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Babylon A. D.
Film de SF américano-français de Mathieu Kassovitz (2008)
20 août 2008

**



Genre : SF
Durée : 1h41

Avec Vin Diesel (Hugo Cornelius Toorop), Mélanie Thierry (Aurora), Michelle Yeoh (Soeur Rebecca), Lambert Wilson (Dr Arthur Darquandier), Mark Strong (Finn), Jérôme Le Banner (Killa), Charlotte Rampling (Grande Prêtresse), Gérard Depardieu (Gorsky), etc.

Tout ça pour ça ! Ben oui, quoi. On s’en souvient, Dantec l’avait dit et redit, il était hors de question qu’il cède ses droits d’adaptation de son « Babylon A. D. » à tout autre que Mathieu Kassovitz (Métisse, La Haine, Assassin(s), Les Rivières Pourpres, Gothika, etc), censé être, d’après lui, le seul réalisateur capable de ne pas massacrer son œuvre.
Et au final, on obtient quoi ? Un navet, un échec total, même pas une série B et encore moins une série Z, un plantage en règle.

On en convient, le roman de de Maurice G. Dantec n’était pas en soit facile à adapter. Autant la première partie, le voyage du garde du corps Toorop (Vin Diesel) avec son colis étrange et les interrogations que la mission susucitait, contenait de belles pages et son lot d’action (quoique ce n’était pas l’axe central de la narration), autant la seconde, toute entière dédiée à une vision mystico religieuse de l’intrigue (très tendance P. K. Dick) nous paraîssait casse gueule par excellence.

Malgré des moyens importants et un casting pas indécent, le scénario et la réalisation foirent la totalité du sujet. On enchaîne dans un premier temps des séquences rentre dedans sans grand intérêt. Passée la séquence d’ouverture et de présentation du mercennaire, tout à l’avantage de l’acteur musclé et très second degré, on se perd dans les méandres d’un film sans vie. Car le fond du problème est malheureusement là. La vision proposée est artificielle, sans queue ni tête, sans joie ni tristesse, sans souffre ni miel, sans émotion.
Bon, on peut bien nous balancer un sous marin nucléaire en plein milieu des glaces polaires, une course poursuite entre des drônes de combats et des scooters des neiges, une séance de baston dans une zone de non droit, appeler des Yamakasis bondissants (et ridicules pour le coup) à la rescousse, incruster un Depardieu customisé en général Russe d’un ridicule profond, tout cela dans le plus total désordre à l’égal de cette énumération chaotique, on ne croit à rien, on survit au flot d’images en attendant un éclair d’inspiration... qui ne vient jamais.

Partant, la seconde partie du film est encore plus ratée que la première car elle ne repose plus sur rien. Ni sur l’action qui précédait, ni sur la conclusion métaphysique qui devrait arriver. Comment croire en une quelconque origine divine (même si l’explication rationnelle qui sous tend le propos est autre et plus complexe) d’Aurora (la charmante Mélanie Thierry) quand on n’a pas cru une seconde au début du film ?

On sait que Mathieu Kassovitz a invoqué le poids de la production, zappant quasiment la promotion du film, et les caprices de l’acteur Vin Diesel pour se justifier d’un échec artistique qu’il sentait visiblement venir. Certes, mais ces excuses ne sont point suffisantes ici. Les fondations mêmes du film sont fragilisées par l’absence d’un lien directeur tangible entre les différentes séquences. Au mieux, on enchaîne les péripéties et désolé pour ce réalisateur que nous aimons beaucoup, c’est la plupart du temps, mal filmé.
La caméra semble toujours être au mauvais endroit et au mauvais moment. Les angles choisis ne sont pas inspirés, les plans durent trop ou pas assez longtemps, les scènes d’actions n’offrent aucun moment d’adrénaline et certaines cascades frisent le ridicule. La coupe n’est pas pleine, elle déborde.

L’alliance prometteuse sur le papier de deux artistes inspirés (Dantec Vs Kassovitz), suscitant la polémique grâce à des œuvres (films et romans) ambitieux, accouche finalement d’une carpe d’élevage anémiée. Par instants, certains de nos confrères critiques font plus que nous étonner et sans dénoncer, on connaît des spécialistes du cinoche qui détestent Luc Besson et ont adoré ce film... Tous les goûts sont dans la nature, certes, mais là, c’est tout bonnement incroyable et tordant !

« Babylon A. D. » est tout simplement la déception SF de l’année.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Babylon A. D.
Réalisation : Mathieu Kassovitz
Scénario : Eric Besnard, Mathieu Kassovitz
D’après le roman : « Babylon A. D. » (Gallimard, Folio SF) de Maurice G. Dantec

Producteur : Ilan Goldman
Producteur associé : Benoît Jaubert

Photographie : Thierry Arbogast
Musique originale : Atli Örvarsson
Décors : Sonja Klauss, Paul Cross
Costumes : Chattoune
Effets spéciaux : Aurélia Abate
Effets visuels : Stephane Ceretti
Effets visuels : BUF Compagnie (France)
Son : John Rodda, Selim Azzazi
Casting : Jina Jay
Scripte : Paula Casarin
Cascades : Bob Brown (III)
Régleur cascades : Alain Figlarz, David Belle
Chorégraphe : Alain Figlarz
Photographes plateau : Guy Ferrandis, Piotr Lenki
Premier assistant réalisateur : Charlie Watson, Kieron Phipps
Réalisateur seconde équipe : Antoine Charreyron
Monteur : Benjamin Weill

Production : MNP Entreprise (France), StudioCanal (France), 20th Century Fox (USA), Légende Entreprises (France), M6 Films (France), Babylon A.D. SAS (USA), Babylon Films Limited (USA)
Distribution : StudioCanal (France), Twentieth Century Fox Film Corp. (USA)
Exportation - Distribution internationale : StudioCanal (France), Twentieth Century Fox (USA)
Presse : Alexis Delage-Toriel, Annelise Landureau, Agnès Leroy

SITE INTERNET

Site officiel (en Français)


Stéphane Pons
21 août 2008



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