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Gallica (Intégrale)
Henri Lœvenbruck
Bragelonne, trilogie (intégrale), romans (France), médiéval fantastique, janvier 2008, 947 pages, 25€

Cet ouvrage regroupe les trois tomes de la saga « Gallica » : « Le Louvetier », « La Voie des Brumes » et « Les Enfants de la Veuve ».
Ce cycle fait suite à celui de « La Moïra », et, s’il peut être lu indépendamment de ce dernier, des références y sont faites.
L’auteur nous entraîne dans l’univers de Gallica, une France médiévale revisitée.
Nous y suivons Bohem, jeune homme aux prédispositions et à l’héritage hors du commun, dans un périple qui le mène à travers le monde afin de sauver des créatures merveilleuses que les hommes s’évertuent à détruire…




Le monde proposé par Henri Lœvenbruck emprunte autant au fantastique qu’à l’historique.
Dès les premières pages, les personnages et les interactions font directement référence à des situations de le France médiévale.

Pleinement assumé, ce mode de fonctionnement est à la fois original… Et peut être un peu facile.
L’auteur se permet ainsi de déformer l’Histoire, n’étant tenu à aucune rigueur, tout en empruntant des raccourcis plus qu’efficaces pour la création de son univers.

Il est indéniable cependant que le procédé est habile.
Il pioche avec adresse dans un terrain fertile de faits, en évitant les contraintes et les réinterprétant pour servir son récit.
Il mêle à cela d’autres références issues de légendes et de folklores, comme par exemple le personnage de Merlin.

Le tout engendre un monde assez convainquant, mais un rien gênant.
Gênant en effet, car si parfois Henri Lœvenbruck semble vouloir brouiller les pistes, changeant noms et éléments, il fait aussi des références plus qu’explicites, telle l’apparition de Chrétien de Troyes, réveil brutal au milieu du récit.

En ce qui concerne le déroulement de l’intrigue, la mise en situation prend quasiment tout le premier tome, ce qui est assez long.
Le lancement de l’histoire s’étale en effet sur de nombreux chapitres et il est assez frustrant de voir soulever autant d’interrogations pour si peu de réponses ou d’actions.
Plusieurs personnages sont introduits, le jeune Bohem est poursuivi par de plus en plus de monde, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi.
Comme le jeune homme, on subit.

De même, mais ce n’est peut être qu’une appréciation toute personnelle, j’ai eu du mal à m’approprier les personnages et à m’y attacher réellement.
Certains plaisent davantage que d’autres, c’est indéniable, mais on peut avoir l’impression de ne jamais vraiment avoir l’opportunité de connaître les sentiments ou le fonctionnement psychologique des protagonistes.

Si ces faits peuvent ralentir l’immersion dans l’intrigue, l’ouvrage à néanmoins un nombre incontestable de points forts.
Tout d’abord, le style d’écriture de l’auteur est délié et clair. Pas de phrases en trop et un vocabulaire impeccable.

Ensuite, le scénario en lui-même est intéressant et original. La quête du jeune homme est poétique et intrigante.
Je ne m’étendrais pas sur le sujet afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte, mais le fait de suivre en parallèle l’avancée de personnages ayant des points de vus différents sur un même sujet est enrichissant, même si le choix d’un camp est immédiat et le manichéisme parfois un peu brut.

En bref, « Gallica » est un cycle qui ne manque pas de charme et d’originalité, même si quelques éléments pourraient en refroidir certains.

Gallica (Intégrale de la trilogie)
Auteur : Henri Lœvenbruck
Couverture (illustration) : Stéphane Collignon
Éditeur : Bragelonne, 35 rue de la Bienfaisance, 75008 Paris
Sites Internet : Henri Lœvenbruck (site de l’auteur)
Pages : 947 pages
Format (en cm) : 23,7 x 15,3
Dépôt légal : janvier 2008
ISBN : 978-2-35294-137-8
Prix : 25€


Myriam Bouchet
16 octobre 2008


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