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Ushijima, l’Usurier de l’Ombre
Shohei Manabe
Kana (collection Big Kana)

L’image du jeune gars en training cool et lunettes branchées d’Ushijima, l’encaisseur sans vergogne de Shohei Manabe, dénote franchement de celle glaciale de Julien Guiomar dans le rôle de Lepidon, usurier et magouilleur en costume trois pièces dans « Mado » de Claude Sautet.



La base de son business au Japon, ce sont les petits emprunts qu’il octroie à de pauvres gens qui n’ont d’habitude plus que leurs yeux pour pleurer. Il n’hésite pas à faire de la publicité, à avoir un bureau avec pignon sur rue .
Ses clients ne sont pas à plaindre : des loosers nés, des accros au jeu, des junkies ou des divorcés en détresse... Leurs cas émeuvent peu ce cynique nippon.
Son cheval de bataille : l’usure. 50% d’intérêts sur 10 jours. Surendettement garanti. Ça coince pour payer ? Pas grave, il prête encore pour se « refaire ». Et telles les petites rivières qui forment les grands fleuves, les quelques yens se muent rapidement en sommes colossales impossibles à rembourser. Ce n’est que dans cette situation qu’il est le plus redoutable et le plus organisé.

Son truc, c’est la persuasion, pas la balle dans le genou ou les pieds dans le béton au fond de la rade de la Baie de Tokyo. Où serait alors la rentabilité ?
Non, il use des contrats d’emprunt qu’il fait signer…en (presque) toute légalité. Derrière lui se profile alors l’ombre du système judiciaire avec ses lois et ses jugements. Imparable. Ses proies, prises au piège, se muent en esclaves des temps modernes et sont prêtes à tout pour rembourser vaille que vaille. Leurs destinées tragiques sont autant de portraits qui prennent les lecteurs aux tripes, l’engrenage s’avère redoutable.

Bien qu’affublé de cette « honorabilité », Ushijima ne travaille pas moins pour de dangereux Yakusas, qui voient là une forme rapide et sans bavure de rentrées d’argent et de blanchiment, la combine parfaite. Plus propre que les ordures de Tony Soprano.
Oh, il y a bien quelques dérapages, mais l’omelette ne se fera pas sans casser des œufs !

Mais si Ushijima ne s’enrichit pas vraiment dans cette combine, où est son intérêt ? Et c’est là que la série accroche, dès les premières pages parfois un peu gauches (l’image du personnage en habits bouffants mais affublé d’une toute petite tête !) de Manabe, un jeune mangaka prometteur.
Après Monster et Death Note, Kana tient là une perle dont l’addiction est garantie sur facture.


Ushijima (série en cours… vol.4 le 21 mars 2008)
- Série : Ushijima
- Scénario et dessin : Shohei Manabe
- Éditeur : Kana
- Dépôt légal : 21 mars 2008
- Format : 12.7 x 18 cm
- Pagination : 208 pages noir et blanc
- ISBN : 9782505003533
- Prix public : 7,35 €


Librairie - Galerie Brüsel
Boulevard Anspach 100
1000 Bruxelles (Belgique)
[email protected]

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Reynold Leclercq
14 mars 2008




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