J’ai commencé la lecture de ce volume sans vraiment connaitre la série et j’ai été très agréablement surpris.
La moins bonne surprise, si je puis dire, c’est le visuel. Graphiquement, je connaissais déjà le travail de Nguyen, qui travaillait sur “The Authority” et bien qu’il soit bon, je ne trouvais pas ses planches exceptionnelles, juste bonnes, voire très bonnes. Mais là, son niveau s’est considérablement amélioré même s’il est inégal. On tombe de temps en temps sur des cases vraiment très belles et d’autres fois sur des dessins franchement pauvres, sans relief, presque bâclés. Mais c’est surtout sur son changement de style que je note l’amélioration, en se rapprochant très nettement de celui de Travis Charest, ce qui est loin d’être un défaut. Le découpage est classique et l’intensité des quelques scènes d’action est bien rendu, de même que le charisme et la présence de Spartan sont presque palpable.

Cette série initie, à mes yeux, une nouvelle approche dans l’univers des comics de super-héros. D’une manière générale, nous sommes toujours dans le même type de schéma, à savoir des gentils qui sauvent le monde face à des méchants. On reste toujours dans un système de face à face, de dualité plus ou moins manichéenne comme dans la saga “Civil War” ou la série “The Authority” par exemple. Je ne parle même pas des super pouvoirs, ou autres capacités hors du commun qui sont la raison même de l’existence de ce type de comics.
Comment alors ? J’y viens.
Hadrian, PDG de la compagnie HALO, a compris que le seul moyen de changer le monde et d’en faire le lieu paisible et rêvé pour l’homme n’est pas d’affronter physiquement les méchants. La seule manière de transformer le monde est d’utiliser ce qui, au final, est son véritable moteur : l’argent, plus précisément le monde de la finance. La compagnie HALO s’est donc lancée dans des opérations financières de très grande envergure afin de prendre de plus en plus d’importance sur le marché économique, en commençant par commercialiser la première pile dont la durée de vie est quasi infinie.
Grifter, lui, a découvert que l’un des comptables possède un don inné et décide de le former pour assurer l’interim durant sa convalescence, avant de le mettre sur sa première mission. Nous suivons aussi les mésaventures de l’autre comptable à son nouveau bureau et de l’agent gouvernemental hypnotiseur, assoiffé de vengeance. Dit comme ça, cela semble peu intéressant mais c’est au contraire intriguant et palpitant.

En résumé tout l’intérêt de ce volume se situe dans le scénario, autant pour le côté financier, plutôt novateur, que pour le côté humain avec des relations entre les personnages plus complexes qu’elles n’y semblent de prime abord. Nous avons de l’action, mais peu, surtout comparé aux autres comics, et quand action il y a c’est plus proche d’un réalisme à la Punisher que d’un combat d’X-men.
“Wildcats Version 3.0, (T2) : Clause de confidentialité” est un véritable brin d’originalité grâce à une approche réaliste, pragmatique sur la manière de changer le monde.

Wildcats Version 3.0, (T2) : Clause de confidentialité
 Genre : Comics
 Nationalité : Américaine
 Auteur : Joe Casey
 Dessinateur : Dustin Nguyen
 Éditeur : Marvel France
 Collection : 100% Wildstorm
 Date de parution : 23 Octobre 2008
 Format : Relié
 Nombre de pages : 132
 Prix : 13,00 €
 ISBN : 2809404119

Illustrations © Marvel, Panini Comics, Nguyen (2008)