Des fois je me relis un auteur, ou des bouts quand ils sont prolifiques. Là j’ai une crise Fredric Brown, comme vous avez pu le constater après 2 billets sur 2 romans du maestro, un polar et un SF. Quel talent !
Dans ma bibal de campagne, celle qui est rangée n’importe comment, je retrouve « Paradoxe perdu », un recueil de nouvelles (son dernier bouquin édité par sa femme en 1973, un an après sa mort) paru chez Calmann-Lévy, collection « Dimensions » en 1974 – ah les seventies, quelle belle époque –, 195 pages, préface de Madame et explications bibliographiques comprises. Le traducteur a eu du boulot parce que les jeux de mots c’est intraduisible correctement. Hommage en passant, donc, à Jean Sendy.
Bon c’est son dernier livre, fait avec des nouvelles, parfois très courtes, parues entre 1943 dans “Astounding” et 1963 dans “Playboy”. Ça sent un peu les fonds de tiroir quand même.
Et ben les fonds de tiroir de Fredric, certains jeunes auteurs prometteurs d’aujourd’hui et d’hier aimeraient bien faire au moins à moitié du quart d’aussi bien. Mais la classe ça ne s’apprend pas dans les ateliers d’écriture ou un auteur médiocre et un éditeur amateur vous disent comment écrire, la classe on l’a ou pas, ça doit être génétique, comme dirait mon pote Thiellement.
Bref, si vous vous ennuyez près de votre feu de cheminée parce qu’il gèle ou qu’il tombe des trucs blancs et froids dehors, ouvrez un bouquin de Brown. Là, entre deux histoires de fou, entre deux surprises, entre deux rigolades intelligentes (du vrai humour, pas de la parodie ou de l’ironie), entre deux textes courts, votre cerveau intègre ce petit plus et en est content, pendant que vous rajoutez une bûche dans le foyer.