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Black Sheep
Film néo-zélandais de Jonathan King (2006)
19 mars 2008

***



Genre : Comédie d’horreur
Durée : 1h27

Prix du Jury et Prix du Public du 14e festival du film fantastique de Gérardmer

Avec Nathan Meister (Henry Oldfield), Oliver Driver (Grant), Danielle Mason (Experience), Peter Feeney (Angus Oldfield), Tammy Davis (Tucker), Glenis Levestam (Mrs Mac), …

Déjà culte avant de sortir au cinéma, le « mouton noir » de Jonathan King, depuis ses prix du Jury et du Public raflés en 2006 à Gérardmer, s’est baladé de festival en festival à la recherche d’un distributeur en attirant un troupeau de plus en plus nombreux de fans bêlant à l‘approche de la salle. Farce d’horreur totalement déjantée, enfantée par un fan-boy néo-zélandais nourri aux pelloches de Sam Raimi et Peter Jackson, « Black Sheep » raconte le retour au bercail d’un fils de fermier victime de la phobie des moutons. Son arrivée en pleine région d’élevage d’ovins dégénère rapidement. Surtout avec le coup de pouce de deux éco-warriors végétariens qui libèrent involontairement un agneau génétiquement modifié dans les laboratoires clandestins du propre frère de notre héros. Bientôt confronté à des milliers de moutons-garous, Henry parvient, grâce aux conseils en philosophie zen de l’activiste écolo rescapée, à surmonter sa terreur de l’espèce laineuse pour mener la résistance. Ca va bêler !

Beaucoup moins balourd que son pitch pouvait le laisser envisager, ce premier long-métrage de Jonathan King se montre au contraire assez finement écrit et réalisé.
L’humour, omniprésent, ne descend jamais au dessous de la ceinture et les séquences mettant en scène les moutons-garous possèdent le charme et la force évocatrice des maquillages et effets spéciaux de facture classique (comprendre sans images de synthèse mal fondues sur la pellicule).
Dans ses notes d’intention, Jonathan King explique avoir voulu détourner les images d’Epinal de sa contrée natale (les paysages et les … moutons) pour cuisiner une parodie pamphlétaire sur les horreurs de la boucherie industrielle, le génétiquement modifié et la culpabilité qui étreint le carnivore contemporain en cette nouvelle ère bio bien pensante.
Mission accomplie.
« Black Sheep » et ses personnages de caricature sont incontestablement une franche poilade.
Certes, les fantasticophiles proches du retour d’âge qui sévissent dans la presse spécialisée soulignent les emprunts du cinéaste néo-zélandais à la filmographie de Peter Jackson (hum…. Il ne s’en cache pas et, de toute façon, vous connaissez-vous un artiste capable de faire du 100% original à l’heure actuelle ? ) et dénient le statut de film culte de la bande. Dans Mad Movie, un de nos confrères va jusqu’à nous balancer sa propre définition de film culte. Selon lui, la réalisation de Jonathan King ne possède pas les qualités pour se hisser à ce rang (je ne savais pas que film culte rimait avec perfection) et doit faire avant tout faire ses preuves dans le temps pour y parvenir. Mmouais. C’est une façon de voir les choses. Pour ma part, quand j’entends des dizaines de personnes traverser le grand hall de la Cité des Congrès de Nantes pour se rendre à la de projection « Black Sheep » en interrompant le discours du lauréat du Prix Verlanger par un concert de bêlement, je mets mes péjugées de côté et me dis qu’aux films bien nés, le « culte » n’attend pas le nombre des années.

Bien évidemment, pendant les deux longues années écoulées entre sa première projection et sa sortie dans les salles hexagonales, le film a été maintes fois téléchargé et visionné par les internautes amateurs du genre (pas bien). Raison de plus pour se précipiter dans un des trop rares cinémas qui programment le film. Le cinéma d’horreur a rarement été aussi prolixe et pourtant il est de plus en difficile de trouver une salle où aller s’adonner au plaisir de se faire peur. Alors n’hésitons pas, de temps à autre, à un acte de militantisme, si on veut gagner quelques parts de marché et éviter que demain un sarko-cyberflic soit posté derrière chaque internaute.

Bruno Paul


Suite à une vilaine farce de son frère, Henry, fils d’un grand éleveur de moutons, se voit affligé d’une phobie dès que le moindre ovidé pointe le bout de son museau.
En grandissant, il s’est bien entendu éloigné de la propriété familiale, son frère reprenant l’affaire.
Mais celui-ci ne tarde pas à flirter avec les manipulations génétiques, ce qui ne manque pas de mettre des écologistes activistes sur l’affaire.

Et c’est le grand foutoir qui démarre. Une espèce de mini-mouton mord quelques congénères ainsi qu’un des écologistes avec transformations génétiques à la clé et transformation des humains en mutants-moutons... La morsure générant des ovidés plus qu’agressifs.
Notre personnage principal, qui trouvera cependant dans la blonde écologiste activiste une source d’apaisement, ne part pas au combat très zen.

Le délire est bien rythmé et Jonathan King arrive à éviter de tomber dans une farce d’un gros mauvais goût trop gras.
Le comique de situation est le principal ressort et si les dialogues livrent parfois quelques perles, ils restent plutôt sages étant donné les circonstances.

Au global, le film est bien orienté comédie sanglante et plutôt réussi quant à ces aspects. Les effets spéciaux, très honnêtes, servant bien le propos originel.

Il est dommage que les les à-côtés ne soient pas un peu plus soignés. Les acteurs surjouent souvent, la photographie est déplorable et se contente de servir le récit au minimum sans bien entendu la moindre fioriture.

Mais le divertissement est bien au rendez-vous, et c’est sans doute l’essentiel, rendant ce « Black Sheep » très agréable pour les amateurs de ce type d’exercice.

Kevin Alessio


FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Jonathan King
Scénario : Jonathan King

Producteur : Philippa Campbell

Musique originale : Victoria Kelly
Image : Richard Bluck
Montage : Chris Plummer
Distribution des rôles : Liz Mullane
Création des décors : Kim Sinclair
Direction artistique : Simon Bright
Création des costumes : Pauline Bowkett
Maquillage : Debra East
Son : Tim Prebble
Effets spéciaux : Richard Taylor / WETA WORKSHOP
Cascades : Augie Davis et Tim Wong

Production : Live Stock Films, New Zealand Film Commission
Distribution : Colifilms Diffusion

INTERNET

Le site officiel : http://www.blacksheep-themovie.com


Bruno Paul
Kevin Alessio
18 mars 2008



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