Genre : SF
Durée : 1h35

Avec Hayden Christensen (David Rice), Samuel L. Jackson (Roland), Diane Lane (Mary Rice), Jamie Bell (Griffin), Rachel Bilson (Millie), Michael Rooker (William Rice), ...

Tête de turc d’une petite frappe de son lycée, David Rice est sur le point de se noyer suite à une nouvelle blague du lourdaud quand il se retrouve soudainement projeté avec quelques mètres cubes d’eaux au beau milieu de la bibliothèque de son établissement scolaire. Quelques heures plus tard, une nouvelle téléportation accidentelle lui confirme qu’il possède un don extraordinaire. Complètement dépassé par ce qui lui arrive, le jeune homme, tel Peter Parker, tente de comprendre comment son pouvoir fonctionne et découvre qu’il possède la faculté de se téléporter d’un lieu à un autre simplement en y pensant très fort. Dès lors, sa vie change du tout au tout. Fini de s’écraser devant le premier venu en subissant à la maison la tyrannie d’un père acariâtre. Grâce à son pouvoir, David peut tout se permettre. Prendre son petit déjeuner en Egypte sur la tête du Sphinx, partir chasser la vague en Australie, faire un saut à Paris pour un diner gastronomique ou un plat de sushi à Tokyo et visiter les salles des coffres de quelques banques, car on voyage plus sereinement avec de l’argent en poche. Mais l’insouciance de sa nouvelle vie va être de courte durée. A deux doigts d’être capturé par un fou furieux qui le traque sans relâche, David Rice fait la rencontre de Griffin, un jeune type qui a comme lui possède le don de se téléporter. Ce dernier lui explique qu’ils sont tous deux membres d’une longue lignée de « Jumper » et que les types qui les poursuivent, les Paladins, appartiennent à une organisation secrète dont la mission n’est autre que de les éliminer. Ca va Jumper !!!

Si en 2002 la sortie de « La mémoire dans la peau », premier volet de la trilogie Jason Bourne, avait emballé public et critique (dont la rédaction de la yozone), celle, 4 ans plus tard, de « Mr et Mrs Smith », comédie d’espionnage glamour mais dispensable, nous avait confirmé que Doug Liman est avant tout un réalisateur de studio faisant montre, parfois, d’inspiration sur le plan de la narration et, toujours, d’une réelle efficacité dans les scènes d’action. Restait donc à découvrir comment le cinéaste new-yorkais avait ambiancé ce thriller de science fiction dont le ressort principal, la téléportation, est un fantasme humain aussi vieux que son humanité.

Finalement, après une mise en bouche plutôt sympathique (la découverte de son pouvoir et l’exploration assez comico-spidermanienne de ses possibilités), « Jumper » plonge dans le vif du sujet avec l’entrée en scène des Paladins et plus exactement de Samuel L. Jackson chargé par l’organisation du cas David Rice. Si les deux acteurs se connaissent, pour s’être déjà affronté dans les épisodes 2 et 3 de la nouvelle « Guerre des étoiles », Hayden Christensen, n’en déplaise aux fans de la saga intergalactique de Georges Lucas, se montre, certes, plus à l’aise avec les artifices numériques (comprendre les écrans verts et effets spéciaux) mais toujours aussi peu expressif. Ce qui lui vaut de se faire voler la vedette par l’autre jeune de la bande, Jamie Bell, quand Griffin, l’autre « Jumper » du film entre à son tour dans la danse.

Tandis que Doug Liman se félicite des conditions de tournages exceptionnelles dont il a bénéficié (son équipe a fait le tour du monde, sans téléportation, pour mettre en boite les courses poursuites de ses protagonistes) et explique interviews après interviews avoir volontairement choisi de mettre en avant la psychologie des personnages dans ce premier film (« Jumper » est l’adaptation d’une saga romanesque qui sera déclinée en 3 films au cinéma), je regretterai, pour ma part, que cette soit disant étude psychologique n’ait été noyée dans un déluge d’effets spéciaux crescendo où se succèdent des séquences de téléportations plus spectaculaires les unes que les autres. « Jumper », premier du nom, est effectivement un action-movie SF pour ado particulièrement efficace qui proposent des enchaînements de scènes jamais encore vues mais en aucun cas un thriller psychologique du niveau de « La mémoire dans la peau ». Bon, c’est vrai, c’est un vieux con (moi) qui parle et j’imagine que les suites à venir creuseront un peu plus l’intrigue et les personnages. Mais ne prenons pas nos ados pour ce qu’ils ne sont pas. La force de « Jumper » c’est avant tout son rythme, ses scènes d’actions et ses changements de décors inattendus. Du divertissement solidement carrossé où on en prend plein les yeux et on en a pour son argent. Ce n’est déjà pas si mal.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Doug Liman
Scénario : David S. Goyer, Jim Uhls, Simon Kinberg d’après le roman de Steven Gould

Producteurs : Lucas Foster, Simon Kinberg, Stacy Maes, Jay Sanders
Producteur associé : Jeffrey Harlacker
Coproducteur : Joe Hartwick Jr.
Producteurs exécutifs : Marc S. Fischer, Scott Gardenhour, Vince Gerardis, Ralph Vicinanza, Kim H. Winther

Musique originale : John Powell
Image : Barry Peterson
Montage : Saar Klein, Dean Zimmerman, Don Zimmerman
Distribution des rôles : John Buchan, Joseph Middleton
Création des décors : Oliver Scholl
Direction artistique : Elinor Rose Galbraith, Peter Grundy, Tamara Marini, Tom Valentine
Décorateur de plateau : Hilton Rosemarin
Création des costumes : Magali Guidasci
Maquillage : Judy Chin, Marie Nardella
Effets spéciaux : Yves De Bono .... special effects supervisor
Cascades : Simon Crane, Wade Eastwood, Ladislav Lahoda, Robert Lahoda

Production : Twentieth Century-Fox Film Corporation, New Regency Pictures, Created By, Hypnotic, Regency Enterprises
Distribution : 20th Century Fox