Le premier récit est complètement tourné sur Bruce Wayne affrontant son démon intérieur qu’il appelle Batman mais qui n’est autre qu’une certaine peur. Peur de se laisser submerger par la violence, par l’inconcevable brutalité de Gotham City, de ses criminels fous et autre politiciens véreux.
« Dans le froid et le noir, j’ai l’impression de perdre mon chemin. Que la ville que je protège menace de m’écraser du poids de mon engagement pour elle ».
Ce démon lui souffle d’opter pour des moyens plus radicaux afin d’en finir avec des menaces irrécupérables telles que le Joker.
Schizophrénie, dédoublement de personnalité viennent sonner à la porte de Bruce Wayne toujours tant obsédé par le souvenir de ses parents assassinés, de cette jeunesse volée par un meurtrier.
Le second volet de l’ouvrage est consacré à un braquage monté par Selina, a.k.a. Catwoman.
Il s’agit ici de mettre la main sur un gros magot transporté par train.
Affaire juteuse mais d’ampleur, qui va nécessiter de s’associer à des partenaires parmi lesquels celui qui lui a tout appris et qu’elle a déjà trahi une fois, Stark.
L’aventure de Batman est ennuyeuse au possible du fait d’une thématique tant ressassée, par contre, elle est graphiquement intéressante.
Franchement, ce genre de monologue de maniaque, on pourrait penser que Bruce Wayne avait surmonté ça !
L’aventure de Catwoman ajoute aux qualités graphiques un récit prenant.
Les méfaits de Selina tiennent du pur polar : la préparation et l’exécution où rien ne va plus…
Un bon divertissement aux ambiances très souvent renforcées par le trait gras de Darwyn Cooke et de grosses plages de noir.
Les couleurs sombres et sales de Matt Hollingsworth servent bien également cette optique.
Il est juste surprenant d’avoir rassemblé ces deux récits si différents, si ce n’est qu’ils sont tous les deux de la plume et du crayon de Darwin Cooke et que son style cartoon est franchement réussi sur l’univers du Dark Knight.
Il eût été plus judicieux peut-être de faire un volume sur Selina avec les récits concoctés avec Ed Brubaker...
Sans compter que Panini ne nous adjoint même pas les petits récits du volume correspondant en V.O., et se contente de ce qui était déjà sorti en V.F., alors tant qu’à changer quelque chose, ils auraient pu innover un peu, plutôt que de nous supprimer des histoires…
Kevin
Ce “Batman Ego et Catwoman Le Gros Coup de Selina” est plutôt un ouvrage de plus sur “Batman” alors que son actualité cinématographique était forte, mais peut-être aussi une jolie découverte pour qui apprécie Darwyn Cooke (“Spirit”, “La nouvelle frontière”…).
Au passage, celui qui a réussi à donner une seconde jeunesse au “Spirit” de Will Eisner revient le 27 novembre chez Panini Comics pour un second album contenant quatre histoires inédites. Super !!!
Fabrice
“Batman Ego” est paru chez Semic dans le “Batman” hors série n°16 de février 2001.
« Catwoman, le grand braquage » est paru en version française en avril 2008 chez Semic. L’éditeur avait alors adjoint à l’aventure quelques dessins de Catwoman vue par d’autres artistes comme Daniel Torres, Jim Steranko, Adam Hughes et Mister Mike Mignola... plutôt sympa.
Batman Ego et Catwoman Le Gros Coup de Selina
Scénario : Darwyn Cooke
Dessin : Darwyn Cooke
Couleur : Darwyn Cooke, Matt Hollingsworth
Rédaction US : Valrie D’Orazio, Michael Siglain, Mark Chiarello, Dan Didio, Paul Levitz
Lettrage : Studio Inside
Traduction de l’Anglais (US) : Thomas Davier
Editions : Panini Comics
Dépôt légal : octobre 2008
Format : cartonné
Pagination : 152 pages couleur
ISBN : 978-2-8094-0406-7
Prix public : 21.00 €
Attention : Pour lecteurs avertis
Illustrations © DC Comics, Panini Comics
