YOZONE : Le monde surréaliste de FullMetal Alchemist

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Le monde surréaliste de FullMetal Alchemist
Kurokawa
Hiromu Arakawa

Créée en 2001 par Hiromu Arakawa, une mangaka japonaise, cette série compte actuellement 20 volumes au Japon, alors que nous en sommes au 19e en France.
Elle a connu un succès international assez inattendu mais tout à fait mérité, comme vous allez le découvrir dans ce dossier.

Commençons par le commencement, c’est à dire par...

L’histoire.

Le fil conducteur est assez simple. Jugez-en par vous-même.
Dans le pays d’Amestris, où l’Alchimie est une véritable science, deux frères, Edward et Alphonse Elric, parcourent le monde à la recherche de la légendaire Pierre Philosophale.
Mais quelle est la raison de cette quête ?
Alors qu’ils étaient encore enfants, les deux frères ont tenté de ressusciter leur mère grâce à l’alchimie. Ils savent pourtant que cet acte est interdit et vont cruellement comprendre pourquoi quand l’aîné, Edward, perd un bras et une jambe alors qu’Alphonse laisse tout son corps lors de la tentative. Heureusement, Edward a le temps de sceller l’âme d’Alphonse dans une armure, lui sauvant ainsi la vie.
Edward s’engage alors dans l’armée en tant qu’alchimiste d’État. Il n’a que 12 ans et réussit l’examen haut la main, obtenant son nom d’alchimiste, le Fullmetal Alchimiste. Avec les avantages que procure ce poste, les deux frères vont entamer des recherches, souvent au risque de leur vie, pour découvrir la pierre qui leur rendra leur part de corps. Mais le secret de la Pierre Philosophale est difficile à percer.

Si ce synopsis est ô combien classique, il cache une profondeur insoupçonnée.
Non seulement nous sortons du carcan manichéen battu et re-battu, mais nous avons droit à une réflexion sur la condition humaine des plus intéressantes, sans parler de toutes sortes de critiques qui en découlent.
Mais que vient faire la condition humaine dans ce scénario, me direz-vous ?
Tout d’abord, le thème principal est la rédemption et c’est de loin un des thèmes les plus communs quand on veut traiter de la nature humaine, puisqu’elle est centrée, par définition, sur la conscience humaine.
Ensuite, nous avons l’alchimie, ce mélange de chimie et de magie qui permet de créer tout et n’importe quoi à partir des éléments chimiques existants, en partant du principe scientifique fondamental suivant : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
Et puis, il y a tout ce qui peut découler de ces 2 deux postulats : l’éthique, le pouvoir, la religion, la vengeance, la politique.
A partir de là, l’histoire nous entraine dans tout ce que l’homme peut faire, en bien par la création ou l’altruisme et, bien sûr, en mal.
Vous n’êtes pas convaincu ?
Bon, abordons les premiers tomes où nos deux frères découvrent qu’un ancien bâtiment gouvernemental a servi de terrain d’expérience pour ttrouver le secret de la Pierre Philosophale. Ce bâtiment est évidemment placé sous haute surveillance, mais pas avec des gardes normaux. Il s’agit d’anciens prisonniers dont les âmes ont été emprisonnées dans des armures, comme Alphonse. La question de la condition humaine est la suivante : peuvent-ils encore se considérer comme humains alors qu’ils n’ont plus de corps au sens biologique ?

Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Mais ne vous méprenez pas. “FMA” n’est pas que cela. Vous y trouverez des scènes d’action et pas mal d’humour. La mangaka a pris soin de détendre l’atmosphère, parfois assez sinistre ou déprimante, par des moments d’humour assez bon enfant. Les personnages, notamment les deux frères, sont loin de n’être que des prétextes pour donner matière à réflexion et chacun d’entre eux à une histoire et une personnalité bien spécifique, tout en restant dans le classique.

Les personnages

* Edward Elric : c’est le Fullmetal Alchemist dit l’alchimiste d’acier et le personnage principal de l’histoire. C’est le plus jeune alchimiste d’État. Il est à la recherche de la pierre philosophale, accompagné de son petit frère Alphonse. Il a perdu sa jambe gauche lors de la transmutation ratée de leur mère. Pour ramener Alphonse, il sacrifia son bras. Il est surnommé Ed par son petit frère. Edward veut qu’Alphonse retrouve son corps d’origine.

