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Morts Concentriques (Les)
Jack London
FMR/Panama, La Bibliothèque de Babel, nouvelles, 148 pages, septembre 2008, 21 €

Borges tenait à éditer Jack London (1876-1916) dans sa Bibliothèque de Babel, pour la qualité de ses récits plus que pour leur teneur fantastique, même si l’un d’entre eux se rapproche de la science-fiction.
Il nous propose cinq textes très différents par leur style et leur ambiance qui illustrent l’extraordinaire talent de London.



Les Morts concentriques (The Minions of Midas) est une histoire terrible où un groupe essaye d’extorquer des millions aux puissants en les rendant responsables de meurtres gratuits. Écrite comme le témoignage d’un suicidé qui explique son geste.

L’Ombre et la chair (The Shadow and the Flesh) est presque de la science-fiction. Deux hommes se ressemblent au point de se haïr et vont tous deux réussir l’impossible pari de créer l’invisibilité, l’un par le noir absolu, l’autre par la totale transparence. Un duel de scientifiques qui finira mal.

Avec La Loi de la vie (The Law of Life), on change encore de registre. Ce texte raconte à la première personne la mort d’un vieil indien du Grand Nord, abandonné par sa tribu dans le froid, et qui se souvient.

Dans La Face perdue (Lost Face) l’horreur est à son comble. Les hommes se comportent bien pire que des animaux sauvages. Comment échapper à la torture par ceux que vous avez torturés ? Personne, ni homme blanc, ni indien, ni homme, ni femme n’en sort grandi.

Le dernier texte, La Maison de Mapouhi (The House of Mapuhi) est le plus étrangement construit. Ce n’est qu’à la fin de cette histoire de perle rare et d’ouragan sur une île de Polynésie que l’on comprend qui est le personnage important.

Le titre choisi, celui de la première nouvelle, correspond tout à fait à ce recueil où la Mort est omniprésente. Seule la dernière s’achève sur une note optimiste.

Comme l’explique Borges dans sa brillante préface, London est en quelque sorte le frère d’Hemingway et le descendant de Nietzche et de Kipling. Il reste que cet homme a vécu une vie extraordinaire (ouvrier, marin, chercheur d’or, vagabond, militant socialiste, journaliste puis auteur à succès prolifique) mais qu’il est mort à 40 ans.

Bien qu’on ne puisse qualifier ces textes de « fantastique », on comprend tout à fait la présence de ce volume dans cette décidément extraordinaire Bibliothèque de Babel.



Titre : Les Morts concentriques
Auteur : Jack London
Éditeurs : FMR et Éditions du Panama (première édition française Retz 1978)
Collection : La Bibliothèque de Babel
Sélection et préface : Jorge Luìs Borges
Format (en cm) : 12 x 22,5
Pages : 148
Dépôt légal : septembre 2008
ISBN : 978-2-7557-0343-6
Prix : 21 €


DES PAPIERS SUR LA BIBLIOTHEQUE DE BABEL EN YOZONE :

La Bibliothèque de Babel en version française

La Pyramide de feu d’Arthur Machen
Le Cardinal Napellus de Gustav Meyrink
L’Ami de la Mort de Pedro Antonio de Alarcòn
Le Miroir qui fuit de Giovanni Papini
Les Amis des amis de Henry James
Le Convive des dernières fêtes de Villiers de l’Isle-Adam
Les Morts concentriques de Jack London
L’Œil d’Apollon de Gilbert Keith Chesterton


Hervé Thiellement
17 décembre 2008


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