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Procès de la Sorcière (Le) : Le Chant de l’Oiseau de Nuit (I)
Robert McCammon
L’Ombre de Bragelonne, roman, traduction (États-Unis), historique, fantastique (?), 443 pages, mars 2008, 22€

C’est d’abord et avant tout un roman historique, qui se passe en 1699 en Nouvelle-Angleterre, dans les premiers temps de la colonisation de l’Amérique du Nord.
Dans la petite ville de Fount Royal rien ne va plus, il pleut sans arrêt, les récoltes sont mauvaises, le pasteur est assassiné. Tous accusent de sorcellerie Rachel Howard, cette belle jeune veuve trop brune de peau. D’ailleurs, des témoins dignes de foi l’ont vu avec Satan, occupée à des pratiques sexuelles. Le juge Howard est convoqué par le maître de la ville, Bidwell, pour expédier rapidement ce procès et brûler la sorcière.
Le jeune clerc du juge, Matthew, tombe amoureux de Rachel et, persuadé de son innocence, mène une enquête difficile contre l’avis de tous.



Robert McCammon est un grand nom de la littérature fantastique contemporaine, qui a écrit des best-sellers (“Scorpion”, “L’Heure du loup”, “La Marche mystérieuse”, ...) et qui a publié cette histoire en 2002 aux États-Unis, après un silence de 10 ans.

L’auteur a dû faire des recherches approfondies car l’époque est rendue avec un nombre incroyable de détails sur la façon de s’habiller, de manger, de se soigner et de se comporter en cette fin de XVIIe siècle dans les colonies. La mentalité aussi est décrite avec le souci d’authenticité historique : l’excès de religion, les croyances et les superstitions, le racisme, l’esclavagisme… l’obscurantisme, quoi. Mais on trouve aussi les prémisses d’une autre façon de penser chez Matthew le héros, et chez Johnstone le maître d’école qui apprend à lire aux filles (révolutionnaire !).

Il ne se passe pas vraiment grand-chose au cours de ces 440 pages mais la technique et l’habileté (le talent ?) de l’auteur font que l’on reste accroché à cette histoire d’une extrême lenteur. Quelques rebondissements en fin de volume (l’arrivée d’un ignoble prédicateur, la visite de Matthew dans le quartier des esclaves, ce que mange les tortues) viennent judicieusement relancer l’intérêt du lecteur en ouvrant des pistes au jeune enquêteur.

Il n’est pas évident de percevoir le fantastique dans ce livre, à moins que la vision de Satan et de ses sbires par des bigots puisse être considérée comme tel.
À la différence de sa remarquable re visitation du thème du loup-garou (“L’Heure du loup”, Pocket, GPI 1992), McCammon s’intéresse beaucoup plus aux turpitudes de ces colons (et, sur la fin, on découvre des pratiques zoophiles élaborées !) qu’à l’occurrence du paranormal dans ces paysages marécageux et malsains, bizarrement vides d’autochtones amérindiens… pour l’instant ?

Titre : Le Procès de la Sorcière - Le Chant de l’Oiseau de Nuit (I) (Speaks the Nightbird I- Judgment of the Witch, 2002)
Seconde partie : Le Procès de la Sorcière : Le Chant de l’Oiseau de Nuit (2)
Auteur : Robert McCammon
Traduction de l’américain : Benoît Domis
Couverture : FBDO
Collection : L’Ombre de Bragelonne
Directeurs de collection : Stéphane Marsan et Alain Névant
Éditeur : Bragelonne
Pages : 450
Format (en cm) : 23,5 x 15,5 (broché)
Dépôt légal : mars 2008
ISBN : 978-2-35294-168-2
Prix : 22 €


Hervé Thiellement
7 juillet 2008


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