* Alphonse Elric : c’est le petit frère d’Edward. Il est souvent confondu avec son frère du fait qu’il soit en armure, à cause du nom d’état : alchimiste d’acier. Il a le plus perdu lors de leur tentative pour ramener leur mère, le corps en entier, ce qui le condamne à vivre l’âme scellée à une armure. Son objectif principal est que son frère retrouve ses membres. Il est surnommé Al par son grand frère.

* Winry Rockbell : amie d’enfance des deux frères Elric, c’est également la mécanicienne d’Edward. Férue des automails, elle finira par partir de chez elle pour s’installer à Rush Valley pour se perfectionner dans la confection d’automails (ou méca-greffe) plus performants et ainsi aider Ed et Al de son mieux, en pleurant et râlant la plupart du temps.

* Colonel Roy Mustang : c’est l’alchimiste des flammes, le supérieur d’Edward. Son but est de monter à la plus haute fonction de l’État, la présidence. Bien que ses relations avec Edward soient tendues, il se pose véritablement comme son protecteur et son ami. Il a fait partie de la guerre d’Ishbal. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour venger son ami Maes Hughes.

* Commandant Armstrong : d’une présence étouffante, le Strong Arm Alchemist dit l’Alchimiste aux Bras Puissants est l’un des subordonnés du Lieutenant-Colonel Hughes. Il aidera les frères Elric à de nombreuses reprises. Bien qu’il soit militaire, il déteste l’armée et la guerre. Il a participé à la guerre d’Ishbal.

* Solf J. Kimblee : l’Alchimiste écarlate. Alchimiste d’État, il a pris part à la guerre d’Ishbal afin de tuer le plus grand nombre de personnes, cela sans grand remord ; il a, notamment, tué le frère de Scar. Utilisé pour tester la pierre philosophale lors de cet holocauste, il préfèrera tuer ses supérieurs plutôt que de la rendre. Il fut alors emprisonné à Central City mais est relâché avec comme tâche de tuer Scar.

* Les Homonculus : ce sont des êtres humains artificiels. Chacun représente un des sept péchés capitaux.

* Scar : Ancien moine-combattant Ishbal, il est devenu tueur en série d’alchimistes d’État pour se venger, notamment de la mort de son frère. Il est caractérisé par une cicatrice en forme de croix sur le visage et par son bras couvert de tatouages qui lui donne une force extraordinaire (on remarque ici un paroxysme : en effet, Scar se sert de l’Alchimie pour tuer des alchimistes).

Les dessins

Bon là, j’avoue, je suis pas totalement emballé.
Le style est simple et c’est du manga ultra classique. Les expressions, comiques comme sérieuses, sont claires comme de l’eau de roche. Le découpage et le cadrage mettent bien en valeur les actions, les moments dramatiques, et l’histoire se lit sans problème.
Voilà, rien à dire de plus.
C’est bien, très bien mais trop classique à mon goût.

Les dérivés

* Un dessin animé d’une cinquantaine d’épisodes a été diffusé en 2002 et s’est conclu par un film animé. Il faut savoir que l’histoire du dessin animé est légèrement différente.
* Des Jeux vidéos sont sortis sur PS2, Game Boy Advance, et DS. Vous trouverez des jeux d’actions, des RPGs, ou encore de l’action/aventure.
* Des romans ont été écrits par Makoto Inoue et sont édités aux éditions Fleuve Noir.
Et, bien sûr, on trouve les figurines, les costumes, et les jeux de cartes à collectionner.

Au final

Arrivés au tome 19, l’intrigue s’est vraiment beaucoup complexifiée. Le nombre de personnages secondaires augmente, multipliant et densifiant les ramifications et les relations entre les personnages. Beaucoup d’explications naissent, créant encore d’autres questions.

Disons le simplement mais clairement, même si visuellement, je ne suis pas un fan, “FMA” est une œuvre des plus remarquables pour l’intelligence de son histoire.
Beaucoup l’ont déjà adoptée et appréciée. Oui, il y a de fortes chances pour que vous ne soyez pas déçus !

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