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Théorie Gaïa (La)
Maxime Chattam
Albin Michel, roman (France), thriller fantastique, 410 pages, 22€

Emma et Peter de Vonck, scientifiques reconnus dans leurs domaines respectifs, sont embauchés sur le pouce par l’Union Européenne pour résoudre un imbroglio d’envergure.
La première est envoyée sur une île des Marquises pendant que le second va grimper, avec son beau-frère lui aussi scientifique, sur le Pic du Midi.

D’abord excités par ces missions surprises, nos trois spécialistes vont se retrouver confrontés à une horreur qui dépasse leur entendement…



Maxime Chattam a cela d’étonnant qu’il est prêt à se lancer dans des niches où on ne l’attend pas. Après sa trilogie du Mal, tous ses fans espéraient une continuité dans le thriller horrifique opposant serial killer et policiers hors pair mais soumis aux aléas de l’âme humaine.
Avec ce nouveau roman, il quitte le format flic/méchant mais reste dans le domaine de l’étude de cette fameuse âme et de ses tréfonds.

Cette fois, il va même plus loin puisqu’il explore non plus le cas d’un humain qui va révéler les recoins les plus obscurs de l’esprit, mais bien celui de plusieurs penseurs qui ont carrément décidé de résoudre les problèmes de notre bonne vieille race humaine de façon plutôt expéditive. Et quand les hommes jouent aux Dieux, c’est toujours un beau merdier !

Chattam expose donc une théorie intéressante sur le devenir de la race humaine. Certes, il ne révèle pas de secret ultime : l’homme est un loup pour l’homme et encore pire pour son propre refuge, la planète Terre. Et dans l’ambiance très écolo actuelle, on pourrait même dire que le sieur Chattam surfe sur la vague. Mais avec une certaine dose d’astuce, il faut l’avouer.

Car ce roman est autant un récit d’horreur en huis clos qu’une enquête et un plaidoyer pour l’avenir de l’homme. Chattam mêle habilement ses divers arcs narratifs pour donner une toile qui prête à réflexion. Une véritable progression par rapport à son précédent « Prédateurs » qui se révélait plutôt vide. Là, Chattam expose, explique, propose au débat et emmène en même temps son lecteur dans les méandres de la psychose, de l’angoisse et de l’horreur.

Bon, on reprochera toujours le même genre de longueurs au récit ainsi que pas mal de redites pas toujours les bienvenues. Un véritable défaut dans lequel Chattam se retient prisonnier -et je reprocherai aussi la chose au genre et quelque part aux lecteurs qui ne peuvent être satisfaits s’il y a moins de 350 pages dans leur paquet de thriller du moment. Mais c’est un autre débat.

Même si Chattam ne parvient pas à retrouver là encore les sommets de « In Tenebris », il propose un roman digne d’intérêt où action et réflexion se mêlent avec bonheur.

Titre : La Théorie Gaïa
Auteur : Maxime Chattam
Éditeur : Albin Michel
Pages : 410
Dépôt légal : mai 2008
Format (en cm) : 15,5 x 24
ISBN : 978-2-226-18643-0
Prix : 22€


Michael Espinosa
15 juin 2008


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