Ce 17ème tome sonne l’approche du dénouement final de cette aventure… Ah oui, je vais peut-être un peu vite en besogne pour les non connaisseurs de cette série, dont la réputation n’est plus à faire.

« Satan 666 » vous emmène dans le monde d’Askald. Cet univers pullule de chasseurs de trésors, et plus exactement des chasseurs d’O-parts, des artéfacts pouvant donner des pouvoirs multiples et variés à leur possesseur. Ces chasseurs de trésors sont appelés OPT, abréviation pour O-Parts Tacticiens. Mais ce monde cache aussi une créature démoniaque aux pouvoirs terrifiants, une créature marquée par le signe biblique de la Bête : 666. Et c’est le pauvre Jio qui se voit possédé par ce Satan alors qu’il recherche l’O-part ultime, l’O-part légendaire, avec d’autres OPT. Mais deux organisations suivent le même objectif : Zenom, cherchant à plonger le monde dans le chaos en regroupant tous les démons nécessaires pour créer la Cabale Inversée, et Stea, un gouvernement militaire dirigé par la prêtresse Miko et qui cherche à regrouper tous les anges pour créer la Sainte Cabale.

Dans sa quête, Jio est accompagné par Ruby, son amie d’enfance, devenue un ange depuis le volume 16 – et ressuscitée en une superbe demoiselle, mais je vous laisse la découvrir. Suivent Cross, un autre ange, Ball, un jeune au look rasta et maîtrisant, bah, des balles, Kirin, ancien professeur de Jio, et Mei, la cyclope. Nos héros arrivent enfin au QG de Zenom, mais le généralissime leur envoie comme comité d’accueil pas moins que les 4 chevaliers de l’Apocalypse. Et parmi ces terribles combattants, se cache le frère de Kirin, ce frère qui a fui la maison familiale après avoir assassiné leur père.

« Satan 666 » mêle adroitement ésotérisme, science-fiction et robotique, beaucoup d’éléments que n’aurait pas renié Masamune Shirow. Cette série humoristique par essence est aussi reconnaissable au premier coup d’œil par le dessin de Kishimoto. Il nous associe les planches noires et blanches classiques avec de nombreuses planches destinées au passage couleur. Les fans de « Naruto » ne seront d’ailleurs pas dépaysés par ce dessin sachant que Seishi Kishimoto n’est autre que le frère jumeau de Masashi Kishimoto, l’auteur de « Naruto ». Pour l’anecdote, Seishi fut accusé d’avoir pillé l’œuvre de son frère. Le succès de « Satan 666 » a vite fait taire ses détracteurs.

Le duel entre Kirin et son frère forme le noyau dur de cet antépénultième tome de Satan. Ce combat ramène la série à un aspect dramatique, un peu abandonné depuis quelques tomes. La vérité sur ce frère prodigue sera des plus surprenantes, mais peut-être pas pour celui auquel vous pensez. Les démons à la structure complexe paraissent parfois un peu fouillis et commencer la série par ce tome peut paraitre présomptueux pour comprendre toute la finesse du scénario. Mais « Satan 666 » est devenu un incontournable alors pour les connaisseurs, la fin est proche et il serait difficile de se passer de ce nouveau volume. Pour les autres, mieux vaut découvrir la série dans l’ordre chronologique des tomes.

Satan 666
 Auteur : Seishi Kishimoto
 Traducteur : Pierre Giner
 Éditeur français : Kurokawa
 Format : 115 x 175, noir et blanc - sens de lecture original
 Pagination : 192 pages
 Date de parution : 21 août 2008
 Numéro IBSN : 2-351-42326-4
 Prix : 6,50 €

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