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Sculpteurs de Ciel
Alexander Jablokov
Gallimard, FolioSF, roman, traduction (USA), science-fiction, 478 pages, septembre 2007, 7,40 €

Cet étrange roman est écrit sur un rythme lent. L’histoire, linéaire, est assez originale : le héros, Anton Lindgren, sénéchal du richissime et puissant Lord Monboddo, se trouve entraîné à la poursuite d’une oeuvre d’art et de son créateur, une aventure qui pourrait changer le futur de l’humanité.



Au 24e siècle, sur Terre, peu de choses ont changé depuis notre époque (étrange conception du futur) mis à part que le gouvernement mondial a dû faire la guerre pour faire rentrer dans le rang une Australie indépendantiste et des colons martiens belliqueux. Ce « gouvernement » est en fait composé de quelques personnes influentes, dont ce Lord Monbollo. Une autre faction influente est l’Academia Sapientae, à laquelle appartient la belle espionne Vanessa.
Les méchants sont les « Technos », qui habitent la Ceinture d’Astéroïdes et veulent soumettre la Terre, la Lune et Mars.

Vanessa doit réceptionner une statuette du célèbre artiste Karl Osaki, mais l’œuvre d’art est récupérée par le collectionneur Monboddo qui réalise qu’elle est incrustée de gnomite, un métal rarissime, et que ces incrustations proviennent d’un morceau plus gros. Ce trésor est la raison de la course poursuite entre la Direction de la Sécurité Extérieure terrienne (Monboddo et Lingren), l’Academia Sapiente (Vanessa et son chef Torstov Plauger), les brigades d’intervention martiennes (dirigées par Miriam, ex amante d’Anton et amoureuse de Torstov), et les Technos parmi lesquels Théonave de Borgrave, un individu bien antipathique.

Le célébrissime génie de la sculpture Osaki n’est peut-être pas mort il y a vingt ans. Alors Anton va le chercher et tous les autres aussi. Ses œuvres incrustées de gnomite seraient connectées à d’anciens temples de la Confrérie des Frères Dépossédés du Christ, édifices construits là où on a trouvé des artefacts d’une très ancienne civilisation ayant précédé l’humanité dans le système solaire.

Contrairement à la quatrième de couverture, ce roman n’est pas un space opera, au mieux un solar system opera. La première moitié du livre se passe sur Terre et après un passage sur la Lune, on finit dans la Ceinture d’Astéroïdes.

Outre son rythme très lent, ce roman se caractérise par l’importance de l’Art et des artistes dans l’histoire, ses réflexions philosophiques sur la création et la réalité, ses quelques fulgurances poétiques mais aussi par ses incongruités dans la psychologie des personnages. Par exemple, la belle et presque héroïne Vanessa tombe amoureuse d’Anton, alors qu’elle aimait – on ne comprend ni comment ni pourquoi - l’ignoble Théonave. Ou encore, le grand sage et puissant Torstov se comporte soudain comme un matamore (et en meurt).

La fin de l’histoire est loin d’être une révélation : on a deviné depuis longtemps le rôle et l’importance de la gnomite et des sculptures qui vont avec.

Pourtant on se laisse emporter par ce roman intelligent et, malgré ses défauts évidents, on le referme avec une certaine nostalgie.

Titre : Sculpteurs de Ciel (Carve the Sky 1991), première édition française en Présence du Futur, 2 volumes (Denoël), 1994
Auteur : Alexander Jablokov
Traduction de l’américain : Bernard Sigaud
Couverture (souple) : photos Art Montes De Oca / Getty Images
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF, numéro 291
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Pages : 478
Format (en cm) : 17 x 10,8 (poche)
Dépôt légal : septembre 2007
ISBN : 978-2-07-034406-2
Prix : 7,40€


Hervé Thiellement
7 mars 2008


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