Jullian tente de survivre dans un monde post apocalyptique ultra-violent. Après avoir perdu sa femme, il n’a que haine à l’esprit mais une farouche volonté de vivre. Quand il entend parler d’un abri où la vie serait à nouveau possible, il n’hésite pas à entraîner un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants dans son sillage pour atteindre ce paradis espéré. Mais c’est sans compter sur la cruauté des bandes de barbares qui rôdent dans le désert qu’est devenue la Terre, des voyous simplement animés par le plaisir de la destruction et de la souffrance à autrui...
Désolation, sable chaud, hordes sans pitié, autant dire que le décor de ce Manwha (bande dessinée chinoise) est des plus connus pour les aficionados des univers post-apocalyptiques, et pire encore pour les connaisseurs de Mad Max. Tous les poncifs du genre sont réunis. Le héros est un homme déchiré par la mort d’un être cher, plutôt beau gosse, et qui révélera une humanité qu’il ne se connaissait pas lui-même. Sur sa route, il fera face à des supers méchants pas beaux pour un sou - il faut dire que les retombées atomiques sur les méchants sont toujours très trashs ; pas sur les gentils en revanche ! - et qui n’ont pas une once d’humanité ; de la chair fraîche pour justicier en herbe. L’auteur nous évite la petite nana qui va vouloir prendre la place de la femme disparue et adorée. Mais on reste dans les sentiers battus par ce genre d’histoire avec une trame très linéaire et convenue.
Le passage de l’arrivée au bunker qui oppose des gentils à d’autres gentils fait montre d’une certaine puissance, relançant le propos sur ce que l’on peut devenir dans des situations extrêmes. Mais c’est vraiment le seul moment captivant au-delà des sempiternels coups de savates destroy entre types habillés avec des franges et portant des boucles d’oreilles à gogo.
Le découpage graphique est complètement à propos. La rapidité de lecture de certains passages vous lance dans l’action sans vous laisser le temps de reprendre votre souffle. Les dessins sont plus efficaces aussi lors des passages d’action. Le trait est à l’aise. Certains personnages ont le droit à un bon traitement, d’autres passages sont plus légers. Des moments traités plus rapidement peut-être ?
Ce One Shot chinois reste donc de facture correcte mais n’est pas des plus enthousiasmants car n’apportant pas un petit plus dans un cadre ultra rabâché. Du classique pour amateurs qui ne se lassent pas des poursuites en camion dans le sable australien.
Sombre Futur
Scénario et dessin : Zhang Xinoyu
Éditeur : Xiao Pan
Dépôt légal : aout 2007
Format : 15 x 21 cm
Pagination : 156 pages N&B
ISBN : 978-2-940380-47-3
Prix public : 7,50 €
