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Au-delà de la daubitude
Au-delà de l’infini de Gregory Benford
Délices & Daubes n° 106


Je croyais avoir fait le tour de la question. La question de la SF qui fait suer, la question de la SF qui ne donne plus envie d’en lire, la question des éditeurs qui éditent n’importe quoi du moment que c’est signé d’une célébrité.

Là, franchement et sans déconner, on passe les bornes. Pauvre traducteur, il a du en baver et, surtout, il a du s’ennuyer à mourir. Encore plus que les lecteurs. À part un élitiste de la famille des orthoptères galactiques, je ne vois pas qui peut lire ce truc. Mais que c’est mauvais, que c’est mal écrit, que c’est illisible. On est là au fond du comble, au-delà de l’absolu de la daubitude.

Le Greg semble être une espèce particulière d’écrivains de SF. Du genre de celle qui vous en dégoûte, qui vous fait douter de votre bibliothèque, voire de la littérature. Et pourtant c’est une pointure en astrophysique ET en science-fiction, du genre « hard ». La hard SF n’est pas ma tasse de thé mais il est des auteurs qui savent écrire des histoires pour aller avec, pour rendre lisible leurs idées (forcément) géniales. Je n’ai lu que 100 pages, mais quand même. On se demande si ça a été relu. Des mots sont employés (par exemple « Furies » pour les vilains ennemis) avant qu’un interlocuteur ne les définisse dix lignes après. Il y a des images que même un gamin de 10 ans n’oserait pas dans sa rédac. La moitié des phrases n’ont pas de verbe (vous me direz : là, ça fait genre, ça fait style).
Au début, un ennemi venant d’une autre dimension tue tous les Ur-humains (des humains presque comme nous, primitifs améliorés) sauf l’héroïne Cley. La Terre pleine de forêts parce que ré alimentée en eau (?) a été déplacée jusqu’au centre galactique (?). Toute bête qu’elle est, Cley discute dans sa tête avec les Supras, les surdoués génétiquement modifiés censés protéger la planète mais qui n’ont pas su le faire. Il y a aussi, comme chez Prévert, un raton-laveur.
Après, il paraît qu’on s’envole dans la cosmologie multidimensionnelle pour astrophysiciens. J’ai bien fait de m’arrêter avant. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas s’intéresser aux personnages.

À mettre directement à la poubelle ou à poser près de la cheminée pour allumer le prochain feu.


Henri Bademoude
1er juin 2008


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