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30 Jours de Nuit
Film fantastique américain de David Slade (2007)
9 janvier 2008

****



Genre : Fantastique
Durée : 1h45

Dossier : « 30 jours de nuit » : de la BD au Ciné

Avec Josh Hartnett (Eben Oleson), Melissa George (Stella Olesson), Danny Huston (Marlow), Ben Foster (L’étranger), Mark Boone Junior (Beau Brower), Abbey-May Wakefield (la petite fille vampire), etc.

A Barrow (Alaska, USA), sympathique petite bourgade qui s’apprête à passer ses trente jours de nuit annuels pour cause de proximité avec le cercle polaire, la vie suit son petit bonhomme de chemin.
Néanmoins, quelques signes auraient dû attirer l’attention. Des téléphones portables et satellites ont été carbonisés, tous les chiens du bled ont violemment passé l’arme à gauche et, en y réfléchissant bien, quelque chose d’anormal traîne dans l’air.
Et puis, sans prévenir, une suite de meurtres, tous plus violents les uns que les autres surviennent dès que la nuit est tombée.

Film violent, sanguinaire et esthétique, « 30 Jours de Nuit » est l’excellente surprise et le coup de cœur de la rédaction ciné de la Yozone en ce début d’année 2008.
Enfin un récit de vampires qui tient toutes ses promesses, ne se noie pas dans les clichés et déroge à la grande règle de l’imagerie gothique sans toutefois trahir les canons du mythe.
Directement adapté du comic de Steve Niles et Ben Templesmith (IDW Publishing), « 30 Jours de Nuit » ne fait pas dans la dentelle grand siècle, mais bien dans l’horreur millésimée.
Un navire fantomatique qui arrive au loin et se fraye un passage à travers les icebergs, un homme qui émerge de la brume et marche avec l’obstination de ceux qui savent ce qu’ils font pour finalement poser un regard concupiscent sur la petite ville de Barrow. Tout est dit dès les premières minutes.
La tension est montée d’un cran. Les minutes suivantes ne serviront qu’à poser les premiers jalons et à confirmer le malaise. Ensuite... Et bien, ensuite, ça dépote !
Vive, implacable, sans pitié, l’arrivée des vampires sur la ville n’épargne personne ou presque. En quelques minutes, la nuée sanglante terrorise et annihile quasiment toutes velléités de résistance.
Les humains réduits (revenus ?) au rang de simples proies se cacheront (en gros) en attendant le retour du jour. S’ils sont encore vivants, évidemment.
Et là, point de portes de sorties grâce à un crucifix ou à une gousse d’ail, le seul moyen d’en finir est d’exploser la tronche des assaillants. Et comment y arriver quand les énergumènes affamés sont plus forts, plus rapides et aussi plus intelligents que vous ? Qui plus est, on l’apprendra plus tard, ils avaient préparé et coordonné leur attaque en forme de blitzkrieg ultra-violent.

Car « 30 Jours de Nuit » est aussi un film de guerre halluciné ou un « Fort Alamo » revisité. La transformation de la charmante petite ville américaine en bourgade ravagée par un conflit inter-ethnique moderne est d’ailleurs frappante. Si tout commence dans une vision idyllique de la deep America rurale, au bout de vingt minutes de projection, on est transportés en pleine Tchétchénie ou à Sarajevo lors des pires heures du siège.
De toute beauté, le long plan aérien surplombant l’artère principale de Barrow lors de la l’attaque initiale est exemplaire et totalement significatif de cette vision.
Le sentiment de survoler une ville sous un bombardement est prégnant. Sauf qu’ici, nulle explosion, il s’agit de taches de sang, de têtes qui volent, de corps qui se contorsionnent de douleur sur fond de cris et hurlements horrifiés.

Violent, sanguinaire et esthétique, disions-nous. Violent par essence car les vampires ne sont absolument pas humains. Ils viennent manger, ils ont faim, très faim, point barre. Tous leurs actes sont mesurés et pesés à l’aune d’une inextinguible soif de sang que seul le troupeau de futures victimes peut combler. Ainsi, femmes, enfants, jeunes, vieux, faibles et forts passeront à la casserole sans distinction.
Sanguinaire et pas sanglant. On l’a compris, le film de David Slade propose une vision radicale et dure du vampirisme, mais l’acte sanglant n’y est jamais esthétisé. On entend par là que le sang n’y est jamais beau comme dans le « Dracula » de Coppola. Sombre, épais, visqueux, longues éclaboussures sur les murs, mares gelées dans les rues, le spectateur traverse d’anciens abattoirs jamais nettoyés.
Film esthétique pourtant. Et oui. En inspirant d’une BD aux convictions graphiques ô combien affirmées, la réalisation de David Slade s’est aussi attachée à ne pas trahir l’œuvre originelle et à retranscrire sur grand écran les visions cauchemardesques inspiratrices.
La lumière est très vite assombrie par des tons bleutés ou gris, la neige devient sale et seule la vue du sang éclaire d’une lueur crépusculaire cette nuit qui n’en finit pas.

Remarquablement interprété, tous les acteurs semblant réellement vivre l’aventure, « 30 Jours de Nuit » bénéficie d’un casting jeune et prometteur (Josh Harnett, Melissa George, Danny Huston, etc). En utilisant intelligemment la figure du héros sacrificiel, le scénario n’innove certes pas et reprend les pas de la BD. Néanmoins, il garde toute sa force, sa puissance évocatrice, n’impose pas des dialogues “bateaux”, conserve l’humanité de ses personnages et la bestialité des vampires. C’est ni trop, ni trop peu. C’est parfait !

Émotions garanties et vrai bon film de vampires : impressionnant.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Thirty Days of Night
Réalisation : David Slade
Scénario : Steve Niles, Stuart Beattie, Brian Nelson
D’après la bande dessinée : « 30 Jours de Nuit » (IDW Publishing, USA & Éditions Delcourt, France)
Créée par : Steve Niles et Ben Templesmith

Producteurs : Sam Raimi, Rob Tapert

Photographie : Jo Willems
Décors : Paul Denham Austerberry
Costumes : Jane Holland
Musique originale : Brian Reitzell
Effets spéciaux neige : Jason Durey
Effets visuels : Charlie McLellan, Dan Lemmon
Cascades : Allan Poppleton
Prothèses : Gino Acevedo, Gareth McGhie
Maquillage : Frances Richardson, Davina Lamont
Montage : Art Jones

Production : Ghost House Pictures (USA), Dark Horse Entertainment (USA)
Distribution : Colombia Pictures (USA), SND (France)
Presse : François Hassan Guerrar assisté de Julie Tardit & Aurélie Pierrat (Paris)

SITE INTERNET

http://www.snd-films.com


Stéphane Pons
9 janvier 2008



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