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Seigneurs de l’Olympe
Javier Negrete
L’Atalante, roman (traduction), fantasy mythologique, 416 pages, octobre 2007, 20 €

Par un étrange concours de circonstances on peut lire successivement deux romans dérivés de la mythologie grecque qui viennent de sortir.

L’un est une réédition chez Bragelonne (« Les Mémoires de Zeus » de Maurice Druon) et l’autre est une traduction récente chez L’Atalante (« Seigneurs de l’Olympe » de Javier Negrete).
Ce sont les mêmes personnages et, en gros, la même histoire, mais le traitement est complètement différent.



Quand Druon retrace en paragraphes courts toute l’histoire du monde racontée par Zeus, Negrete ne s’intéresse qu’à un épisode, le conflit entre Zeus et Typhon et comment, après avoir été vaincu, le maître de l’Olympe finit par reconquérir son trône.

Negrete veut clairement en faire un récit de fantasy et il y rajoute, en particulier, de vilains dragons dont Typhon. Il prend beaucoup de liberté avec les mythes grecs puisqu’il les mélange, comme il l’explique dans sa postface, avec d’autres, scandinaves, sumériens, indiens, etc.

Il y adjoint aussi des éléments science-fictifs comme des miroirs magiques permettant de communiquer avec d’autres espaces-temps, des automates et un dernier chapitre surprenant et complètement décalé.

Malgré les longues explications de l’auteur dans sa postface, parfois à la limite de la prétention, cette réécriture apparaît excessive. On ne voit pas l’intérêt d’en rajouter. Tous les événements extraordinaires et toutes les aventures des seuls dieux grecs suffisent amplement comme matériau imaginaire (comme le démontre parfaitement « Les Mémoires de Zeus »).

Ce livre est néanmoins plaisant et facile à lire mais on ne croit pas une seconde à ce qui est raconté. Les ajouts de Negrete, les dragons, l’axe du monde et les propriétés des anneaux d’Ouranos en particulier, censés amener de la crédibilité, ne font qu’en éloigner le lecteur, même le plus enclin à se laisser emporter dans d’autres mondes, à condition qu’ils aient une certaine cohérence interne.

Quoi qu’on en pense, la mythologie grecque, reprise quasiment sans variation par les Romains, fait partie de l’imaginaire, voire de l’inconscient collectif, de notre civilisation sud-européenne et méditerranéenne. Elle est déjà extrêmement riche à tous points de vue. On ne comprend pas bien la démarche de l’auteur qui la détourne en une sorte d’uchronie mythologique en y ajoutant des bêtes de fantasy et des morceaux de science-fiction.

La traduction semble tenir la route, sauf quand Zeus « répand » du vin dans sa coupe ou quand « l’incendie avait gagné les broussailles à l’entour » (! p.189). On peut féliciter l’éditeur pour la couverture « Thétis implorant Jupiter » de Jean Auguste Dominique Ingres.

Titre : Seigneurs de l’Olympe (Señores del Olympo, 2006)
Auteur : Javier Negrete
Traduction de l’espagnol : Christophe Josse
Couverture (souple) : J.A.D. Ingres
Collection : La Dentelle du Cygne
Éditeur : L’Atalante, 11 & 15 rue des Vielles-Douves, 44000 Nantes
Site Internet : http://www.editions-l-atalante.com/
Pages : 416
Format (en cm) : 20 x 14,5 x 2,4 (broché)
Dépôt légal : octobre 2007
ISBN : 978-2-84172-385-0
Prix : 20 €


Hervé Thiellement
30 novembre 2007


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