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Game Over (T3) : Gouzi Gouzi Gouzi
Midam, Adam & Noblet
Dupuis, collection tous publics

L’idée de base est toujours la même : le petit barbare va y arriver, la sortie du jeu est à sa portée, la délivrance est proche, il tient sa princesse, elle est sauvée.. et damned, patatras, crac, boum, badabam, encore raté !
The Blorks win one more time...

Troisième tome de la série Game Over et déclinaisons toujours aussi tordantes des ambiances à la mode video games, passées à la moulinette Kid Paddle meets the Blorks.



Avec ce “Gouzi Gouzi Gouzi”, troisième tome de la série “Game Over” (Dupuis), plusieurs facteurs sont à mettre en exergue quand on s’intéresse aux aventures catastrophiques du petit barbare malchanceux qui ne réussira jamais à sauver sa princesse stupide ou à gagner sa partie contre les Blorks.
D’une part, il s’agit d’une série totalement muette, sans aucun dialogue -en soit, une forme de retour aux sources de la BD induisant la toute puissance imaginative du dessin sur le texte. D’autre part, la répétition chronique du scénario de base et de sa conclusion inéluctable ne nuit en rien à la lecture de l’objet.
Il est un fait avéré que ces suites de sketches se déroulant sur une ou deux pages maxi sont en elles-mêmes des concentrés d’humour intelligent. Car l’exercice de style n’est pas simple et demande une haute dose de créativité.
En effet, sur le fond, moins ça change, plus ça fonctionne. Par contre, sur la forme, la page ou la double page ne doit jamais céder à la facilité et éviter à tout prix la répétition.
Contrat totalement bouclé, une fois de plus, pour ce troisième opus réellement hilarant.

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Autre facteur d’analyse intéressant, la capacité des gestionnaires-créateurs actuels de cette série (Midam, Adam, Noblet, etc) à se jouer des ambiances sanglantes ou carrément gore (ça charcle pas mal) tout en restant dans un univers lisible, sans heurt ou choc particulier. La découverte est ainsi accessible aussi bien aux plus petits qu’aux plus grands.
Qu’il soit rongé par un acide ultra décapant, tranché par une hache géante, transpercé par tous les objets possibles, désintégré, écrasé et que sais-je encore, le petit barbare est soit la victime directe de son inexpérience, soit l’outil de sa propre déchéance, son empressement -ou sa maladresse- entraînant le zigouillage automatique de sa petite princesse (ou le sien). Le résultat est toujours le même : Game Over.
Bref, c’est tout à la fois un hommage et une revisitation de la grande règle des Shadoks, revue et corrigée par le 21e siècle : plus ça rate pour les héros, plus ça réussit pour le lecteur !

Les auteurs renouvelant à la vitesse grand V leur fond humoristique, on n’est pas non plus dans la blague alourdie. Tout au plus, l’impression que la princesse devient de plus en plus bête nous étreint-elle parfois.
Sensation non fondée ou réflexe machiste inconscient, il faut bien l’avouer, quand la grande gigue meurt atrocement, c’est encore meilleur !

Consternant, je l’avoue... Et c’est pour ça que c’est tordant, évidemment.


Gouzi Gouzi Gouzi
Série : Game Over
Numéro : tome 3
Scénario : Midam, Adam, Noblet
Dessins : Midam, Adam
Couleurs : Angèle
Editeur : Dupuis
Collection : Tous Publics
Pages : 48 (couleurs)
Format (en cm) :
Parution : 1 octobre 2008
ISBN : 978-2-8001-4023-0
Prix : 9,20€


© Illustrations & images : Adam Midam et Midam Noblet, Dupuis 2008



Stéphane Pons
17 octobre 2008




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C’est évident : Plus ça rate pour le petit barbare, plus ça réussit pour le lecteur ! (Game Over, T3, Dupuis, 2008).



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