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Conférence Epitanime Niimura + Murata
Conférence du vendredi 30 Mai 2008
Epitanime 2008

L’utilisation du numérique en manga.



Dans le cadre du festival Epitanime 2008 avait lieu une conférence en soirée le vendredi 30 mai portant sur l’utilisation croissante de l’informatique dans le manga.
De fait, il s’est agi plus précisément de questions / réponses entre les artistes et le public.
Du coup, le thème a été plus ou moins respecté mais c’était prévisible puisque le plus connu des artistes ne fait pas vraiment de manga.

Les deux artistes présents étaient J.M. Ken Niimura et Range Murata.
Le texte qui va suivre est une retranscription de la conférence dans l’esprit.
Il ne s’agit pas des paroles même des artistes concernés (pour Range Murata, cela passait par un traducteur en plus…).

A noter que le lendemain une autre conférence s’est tenue avec Range Murata.

Présentation

Range Murata :
C’est la 2ème fois qu’il vient en France.
Il a notamment effectué le character design pour les séries « Blue Submarine No. 6 » et« Last Exile ».
Il fait beaucoup d’illustrations.

Ken Niimura :
Il fait beaucoup d’illustration, essentiellement pour le marché espagnol.
Il est sur un projet de bande dessinée avec un scénariste US, un roman graphique qui une fois paru aux USA pourrait bien sortir en France l’année prochaine.

Actualité de Mr. Murata ?

RM : Les Artbooks « Robot » (2 volumes parus en France, T1 chez Kami, T2 chez Glénat). Du travail pour différentes animations pour le studio Gonzo.

Est-il possible d’en savoir plus sur « Mardock Scramble » et les raisons de l’arrêt du projet ?

RM : Divers soucis qui ne sont pas de mon fait.
Principalement, il n’y a pas de perspective pour une relance de ce projet.
Etant essentiellement de la 3D, le niveau de difficulté est élevé et le coût important, c’est ce qui a motivé l’arrêt.

Beaucoup de gens considèrent que le dessin réalisé à l’ordinateur est plus froid, plus fade

RM : On y passe quand même beaucoup de temps, il y a moyen de retransmettre la passion que l’on a, de donner vie à ces réalisations.

KN : Au début, cela m’a pris du temps pour m’y mettre.
Maintenant, j’ai le choix et j’aime les deux voies différentes d’expression (numérique et traditionnelle) par contre je n’apprécie pas vraiment les œuvres qui se situent au milieu.
Soit on utilise le numérique mais alors il faut en jouer à fond.
Soit on fait du traditionnel et cela doit sentir la technique traditionnelle.

Quelle méthode de travail : commencement à la main ou tout à l’ordinateur ?

RM : Je trace les grandes lignes sur le papier, les scanne, vectorise et poursuit sur ordinateur.

KN : Idem, la phase papier sert à visualiser ce qu’on fera sur ordinateur.
Cela permet par exemple de ne pas se laisser piéger par la suite en se perdant dans tous les effets possibles disponibles à l’ordinateur.

Risque de se perdre dans les détails ?

RM : En fait en traditionnel, je n’avais que 500 couleurs. Maintenant, je est super heureux d’être passé à un nombre illimité grâce à l’informatique.

KN : Il est très important de bien prévoir l’impression.
Cela ne sert à rien de peaufiner si cela ne rend rien de plus une fois sorti.
Il faut se limiter, savoir jusqu’où on peut aller.
Trop travailler peut être inutile.

Meilleurs travaux en animation 3D et pourquoi ?

RM : La 3D peut être pratique pour exprimer des choses qui ne peuvent pas exister.
IJ’aavis envisagé de faire quelque chose avec des SD mais cela n’avait pas rendu ceci dit.

KN : Pixar est une référence et c’est notamment parce qu’ils n’essaient pas d’imiter la réalité (à l’inverse d’un « Final Fantasy » discutable).
Ils se servent de la 3D pour une création propre à la 3D.

Quelles différences de comportement entre les fans de France et du Japon ou d’Espagne ?

RM : Au Japon, les gens sont un peu plus réticents à avouer qu’ils sont fans, alors qu’en France on n’hésite pas.

KN : Ici et en Espagne, c’est la même chose à ceci prêt que là-bas on connaît son travail (et donc on peut mieux le situer) tandis qu’ici il est plutôt inconnu.
J’ai été publié en France dans une méthode pour apprendre le japonais.

Est-ce que Murata se lancera dans un manga ?

RM : En fait la bande dessinée et l’illustration, c’est à peu près l’opposé en terme de gestion du temps.
Faire un manga, cela signifierait tout arrêter par ailleurs pour s’y consacrer et cela ne me tente pas trop.

Parcours : qu’est ce qui les a conduit à ce qu’ils font ?

RM : J’ai toujours aimé dessiner. Des trains par exemple et puis mes camarades de classe…

KN : Pour tous les artistes, c’est un peu la même chose.
Tous dessinent étant jeune, y prennent plaisir, et si personne ne les arrête, ils continuent.
J’ai fait des travaux pour des fanzines, j’ai peu à peu augmenté mon réseau et j’ai obtenu des commandes d’illustrations (ce qui paie) tout en poursuivant la BD.
Maintenant la BD, qui ne lui rapportait guère, le fait un peu plus. Cela va peut-être devenir son support de prédilection.

Inclusion de la 3D en animation ressort de la 2D

RM : En fait cela dépend également si l’animateur est capable d’utiliser la 3D ou pas.
C’est plus rapide mais il faut maîtriser.
De plus la personne qui fait la 3D n’a souvent pas le rôle d’animateur, qui est celui qui voit si tout colle bien.
Un autre souci avec la 3D, c’est qu’il est encore impossible de rendre de la haute vitesse de la même manière qu’en 2D.
Pixar s’y essaie de son mieux mais ce n’est pas encore tout à fait ça.
Par exemple pour un combat au katana, un animateur 2D arrivera à rendre la vitesse de façon très classe alors qu’en 3D c’est beaucoup plus dur, les budgets faibles n’arrangeant rien…

Risque du public de se lasser de la 3D ?

RM : C’est une bonne question,je n’y avais pas pensé.
Je conserve la 2D et je pense que j’aurai toujours ce besoin.

KN : La 3D reste une technique au Japon, utilisée ponctuellement, qui vient en support.
L’animation reste principalement 2D et cela perdurera probablement.
Par contre, en occident, cela a déjà quasiment disparu et la 3D prédomine.


Quelques liens :
Epitanime, organisatrice de cette conférence
Site de Range Murata
Site de J. M. Ken Niimura




Kevin Alessio
3 juin 2008




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Murata : Illustration



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Exposition de Niimura à Beauchamp jusqu’au 28 juin 2008



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J. M. Ken Niimura



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Range Murata



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Niimura : I kill giants, à paraître chez Image en Juillet 2008



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« Robot », un travail dirigé par Range Murata. Paru chez Kami...



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... puis Glénat.



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