Lee
Montage : Nam Na-Young
Création des costumes : Kwon Yoo-jin, Choi Eui-young
Technicien du son : Tae-young Choi
Cascades :Doo-hong Jung

Production : Barunson, CJ Entertainment, Cineclick Asia
Distribution :ARP Sélection

Relation presse :Pascal Launay

INTERNET

Le blog officel : http://lebon-labrute-lecingle.skyro...


Stanislas Mohamed
16 décembre 2008



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