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Trilogie Cosmique (La) T1 : Au-delà de la Planète Silencieuse
Clive Staples Lewis
Gallimard, Folio SF, roman, traduction (anglais), série 3 vol., SF-planet opera, 266 pages, février 2008, 6,30€

À l’occasion d’une randonnée dans la campagne anglaise, le professeur Ransom, philologue à l’Université de Cambridge, tombe par hasard sur une vieille connaissance... qui le drogue et le kidnappe.

Quand il se réveille, Ransom est dans un étrange vaisseau spatial, voguant vers une planète inconnue. Échappant dès l’atterrissage à ses ravisseurs, il va découvrir une mystérieuse planète dont il ne sait rien à part le nom (Malacandra), plusieurs races extraterrestres et un grand secret qui explique bien des choses...



Aux origines de la SF étaient l’imagination, le plaisir de la découverte et le passage de grandes idées à travers des textes à priori distrayants.

Clive Staples Lewis, écrivain d’origine irlandaise -que d’écrivains sont venus de la verte Eirin pour écraser de leur talent la littérature anglaise, soit dit en passant*- converti au catholicisme, ami de Tolkien, créateur du « Monde de Narnia » et penseur reconnu par ses pairs. Bref, un grand monsieur des débuts de la littérature SF et Fantasy, qui livra donc une brillante trilogie (dite “Cosmique” -tendance space-planet opera), juste avant la Seconde Guerre Mondiale.

« Au-delà de la Planète Silencieuse » (souvent traduit sous le titre « Le Silence de la Terre » par chez nous) plante des décors ambitieux. Un voyage spatial, une planète étrangère, plusieurs races extraterrestres, une théorie mystique sur la destinée des espèces dans l’univers, etc. Pourtant, tout commence très simplement par un rapt quasi crapuleux.
Celui d’un philologue (on comprendra l’utilité du procédé tout au long du roman) par un de ses anciens camarades d’école assisté d’un comparse scientifique dénué de tout remords. Le but du jeu étant pour les malfaisants de nouer “des relations commerciales lucratives” avec les races extraterrestres d’un autre monde afin de leur « emprunter » quelques richesses minérales issues de leur sol sans leur devoir grand chose.
Èternelle histoire que celle des colonisations « civilisatrices » au bénéfice des plus forts que C. S. Lewis reprend à son compte pour dire tout le bien qu’il en pense. Sous entendu, ce n’est pas parce que l’on ne comprend pas “l’autre”, qu’il est forcément le dernier des imbéciles, corvéable à merci.
Fort heureusement, avec Lewis, tous les hommes ne sont pas corrompus par le mal et le professeur Ransom va jouer le rôle de l’humain respectueux, prêt à sacrifier sa vie pour sauver celle des différentes races de la planète Malacandra (nom que les autochrones donnent à leur monde).

Ce qu’est Malacandra, Mars, Vénus ou la Lune, mystère, on le comprendra peu à peu. La révélation de l’identité véritable de ce monde permettant à l’auteur de se démarquer de certains de ses prédecesseurs ou contemporains en SF, (H. G. Wells et E. R. Burroughs particulièrement, tout en se rapprochant d’un compatriote comme O. Stapledon par le caractère mystique de sa vision. L’épopée n’est en rien guerrière, les habitants de Malacandra n’ont aucune velléité d’invasion de la Terre, le péché originel est simplement chez les hommes et pas ailleurs.
On l’a dit, on le sait, C. S. Lewis était catholique, fervent, intensément touché par la grâce. Tout un pan de son œuvre est d’ailleurs consacré à ce sujet. Heureuse surprise, sa pensée religieuse est loin d’être intolérante et lui permet aussi de proposer une théorie intéressante quant aux origines de la vie sur Terre.

Ce premier tome d’une “Trilogie Cosmique” qui réserve néanmoins bien des surprises est narrativement parlant sans rebondissements particuliers ou trépidants. Le voyage initiatique du Dr Ransom distille une ambiance uniforme et apaisée, centrée sur deux notions essentielles à tout bon humaniste : la découverte obligatoire et le respect de ceux que l’on ne comprend pas avant tout jugement.
C’est souvent très beau, parfois un peu naïf et surtout, profondément sincère.

Conclusion : Excellente idée que cette ré édition au format poche.

* Swift, Le Fanu, Stoker, Wilde, Yeats, Shaw, Beckett, Deane, Joyce, O’Brien, Heaney, etc. On en oublie sans aucun doute.


Titre : Au-delà de la Planète Silencieuse (Out of the Silent Planet, 1938)
Auteur : Clive Staples Lewis
Série : La Trilogie Cosmique
À paraître (en Folio SF) : Perelandra (T2), Cette Hideuse Puissance (T3)
Traduction (anglais) : Maurice Le Péchoux (Éditions de L’Âge d’Homme, 1997)
Couverture : Emmanuel Malin
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Numéro : 301
Directeur de Collection : Pascal Godbillon
Site Internet : fiche roman (site éditeur)
Pages : 266
Format (en cm) : 10,7 x 1,6 x 17,7 (broché, poche)
Dépôt légal : 11 février 2008
Code Hachette : A34612
EAN : 9 782070 346127
ISBN : 978-2-07-034612-7
Prix : 6,30€



Stéphane Pons
26 mars 2008


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