Le BB Project
Kyoto doit faire face depuis plusieurs années à une vague anti-étranger ou « anti-gaïjin ». Des simples brimades, les actions sont passées à la guérilla urbaine, avec des autorités totalement dépassées par les évènements. Afin d’éviter un bain de sang, a été instauré le Black Boat Project ou BB Project, faisant référence aux premiers navires ayant amené des étrangers sur les terres japonaises. Il s’agit d’un tournoi où les jeunes de Kyoto s’affrontent pour défendre la cause des anti ou des pro gaÏjin.
La famille Kyotekisei
Franck Leclerc est une petite frappe. Sa réputation de bagarreur n’est plus à faire en France. Afin de calmer le jeu sur le territoire français et aussi afin d’en savoir plus sur ses origines, le jeune homme part pour le Japon, accompagné de Hon Sen et Ali, ses deux tuteurs et anciens loubards eux aussi. Dès les premiers jours, Franck se retrouve mêlé à des batailles de rue. Et c’est au cours de l’une d’elles qu’il fait la connaissance de Megumi. Mais cette première rencontre est peu glorieuse pour lui. En voulant crâner devant la demoiselle, il va faire face à un adversaire capable de matérialiser des flammes et à la puissance incroyable. Il faudra l’intervention de Megumi pour qu’il sauve sa peau. De son côté, la jeune fille découvre que Franck peut absorber les fameuses flammes. En réalité, Megumi est la sœur de Shinmaru Kyotekisei, le capitaine de l’équipe pro-gaïjin, et descendante d’une des plus vénérables lignées de sang pur nippon. Son frère va vérifier les qualités de combattant de Franck et sa capacité à utiliser le « seishin », cette force surhumain que seules les lignées les plus pures japonaises possèdent. Avec le jeune français, Shinmaru a réuni tous les membres devant former son équipe pour le BB Project.
Le tournoi du BB Project
Le début du tournoi est très vite arrivé. Les règles de celui-ci sont plutôt simples : deux équipes de 3 combattants s’affrontent dans une arène improvisée. Chaque équipe peut réaliser 3 changements, mais elle doit les effectuer en 20 secondes maximum. Le combat s’arrête par k.o. d’un des participants ou abandon de l’équipe. De plus, pendant la durée du tournoi, les participants n’ont pas le droit de s’affronter en dehors des arènes sous peine d’exclure un membre de leur équipe pendant un match. Et les jeunes combattants sont tous plus puissants les un des autres.
L’équipe anti-gaïjin est menée par Homare Chuujitsu, à la droiture et au fair-play très surprenant pour quelqu’un sensé détester les étrangers. Son attitude de respect en surprendra plus d’un après le décès d’un jeune américain au cours du premier duel.
Franck fera partie du premier trio de l’équipe de l’école Shohoku, avec Megumi et Kyoko Vacanti. S’il s’en sort plutôt bien pour un débutant, il va vite revenir sur terre en voyant les capacités hors du commun des deux jeunes filles.
Mais le tournoi sera aussi l’occasion pour Franck de rencontrer Yuki, la sœur de Homare. La jeune fille se sent irrésistiblement attirée par lui mais la réaction très macho du français devant son frère aura pour conséquence l’exclusion de Shinmaru pour le premier match de son équipe et, surtout, une belle raclée donnée au jeune homme par la garde du corps de Yuki.
Attention, ça va cogner à la française !
“BB Project” prend le pari de parler d’un thème très sérieux, le racisme, sous un angle totalement décalé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Shonen et Kaze nous surprennent très agréablement. Le ton très humoristique de ce manga, sans perdre de vu le sérieux du contexte, nous donne une série très agréable à lire.
Shonen reprend les grands classiques du manga : un héros novice qui se découvre des dons hors du commun et qui progresse de combat en combat, un tournoi dont l’enjeu est considérable mais avec derrière toujours un complot et une remise en cause des intentions réelles des organisateurs. Mais le ton très léger qui ne quitte jamais l’histoire permet d’aller dans la surenchère sur les pouvoirs des combattants sans devenir trop caricatural.
Shonen truffe son récit de référence à des séries mythiques comme “Saint Seiya”, “Hokuto no Ken” et “Dragon Ball Z”.
Les chapitres sont ponctués d’explications concernant la création de chaque personne et leur dessin. Kaze nous confie les secrets de ses créations, ce qui nous rend complice des auteurs, moyen très sûr de fidéliser le lecteur et nous n’allons certainement pas nous en plaindre. Surtout que Kaze nous offre une œuvre de grande qualité, qui peut sans honte se comparer au plus grand comme les Clamp ou Miura, avec en plus la « French touch », donnant au dessin un petit gout d’inédit.
Vraiment, “BB Project” est une grande réussite scénaristique et graphique. Et pour l’anecdote, les quelques pages de leur nouveau titre, en avant-première en fin de tome 3, annoncent encore un titre de grande qualité pour 2009.
BB Project (T1 à 3)
Scénario : Kaze
Dessin : Shonen
Éditeur français : Global Manga
Collection : Shogun shonen
Format : 127x182, noir et blanc
Pagination : 192 pages (T1 et 2), 196 pages (T3)
Date de parution : mai 2007, janvier et juillet 2008
Numéro IBSN : 2-7316-1962-1, 2-7316-2099-3, 2-7316-2186-0
Prix : 6,95 €
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