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Stratégie de l’Ombre (La)
Orson Scott Card
J’ai Lu SF, roman (traduction de l’américain), space opera, 544 pages, 8,40€

« La Stratégie de l’Ombre », premier tome de « La Saga des Ombres », n’est pas une suite de « La Stratégie Ender ».
C’est plutôt ce qu’Orson Scott Card appelle un « parallaxe », racontant à nouveau les évènements de « La Stratégie Ender » sous un jour nouveau.
Bean, qu’on pourrait traduire par « le flageolet » ou « le haricot » en français, était un personnage secondaire du roman originel, c’est son point de vue qui est adopté ici.



Ceux qui ont lu « La Stratégie Ender » (in « Le Cycle d’Ender », J’ai Lu) se rappelleront que Bean était un des enfants sous le commandement d’Ender Wiggin. Bean était le petit freluquet extrêmement brillant. Il est froidement calculateur, là où Ender Wiggin est humain et sensible.

Bean, qui ne connait ni ses origines, ni ses parents, se bat pour survivre lorsque son intelligence est détectée par Sœur Carlotta. La Flotte Intergalactique recrute alors Bean pour l’école de guerre et en fait en secret le remplaçant éventuel d’Ender Wiggin en cas de défaillance de celui-ci.

Quelques personnages secondaires acquièrent au long du roman plus d’épaisseur. Soeur Carlotta sera la seule à percevoir les sentiments et les émotions de Bean, qui les dissimule pour se protéger.
Achille, le retors, apparait rapidement comme le stéréotype du méchant et deviendra le pire ennemi de Bean, mais aussi un personnage à la personnalité complexe et torturée, dont les ressorts ne sont pas tous élucidés.

Les thèmes qui m’ont paru sous-jacents sont en rapport avec deux des caractéristiques fondamentales de Bean : une intelligence hors normes très précoce et la quête de ses origines.
En effet, l’intelligence de Bean le rapproche d’un enfant surdoué. Il subit donc le même type de discrimination par ses coréligionnaires moins doués ou par des adultes éducateurs-professeurs pas habitués à être confronté à des enfants qui remettent en cause tout ou partie de leur autorité.
D’autre part, Bean est perpétuellement en quête pour savoir d’où il vient. Cela le rapproche d’un orphelin ou d’un enfant adopté et le rend plus humain aux yeux du lecteur. Cette quête donnera l’occasion à l’auteur de créer un rebondissement un peu tiré par les cheveux : un peu comme le “Je suis ton père !” de « Star Wars » (à prononcer à travers un tube métallique et un vocodeur pour se faire la voix de Dark Vador).
Il faut tout le talent d’Orson Scott Card pour arriver à rendre cela plausible par un mécanisme de suspension temporaire de la crédulité que seuls les meilleurs écrivains arrivent à susciter.

Le pari pour l’auteur était risqué. Le risque de redite ou de contradiction était grand, mais ce pari est pleinement réussi.
La narration de l’histoire de Bean est extrêmement bien menée et nous promène de bout en bout de ce roman en apnée totale. On sent la maitrise du suspens, du style et du rythme d’un grand conteur. Les intrigues sont passionnantes, la finesse de l’analyse des comportements sociaux est incroyable de réalisme.

De la littérature en cinémascope comme celle-là, on en redemande.

Titre : La Stratégie de l’Ombre
Auteur : Orson Scott Card
Couverture : Emmanuel Gorinstein (illustration)
Traduction de l’américain : Arnaud Mousnier-Lompré
Éditeur : J’ai Lu
Collection : Science-Fiction
Numéro : 8204
Sites Internet : site officiel d’Orson Scott Card, en Anglais (attention, les opinions du bonhomme peuvent surprendre -pour le moins, NDLR !).
Dépôt légal : janvier 2007
Pages : 544
ISBN : 978-2-290-35684-5
Prix : 8,40€

Première édition :
Éditeur : L’Atalante
Collection : La Dentelle du Cygne
Pages : 478
Format : moyen
ISBN : 978-2841721856
Dépôt légal : septembre 2001
Prix : 19,67€

À lire sur la Yozone concernant Orson Scott Card :


Sam Ouraï
29 avril 2008


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La ré édition poche chez J’ai Lu (janvier 2007).



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La première édition française chez l’Atalante (sept. 2001).



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