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Sleep Dealer
Film américano-mexicain de Alex Rivera (2008)
10 décembre 2008

***



Genre : Anticipation
Durée : 1h30

Avec Luis Fernando Peña (Memo), Leonor Varela (Luz Martínez), Jacob Vargas (Rudy), Marius Biegai (le caméraman), Emilio Guerrero (Ricky), Jake Koenig (le chef de chantier), Ursula Tania (la prostituée), Giovanna Zacarías

Sous l’impulsion d’un Guillermo Del Toro (« Cronos », 1993) toujours plus conquérant, le cinéma mexicain s’est peu à peu installé comme l’une des valeurs montantes sur la scène internationale et il ne se passe gère plus d’une année, depuis l’avènement du nouveau millénaire, sans que l’un de ses cinéastes se retrouvent nominés dans l’un des plus prestigieux festivals (« Amour Chienne », « 21 Grammes », »Babel » d’Alejandro Gonzalez Iñarritu, « Bataille dans le ciel », « Lumière Silencieuse » de Carlos Reygadas, « Et ta mère », « Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban », « Les Fils de l’homme » d’Alfonso Cuaron,, « [Le labyrinthe de Pan-2844] » de Guillermo del Toro).

Sur les traces de ses illustres prédécesseurs, et plus particulièrement de Guillermo del Toro, avec lequel il partage un goût prononcé pour le cinéma dit de genre, Alex Rivera crée l’événement cette année avec un petit film d’anticipation qui à l’instar de Cronos palie son maque de moyen par une approche décomplexé d’un sujet ambitieux. « SleepDealer » se projette en effet quelques années dans le futur pour dresser le bilan de la mondialisation, de la dégradation environnementale, du télétravail, de l’hégémonie de grands trusts américains et de la guerre aveugle contre le terrorisme. L’histoire, sans sombrer dans le brûlot anti-américain primaire, raconte le parcours de Memo Cruz. Chaque jour, ce fils de paysan accompagne son père jusqu’au mur fortifié bâti sur les rives du Rio Grande pour y acheter de l’eau à prix fort. Passionné de nouvelle technologie, il occupe ses nuits à écouter sur une radio bricolée les conversations de ceux qui ont rejoints les grandes villes. Il rêve lui aussi de quitter son village pour aller faire fortune en travaillant dans l’un de ces centres délocalisés où l’on manipule à distance des robots sur des chantiers situés aux Etats-Unis.
Mais, un soir, sa radio est repérée par les autorités militaires. Pensant qu’il s’agit du matériel d’écoute d’un groupuscule terroriste, elles envoient un drone télécommandé qui détruit sa maison et tue son père. Jugé à juste titre comme responsable par son frère ainée, Memo part pour Tijuana, la ville du futur. Avec l’aide de Luz, une jeune femme écrivain rencontrée durant son voyage, Memo se fait clandestinement greffer les connexions neuronales nécessaires à l’intégration de l’un des centres de traitement. Mais les conditions de travail qu’il y découvre sont très éloignées de qu’il avait imaginé.

Fan de Science fiction, nourri par la lecture des « Chroniques martiennes » de Ray Bradburry, et des film comme « La Guerre des Etoiles », « Brazil » ou « Blade Runner », Alex Rivera, sachant ne pouvoir rivaliser avec ses productions, choisit d’en prendre le contre-pied. Ici, pas de héros prophétique, de détective privé ou d’agent de l’administration. « SleepDealer », s’inspirant de l’histoire de son propre père, façonne une autre figure d’outsider en la personne d’un aspirant à l’immigration. Un film d’anticipation ancré dans le réel dont l’objectif est d’illustrer le monde vers lequel nos pourrions nous acheminer. Une conception de l’avenir bâtie sur la confrontation de notions majeures, comme le fantasme de « village global » induite par le développement d’internet, et son antithèse, le cloisonnent de nos sociétés occidentales en proies à l’immigration sauvage et à la peur du terrorisme que symbolise le mur qui sépare, dans le film, les états du nord de ceux du sud.

Un pari narratif pleinement réussi. Malgré son manque évident de moyen, « Sleep Dealer » a raflé cette année le Prix du Meilleur Film au Festival International du film Fantastique de Neuchâtel, le Prix de la Fondation Alfred P. Sloan et le du scénario Waldo Salt au Festival de Sundance, ainsi que le Prix Amnesty International au Festival de Berlin.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Alex Rivera
Scénario : Alex Rivera et David Riker d’après une histoire de Alex Rivera

Producteur : Anthony Bregman
Producteurs associés : Álvaro Curiel, Jessica Levin, Mark Russell, Sandra Solares

Musique originale : tomandandy
Image : Lisa Rinzler
Montage : Alex Rivera
Création des costumes : Adela Cortázar
Directeur de production : Jessica Levin, Juan Uruchurtu, Alicia Van Couvering
Technicien du son : Ruy García
Effets spéciaux : Anthony Pepe
Effets visuels : John Bair
Cascades : Ariel Raovfogel

Production : Likely Story, This Is That Productions
Distribution : La Fabrique de films

Relation presse : Pascal Launay

INTERNET

La fabrique de films : http://www.lafabriquedefilms.fr/


Bruno Paul
13 décembre 2008



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