Pour se rassurer sur les plaisirs de la lecture – distraction, émotion et réflexion – rien de tel que d’ouvrir un de ces petits bijoux concoctés par Jorge Luis Borges et Franco Maria Ricci. Ce livre de la Bibliothèque de Babel (voir les D&D 80, 85, 90 et 92) contient trois nouvelles de Henry James, un Américain anglicisé.

Pourtant, à force de m’attendre au meilleur, j’ai été un peu déçu. La première nouvelle, Les Amis des amis, raconte l’histoire de deux personnes, un homme et une femme, qui se ressemblent tellement qu’ils semblent faits l’un pour l’autre mais qui ne se rencontrent jamais, bien qu’ils aient de nombreux amis communs. Il y a bien un peu de fantastique sur la fin, mais léger. Le reste m’a semblé beaucoup trop bavard et alourdi par des considérations interminables sur la psychologie des personnages.

La seconde histoire, Owen Windgrave, présente pour moi les mêmes défauts : trop de tours et détours pour décrire la façon de penser des intervenants, même de ceux qui ne participent pas à l’intrigue. Dans une famille de militaires, un jeune homme prend conscience de l’absurdité des guerres et refuse son destin tout tracé. Attention ! Les ancêtres galonnés veillent dans la grande demeure.

Mais la dernière nouvelle, La Vie privée, est une petite merveille qui mérite à elle seule l’achat de cet opuscule. Dans une auberge de la montagne suisse, un groupe de femmes et d’hommes du monde se retrouvent. Mais que cachent-ils derrière leurs comportements en public ? Non je ne vous en dirai pas plus. Un délice, vous dis-je.

Ayé, j’ai fini les ouvrages parus de cette ré édition (5 sur 30). À quand les suivants, Mesdames les Éditions Panama ?