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Mist (The)
Film américain de Frank Darabont (2008)
27 février 2008

****



Genre : Fantastique
Durée : 2h00

Avec Thomas Jane (David Drayton), Marcia Gay Harden (Mrs. Carmody), Laurie Holden (Amanda Dunfrey), Andre Braugher ( Brent Norton), Toby Jones (Ollie Weeks), William Sadler (Jim Grondin), Jeffrey DeMunn (Dan Miller), Frances Sternhagen (Irene ), Alexa Davalos (Sally), Nathan Gamble (Billy Drayton), Chris Owen (Norm), Sam Witwer (Wayne Jessup), Robert C. Treveiler (Bud Brown), David Jensen (Myron), Jack Hurst (Joe Eagleton), …

« The Mist », c’est la brume. Une brume qui au lendemain d’une terrible nuit de tempête tombe sur une région meurtrie et piège dans le supermarché local la population venue se ravitailler. Un homme, ensanglanté, arrivé juste avant qu’elle n’enveloppe les lieux, prétend qu’elle est infestée de créatures malfaisantes. A travers les vitrines, les clients sur le point de régler leurs achats, voient les quelques personnes s’affairant autour de leur véhicule disparaître dans l’impénétrable manteau blanc en poussant des cris d’effrois. Soudain, une secousse tellurique de plusieurs secondes provoque le chaos à l’intérieur de l’établissement. Les rayonnages vacillent, quelques plafonniers se décrochent et rejoignent dans un fracas d’enfer les produits ayant roulés au sol. Heureusement, les vitres, dernier rempart contre le fog maléfique et ses habitants démoniaques, ont tenu le choc. Les réfugiés du Food House vont devoir faire preuve de solidarité et de patience en attendant les secours … A moins que le brouillard se lève. ..

Tout d’abord fan, puis ami et désormais spécialiste de Stephen King, Frank Darabont, à qui l’on doit déjà les adaptations de « Les évadés » et « La Ligne verte », s’attaque cette fois au registre horrifique de l’auteur. Il s’était déjà brillamment colleté à son œuvre au tout début de sa carrière, en transposant la nouvelle « The Woman in the Room » en un court-métrage qui avait séduit le Maître. A l’époque, ce dernier, tout émoustillé par ses premiers succès en librairie, avait accepté de vendre, pour un dollar symbolique, les droits d’adaptation de ses écrits aux premiers apprentis cinéastes venus. S’il s’en était suivi bon nombre de nanars, cette décision discutable avait néanmoins permis la connexion entre les deux hommes.

Après « Buried Alive », un premier téléfilm de genre en 1990, et l’adaptation couronnée de succès de « Les évadés / The Shawshank Redemption » 4 ans plus tard (7 nominations aux oscars pour un premier film c’est quand même pas mal), Frank Darabont, dont l’objectif premier était de réaliser des films d’horreur à petit budget, hésite longuement entre l’adaptation de « The Mist » et « La Ligne Verte » et se décide finalement pour le second qui lui permet de décrocher 4 nouvelles nominations aux Oscars (dont celui du meilleur film). Il s’essai ensuite à la romance dramatique avec « The Majestic », met en boite un épisode de la série « The Shield » et réalise le pilote de « Raines ».
Mais la « Brume » du King lui titille toujours l’imagination.

Fort de son expérience sur le tournage de « The Shield », et ses prises de vue en double caméra sur l’épaule, Darabont se sent enfin armé pour mettre en scène un film d’horreur (son premier) à l’ancienne et s’attelle en 2005 à l’écriture du script de « The Mist ».

Bien évidemment, loin de se fourvoyer dans un succédané de « The Fog » à la sauce Lovecraft, comme pouvait le laisser envisager le pitch, le cinéaste d’origine hongroise né à Montbéliard, livre un scénario 100% Kingien, et même au-delà. Si la brume, impénétrable, et les monstres qui l’habitent font d’entrée basculer le récit dans le surnaturel, l’horreur véritable décrite dans la nouvelle, et donc dans le film, est une illustration de la face obscure de la nature humaine. En effet, alors qu’ils n’avaient qu’à s’organiser en attendant que la situation se décante, les réfugiés du Food House ne tardent pas à substituer la panique à la réflexion et la superstition à la raison. Rapidement la menace n’est plus le brouillard et les monstres qui assiègent le supermarché mais la terreur qui déchirent les hommes à l’intérieur.
Pourtant écrite à la fin des années 70 et publiée pour la première fois dans l’anthologie horrifique « Dark Forces » de l’an 1980, « The Mist » n’a pas pris une ride et résonne fortement, grâce au personnage de Mrs Carmody, une folle de Dieu prônant le sacrifice humain, avec l’actualité de notre monde violenté par le fanatisme religieux.

Malgré des séquences à effets spéciaux parfois un peu cheap, pour ne pas dire téléfilmesques, et quelques errements au niveau de la direction d’acteurs, le nouveau film de Frank Darabont surprend par sa nervosité, très éloignée de la précision clinique de ses réalisations précédentes, son ton résolument sombre et son twist final inédit que Stephen King n’est pas loin de lui envier.

Le film fantastique du mois de février.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Frank Darabont
Scénario : Frank Darabont d’après la nouvelle de Stephen King

Producteurs : Frank Darabont, Liz Glotzer
Coproducteurs : Anna Garduno, Denise M. Huth, Randi Richmond
Producteurs exécutifs : Richard Saperstein, Bob Weinstein, Harvey Weinstein

Musique originale : Mark Isham
Image : Ronn Schmidt
Montage : Hunter M. Via
Distribution des rôles : Deborah Aquila, Mary Tricia Wood
Création des décors : Gregory Melton
Direction artistique : Alex Hajdu
Décorateur de plateau : Raymond Pumilia
Création des costumes : Giovanna Ottobre-Melton
Maquillage : Adruitha Lee, Allen Weisinger
Cascades : Steve Ritzi
Effets spéciaux : Darrell Pritchett
Design Créatures : Greg Nicottero
Effets visuels : Everett Burrell

Production : Darkwoods Productions, Dimension Films
Distribution : TFM Distribution

Relation presse : Etienne Lerbret et Anaïs Lelong


Bruno Paul
2 mars 2008



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