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Emphyrio
Jack Vance
Gallimard, Folio SF, n°313, juin 2008, roman (USA, 1969 & 2003), SF, 371 pages, 7,40€

Sur la planète Halma, dans la ville d’Ambroy vit un jeune homme. Il s’appelle Ghyl Tarvoke, son père est un ébéniste reconnu, un peu asocial.
Mais Ghyl Tarvoke supporte difficilement l’ordre étrange imposé par la caste des seigneurs, l’église locale, les services de surveillance.
Peu à peu, il va basculer dans l’insoumission puis la révolte, reprenant à son compte le nom d’Emphyrio, héros légendaire de sa planète.

Au moment où le roman commence, Ghyl Tarvoke est prisonnier des seigneurs et va subir un lavage de cerveau le forçant à raconter son histoire étrange.

Nul ne se doute que l’histoire de sa vie va changer le futur de son monde.



Ré édition poche heureuse (comme toujours) d’un Jack Vance de 1969, révisé par l’auteur en 2003 et publié dans cette version en 2004 chez Denoël en collection “Lunes d’Encre”.
« Emphyrio » n’est certes pas un grand roman de cet écrivain américain, mais au-delà des petites faiblesses du récit (conclusion abrupte et rapide, enchaînements trop brefs qui en deviennent presque maladroits) subsiste cette délicate et brillante qualité qu’est le pouvoir de suggestion d’un grand conteur.

C’est que l’écrivain narre dans les moindres détails la vie du jeune Ghyl Tarvoke et futur Emphyrio, celle de son père, de ses amis, décrit le fonctionnement des autorités locales et nous fait parcourir sa ville en long, en large et en travers, sans jamais lasser.
Bien au contraire, on s’amuse à entrer dans une taverne douteuse, à le suivre à son premier bal, à croiser ses concitoyens, bref, on y est.
Totalement, intégralement.

Grande réussite des romans de Jack Vance, l’habileté avec laquelle il suscite des images si réelles que l’on se prend à ne jamais douter de l’existence de ses mondes est belle est bien présente.

Certes, la fin est un peu abrupte et rapide, de nombreux éléments s’entrechoquent à la vitesse grand V dans les trente dernières pages (visite surprise de plusieurs planètes, révélations étonnantes sur l’histoire de son monde, découverte d’une civilisation galactique de grande ampleur, etc) avec une facilité si déconcertante que l’on se demande parfois pourquoi Ghyl-Emphyrio n’a pas découvert ses éléments beaucoup plus tôt.

Et puis survient le vingt-quatrième chapitre et ces quatre pages d’une absolue perfection. Ton mystique et pourtant si humain, conclusion émouvante, on s’incline bien bas.
Sur le fond, on aura passé quelques heures d’excellente lecture et on aura presque versé une larme en refermant cet « Emphyrio ».

Inutile de le préciser, on échangerait dix kilos des productions de nombreux auteurs contemporains pour un petit Jack Vance et les plaisirs à chaque fois renouvelés qu’il procure.

Titre : Emphyrio (Emphyrio, 1969 & 2003)
Auteur : Jack Vance
Couverture : Philippe Rojas
Traduction : Jean-Pierre Pugi
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Numéro : 313
Catégorie : F9
Site Internet : le roman, l’auteur
Pages : 371
Format : 17,8 x 10,7 (poche, broché)
Dépôt légal : juin 2008
Code Hachette : A 3575
EAN : 9 782070 357574
ISBN : 978-2-07-035757-4
Prix : 7,40€


Stéphane Pons
6 septembre 2008


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