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Après l’Incal (T1)
Jodorowsky - Moebius
Les Humanoïdes Associés

Croot, Croot ! Réjouissez-vous technos-mutants, aristos auréolés et autres homéos-lecteurs des bas niveaux, John Difool, le plus calamiteux des détectives de classe « R » que la BD de SF ait enfanté, et Deepo, son indissociable compagnon et néanmoins mouette de béton, sont de retour, toujours en bande et dessinés de nouveau par Jean « Moebius » Giraud.



On retrouve notre héros, poursuivant sa vertigineuse chute entamée à la fin du cycle de “L’Incal”, qui, soudain, se réveille dans son lit, au beau milieu de son minable appartement. Paléo-Christ ! Alors, tout ça n’était finalement qu’un horrible cauchemar ?

Une période transitoire destinée à faire la jonction entre son existence d’avant et celle d’après « L’Incal ». Un message onirique, généré par d’étranges forces extérieures, dont l’objectif serait de le sortir de l’amnésie dans laquelle les technos-chirurgiens l’ont plongé au cours de la technopération subie dans “Ouisky, SPV et homéoputes” (le tome 5 de “Avant l’Incal”). C’est d’ailleurs sur les mots, « je devais absolument me souvenir de quelque chose ! » que John Difool sort de ce sommeil perturbé. Il semble d’ailleurs sur les voies de la guérison, puisque le souvenir de Louz, cette jeune Aristo désœuvrée qu’il avait rencontré dans “Détective privé de classe R” (“Avant l’Incal”, tome 2), ressurgit à l’orée de sa mémoire.

Mais, pas de tergiversation intempestive, Jodorowsky ne laisse même pas le temps à son personnage de reprendre ses esprits que déjà il le projette au cœur d’un conflit aux dimensions universelles. En effet, terminé le partage du pouvoir avec les Techno-Bios, le Golem noir de la pensée Techno, le Benthacodon, a décidé de prendre le pouvoir. Il répand un terrible virus biophage dans toute la galaxie, destiné à pourrir toutes les bio-cellules de l’univers. L’unique échappatoire, pour la population, réside dans le clonage proto-minéral et ainsi rejoindre le Benthacodon au sein de la méca-existence.
Et John Difool dans tout ça ? Et bien justement, il est sauvé in-extremis par une étrange créature métamorphe, une émanation d’Elohim, le méca-mutant blanc, qui entend bien contrer les projets destructeurs du Golem noir. Elle lui apprend, au cœur de ce capharnaüm cosmique, que son amour pour Louz est l’unique espoir pour l’humanité agonisante.

Vous n’avez rien compris ? C’est normal. Une aventure de John Difool ça ne se raconte pas. C’est bien trop délirant. Ca se vit page à page, dessin après dessin, bulle après bulle. Pour leurs retrouvailles, les deux compères de “l’Incal” ne se sont pas privés. En plus de l’imagination scénaristique de Jodorowsky et des délires visuels de Moebius, ils se sont associés à Beltran, la valeur montante de l’infographie au service de la bande dessinée (“Les Technopères”, “Mégalex”) pour en réaliser la colorisation, et, le moins que l’on puisse dire, c’est que ça se voit. En tout cas, ce cocktail détonnant nous donne droit à un superbe album, dans une édition luxueuse qui vaut incontestablement le prix d’un achat un tantinet plus onéreux. En tout cas, si les auteurs ont du convaincre, dans une premier temps, Les Humanoïdes Associés de la viabilité d’un 3ème cycle dédié à l’Incal et à John Difool, la célèbre maison d’édition n’a pas hésité à mettre des moyens à leur disposition.

Que vous dire de plus. C’est drôle. C’est grand. C’est délirant !
Ce n’est pas l’Incal, c’est après … “Après l’Incal”.

L’Incal : rappel des faits

C’est en 1980 que John Difool se matérialise, grâce aux coups de crayons de Moebius, dans l’univers de la bande dessinée de science-fiction. Le mythe de « L’Incal », qui repousse à chaque album les limites de l’imagination, va rencontrer un tel succès que son créateur, Alejandro Jodorowsky, va, par la suite, s’associer à Zoran Janjetov, pour effectuer un retour vers le passé et présenter la genèse de son personnage dans un nouveau cycle, “John Difool avant l’Incal”.

Si beaucoup pensait que cette préquelle marquerait la fin des péripéties du célèbre détective privé de classe « R », c’était sans compter sur le pouvoir de persuasion du génial scénariste d’origine chilienne. En effet, prétextant avoir toujours envisagé “L’Incal” comme un triptyque, Jodorowsky parvient à convaincre Moebius, et les Humanoïdes Associés, de compléter l’aventure au moyen d’un troisième et dernier cycle intitulé, tout simplement, “Après l’Incal”.

Si, d’ors et déjà, le dessinateur de “Blueberry” s’est engagé sur la réalisation des deux premiers albums, on peut dorénavant espérer que Jodorowsky parviendra à le persuader d’aller jusqu’au bout. Mais ça, seul l’avenir nous le dira.


A voir le détail de ces séries dans la biographie d’Alejandro Jodorowsky


Après l’Incal (T1) : Le nouveau rêve
- Scénario : Alejandro Jodorowsky
- Dessin : Moebius
- Couleurs : Beltran
- Éditeur : Les Humanoïdes Associés
- Dépôt légal : décembre 2000
- Format : 24x32 cm
- Pagination : 56 pages couleurs
- Prix public : 12,90 €
- Numéro ISBN : 2731614251


© Editions Les Humanoïdes Associés - Tous droits réservés




Bruno Paul
17 décembre 2008




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