L’heure d’Hellboy a sonné !
Une rencontre entre Batman et Hellboy, nous sommes entre gens de bonne compagnie. Ils savent que face à tout péril qui met le monde dans l’effroi, chasser le Joker reste l’activité régulière du premier mais que se coltiner les Nazis du groupe les Chevaliers d’octobre est plus dans les cordes du second. Premiers ébats musclés à Gotham City, avant de prendre la direction de la Jungle amazonienne. C’est alors Starman qui accompagne le démon rouge, pendant que Batman est totalement overbooké par les méfaits du Joker !...
James Robinson s’est offert la place de scénariste pour cette aventure linéaire et sans grand génie que seules les interventions graphiques de Mignola sauvent de l’ennui. Quelques belles zones d’ombres et de contrastes pour une affaire burlesque, même parfois grotesque, sans queue ni tête jusqu’à l’apparition de Suggor Yogeroth, le monstre “pulpeux” et lovecraftien de service.
Plutôt décevant car uniquement bâti pour créer ces rencontres artificielles entre figures emblématiques des comics américains, malheureusement ici en oubliant de leur donner une histoire à la hauteur de leur réputation.
On se résume alors à une petite historiette bien anecdotique, un rien explosive et emplie de Nazis qui ne savent même pas tirer !! Pas fins les mecs, heureusement !
Miss Elisa Cameron entre alors en scène (enfin !). Moins connue du public, la splendide demoiselle est un fantôme. Son nom : Ghost. Quand elle rencontre Hellboy, elle sévit dans Arcadia City, deux guns automatiques toujours brûlants, elle traverse murs ou plafonds pour loger gratuitement les criminels d’Arcadia au cimetière des regrets définitifs.
Elle cherche l’origine de son errance sans fin, entre passé et terres du néant. Prête à tout, même à combattre Hellboy pour découvrir en fait ce qu’elle fout là...
Mignola est passé au scénario, laissant à Scott Benefiel le soin de choyer les deux créatures en termes de délires et de bastons homériques. Mignola plonge dans le temps, déchire la trame de l’univers pour une rencontre musclée et sensuelle entre polar glauque et mythologies fantastiques. Subtile et intelligente, cette seconde histoire l’emporte nettement sur la précédente, Benefiel glissant son style avec beaucoup d’élégance et de souplesse dans les pas de Mignola. Déjà publiée en kiosques (n°5 Semic Comics, août 2000), elle fait l’intérêt de ce Semic Books qui n’aurait été autrement qu’une affiche bien médiocre.
Une petite galerie d’images clôt l’ouvrage, pour des Rencontres d’artistes, Mauricet, Stéphane Roux et Claire Wendling (couverture du n°5 pré-cité), honorant Hellboy de leurs propres visions de ce fils d’Enfer.
L’oeil des autres sur sa création est toujours passionnant.
Hellboy : Rencontres
Batman/Starman/Hellboy
Scénario : James Robinson
Dessin : Mike Mignola
Couleurs : Matt Hollingsworth
Ghost/Hellboy
Scénario : Mike Mignola
Dessin : Scott Benefiel
Encrage : Jasen Rodriguez
Couleurs : Pamela Rambo
Editeur : Semic (Semic Books)
Parution : mai 2004
Pagination : 96 pages
Prix public : 9,90 €
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