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Brussolo incontournable ?
La Planète des Ouragans de Serge Brussolo
Délices & Daubes n° 87


Merci Monsieur Folio SF, j’ai reçu des livres (oui des SP, pour moi le méchant Bademoude). Comme quoi il y a des gens qui ont l’esprit ouvert. C’est rassurant et ça fait du bien dans ce monde de merde qui va droit dans le mur de l’argent et du pétrole.

Alors Brussolo, je connais mal. J’ai du en lire un ou deux il y a quelques lurettes de ça. Là j’entreprends trois FNA (Fleuve Noir Anticipation), ré édités en Présence du Futur (quand même !) et maintenant en Folio (La Planète des Ouragans, 3 romans, Folio SF). Bon, tout le monde sait que Brussolo ça se vend, donc le risque n’est pas immense.

Il écrit bizarre mais bien, le monsieur. Il est très bon dans les ambiances, glauques ou tristes de préférence. Là c’est le vent, mais pas un vent ordinaire, normal, non, un vent qui attire tout dans la bouche-volcan de la planète Santal. Le pourquoi est à peine suggéré dans ce premier roman (lisez donc la suite si vous pouvez) : les Cythonniens lui auraient pris son carburant vital qui leur servirait d’encre sympathique pour tracer l’avenir des nouveaux-nés sous forme de tatouages lisibles seulement sous le soleil de Santal.
Vous avez compris, la SF de Brussolo n’a rien de S, à moins que ce S soit pour Surréaliste. La planète est ridiculement petite. De la capitale-astroport au volcan qui aspire tout il y a à peine 15 jours de marche. Un premier cercle peuplé de Pesants, des gens très gros et lourds pour ne pas s’envoler dans les bourrasques, est suivi d’un deuxième cercle de forêts pré découpées par des illuminés avec des maisons qui se déplacent à chaque tempête. Et enfin un troisième cercle entoure le volcan où hommes et bêtes sont devenues taupes, aveugles ou presque, ou albinos, dans les tunnels sous terre.

On oublie toute cohérence science-fictive minimale. Cela fait quelques années (des dizaines ?) que la planète se révolte, mais hommes et surtout animaux ont plusieurs millénaires d’évolution derrière eux (des chevaux aux sabots aimantés, des tortues grotesques et des éléphants-dromadaires génétiquement modifiés, etc.). Et il continue à y avoir des trucs (commodes, fourchettes, gens, sacs poubelles, etc.) qui s’envolent à chaque tornade depuis des dizaimes d’années.
On oublie aussi la motivation des personnages. À part la Cythonnienne qui veut connaître son avenir en bronzant, il y a un David qui ne sait pas où il va ni pourquoi, et une Judi qui vend de la pharmacie grossissante qui ne justifie en rien son expédition. Tant pis, l’important c’est le voyage.
Oui mais Brussolo n’est pas Jack Vance, sa planète ne tient pas debout, on n’y croit pas. Et Brussolo n’est pas Stefan Wul, ses personnages sont très bavards dans leurs têtes mais inconsistants et sans intérêt.
Bon il y a aussi une « pollution nocturne » (vachement intéressant !) et toutes les femmes sont à poil (mais pas bandantes, zarbi, non ?).
Les comparaisons-références sont celles d’un humain du 20e siècle (le métropolitain parisien, les fonctionnaires-chefs de gare avec des protège-coudes du 19e), ce qui n’aide pas au décalage indispensable dans ce genre de prose.

Restent de belles images, des ambiances et des idées. Est-ce suffisant pour que je lise la suite (2 autres romans) ? Pas sûr du tout. L’avenir nous le dira.

Tiens - ça fera plaisir à certains - je réalise que lire du Brussolo me fait un peu le même effet que lire du Stephen King. Je n’accroche pas et ça m’ennuie. Je sais que, logiquement je devrais apprécier, mais non, il me manque quelque chose pour que j’aime ça. Donc j’aime pas. C’est con, hein ?
Comme par hasard ce sont des plus que best sellers : tant mieux ! Taper dessus ne fera aucun mal à quiconque.


Henri Bademoude
19 janvier 2008


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