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Sale Boulot (Un)
Christopher Moore
Calmann-Levy, Interstices, roman (traduction), fantastique, octobre 2007, 410 pages, 19,90€

À la naissance de sa fille, la vie de Charlie Asher bascule dans l’horreur.

Sa femme décède, il aperçoit un géant noir de deux mètres quinze qu’il n’est pas censé voir au chevet de sa défunte épouse, les personnes qu’il approche tombent comme des mouches, il entend des voix sortir des caniveaux, des corbeaux géants se mettent à le survoler...



Bref, rien de bien rassurant pour la santé mentale d’un jeune veuf pas encore adulte dans sa tête et habitué à se reposer entièrement sur sa femme (un homme quoi !).
Charlie promène un œil innocent et un peu inquiet sur son entourage. Pas encore bien au fait de ce qui l’entoure, il va comprendre rapidement qu’il a été recruté, comme d’autres collègues vivant à San-Francisco, pour collecter les âmes des défunts.
Drôle de boulot s’il en est qui l’oblige à se coltiner, tant bien que mal, avec les réalités de la vie et de la mort, lui qui est écrasé par la perte et l’absence de Rachel et qui doit élever une petite fille flanquée de deux molosses sortis tout droit de nulle part.

Glauque hein, le tableau !

Pas du tout. Toutes les occasions sont bonnes pour sourire et l’humour est la marque de fabrique de Christopher Moore.
Il s’en sert parfois comme d’un paravent pour dénoncer les paradoxes ou énoncer des réalités outrancières sur un ton badin.
Comment vivre l’absence de l’être cher sans sombrer et devenir un zombie, voici ce que Moore veut et peut nous apprendre dans ce livre. Il le fait avec talent et causticité et promène son Charlie (et ses faux airs de Buster Keaton) avec des ficelles qui paraîtront peut-être trop grosses à certains. C’est l’objet même du livre, si nous acceptons de nous laisser prendre en otage, de sombrer dans le burlesque distancié, peut-être accepterons-nous alors de résister aux aléas de la vie.
Dès lors le talent de Moore génère une empathie écrivain-lecteur inégalée.

On le sait depuis longtemps, l’absurde et le “nonsense” servent mieux les épisodes douloureux de la vie que les larmes et les jérémiades à n’en plus finir. Et si les larmes viennent à la lecture de ce bouquin, elles découlent d’une belle activité des zygomatiques qui vous font plisser les yeux et des petits gloussements et tressautements de joie qui vous empêchent de bien respirer.

« Un Sale Boulot » de Christopher Moore dans la collection “Interstices” de Calmann-Lévy, une réussite évidemment !

Titre : Un Sale Boulot (A Dirty Job)
Auteur : Christopher Moore
Traduction : Luc Baranger
Illustration : Nejib Belhadj-Kacem
Collection : Interstices
Éditeur : Calmann-Lévy
Pages : 410
Dépôt légal : 17 octobre 2007
EAN : 9782702138397
Prix : 19,90€


29 décembre 2007


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