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Marée Stellaire
David Brin
Gallimard, Folio SF, n°311, roman (USA), SF-Space Opera, 659 pages, 8,40€

Le Streaker, premier vaisseau spatial dirigé par l’espèce des néo-dauphins, tombe sur une découverte incroyable qu’ils tentent de porter à la connaissance de leur planète mère, la Terre.

Malheureusement pour eux, de nombreuses espèces galactiques surpuissantes ont bien décidé d’empêcher cela par tous les moyens à leur disposition.

Coincé et réfugié sur la planète Kithrup, l’équipage du Streaker va devoir déborder d’imagination pour essayer de s’en tirer. Mais cela est-il vraiment possible quand les plus importantes races de la galaxie ne sont pas d’accord ?



Après avoir lancé son Cycle de l’Élévation via « Jusqu’au Cœur du Soleil » (Folio SF, n°305), Space opera sympathique et bourré de bonnes idées, David Brin persiste avec une aventure beaucoup plus fouillée et complexe.
Les humains et les espèces terrestres qu’ils ont « élevé » à la sapience (singes et dauphins) vont devoir s’affirmer dans un contexte politique troublé par leur émergence inexpliquée sur la scène galactique.

Objets et thématiques de ce « Marée Stellaire », un vaisseau spatial terrestre avec un équipage assez inédit, réfugié sur une planète paumée avec de nombreux ennemis autour.

Mise en place explicative plus étendue de l’état politique de la société galactique, « Marée Stellaire » permet de découvrir en détails de nombreuses espèces plus ou moins agressives, plus ou moins amicales, de rentrer dans leurs façons de penser, d’agir et de réagir.
Récit choral dans le sens où la narration passe souvent d’un vaisseau à l’autre, la construction du roman est ambitieuse, virevoltante et d’une agileté assez ébourrifante.
Et ce n’est pas tout. Les relations à l’intérieur du vaisseau terrestre entre les différents membres de l’équipage (hommes, singes et dauphins) vont aussi avoir leur importance, en déclenchant un suspense inédit supplémentaire.

Malgré ses six cent soixante pages, l’intrigue se déroule à très vive allure, sans temps mort réel et saisit littéralement le lecteur dans ses griffes. On ne s’y ennuie pas une seconde, on vibre à chaque instant. Qui plus est, le sentiment patriotique (nous l’espèce humaine, contre toutes les autres) est présent et très mobilisateur d’attention. Il y a une joie profonde à voir nos quelques archéologues bricolos, explorateurs en détresse au fin fond de l’univers, berner des équipages beaucoup plus expérimentés qu’eux, tenter des manœuvres inédites et rendre chèvres des races qui pensaient que l’affaire aller se résoudre en deux coups de rayons laser.

Point positif, on découvre aussi qu’une minorité de races, profondément discrêtes, sont prêtes à aller jusqu’au sacrifice suprême pour permettre aux humains de remplir leur mission. Il y a incontestablement dans « Marée Stellaire » une métaphore SF de l’éternel combat que se livrent les tenants de la connaissance et de l’obscurantisme dans toutes sociétés évoluées.

Empreints de « l’esprit des lumières », l’équipage du Streaker et les alliés extraterrestres des humains, tentent par tous les moyens de contrer leurs ennemis sans jamais aller jusqu’à l’affrontement frontal -qu’ils sont certains de perdre, par ailleurs. Éloge de la diplomatie et du respect des convenances face à la force pure, le roman est aussi une parabole sur le pouvoir et ses dérives.
Son fond nous renvoie consciemment aussi vers de nombreux épisodes de l’histoire de l’humanité où de tels combats se sont livrés.

Les multiples prix attribués sont donc totalement mérités. David Brin livre une œuvre ambitieuse, un univers inédit et une vision novatrice du Space Opera.
Bingo, ce pur moment de divertissement SF, intelligent et mature, n’a pas pris une ride avec le temps.

Titre : Marée Stellaire
Série : Cycle de l’Élévation (volume 2)
Auteur : David Brin
Traduction : Gérard Lebec
Couverture : Photo Mike Hill/Getty Images
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Numéro : 311
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Sites Internet : l’auteur (en anglais), la collection (Folio SF), la page du roman (site éditeur)
Pages : 659
Format : (poche, broché)
Dépôt légal : juin 2008
Code hachette : A 34854
EAN : 9 782070 348541
ISBN : 978-2-07-034854-1
Prix : 8,40€


Stéphane Pons
19 septembre 2008


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Le premier tome du cycle ré édité il y a peu chez Folio SF



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