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Echine du Diable (L’)
Film mexicano-espagnol de Guillermo del Toro (2001)
8 mai 2002


Genre :Drame fantastique
Durée
:1h46

Avec Eduardo Noriega (Jacinto), Marisa Paredes (Carmen), Federico Luppi (Casares), Íñigo Garcés (Jaime), Fernando Tielve (Carlos), Irene Visedo (Conchita), Berta Ojea (Alma), Francisco Maestre (El Puerco), José Manuel Lorenzo (Marcelo), Junio Valverde (Santi)

1939. En Espagne, après 3 longues années de guerre civile, les poches de résistances républicaines tombent une à une face à l’inexorable avancée des armées franquistes. Sous un soleil de plomb, deux combattants de la liberté font route vers l’orphelinat Santa Lucia. Ils viennent y déposer Carlos, un enfant de 12 ans dont les parents ont été tué au cours des combats. Perdu au milieu de nulle part, l’établissement semblerait totalement déconnecté des évènements extérieurs, si une bombe n’avait choisit de se planter au milieu de la cour, en épargnant miraculeusement les locaux et les habitants.
Après un premier contact plutôt difficile avec certains pensionnaires, Carlos est présenté à la directrice de l’établissement (Marisa Paredes), à l’unique professeur de l’école (Federico Luppi) et à Jacinto (Eduardo Noriega), l’homme à tout faire, aussi beau que brutal, de la maison.
Dès la première nuit, les choses se gâtent. Carlos apprend, des autres enfants, qu’on lui a affecté le lit de Santi, un gamin disparu mystérieusement la nuit de l’arrivée de la bombe, et que depuis, un fantôme, « Celui qui soupire », arpente les couloirs de l’orphelinat. Produit par Pedro Almodovar, « El espinoza del Diablo » offre l’opportunité à Guillermo Del Toro (« Chronos », « Mimic » et très prochainement « Blade 2http://yozone.free.fr/yo-cine/blade... ») de démontrer la diversité de ses talents de réalisateur. A partir de cette trame de huit-clos fantastique, il compose un drame politico-social totalement ancré dans la réalité d’une époque tragique, dont les spectres sont loin d’être tous surnaturels. Outre l’esprit de la liberté et de la république qui hante l’orphelinat fantôme, on côtoie le spectre des passions inassouvies de Casares ou encore « Celui qui soupire ».

Le récit s’articulant autour des terreurs enfantines, Del Toro dépeint avec une justesse au parfum autobiographique l’ambiance du dortoir, les rivalités, les connivences et la solidarité de ces enfants pressés par la faim, l’abandon et la peur.

Au moyen de longs plans statiques, de mouvements de caméra occupant à dessein l’espace, de contrechamps subjectifs et d’effets visuels jamais superflus, il installe un climat d’angoisse oppressant (lorgnant par endroit du côté de Bunuel : la jambe artificielle de Carmen, l’eau de vie provenant de bouteilles renfermant des fœtus d’enfants) dont il se sert pour redéfinir les frontières entre le Bien et le Mal : la cruauté intrinsèque des enfants, l’avidité, la jalousie, la luxure, sur fond d’horreur guerrière, de dictature et d’exécutions sommaires.

Si les qualités de jeu des comédiens adultes ne sont plus à démontrer - mention spéciale à Eduardo Noriega, très convaincant dans le rôle de cet immonde salaud, petit prince sans royaume, dont la conscience ne possède ni passé ni avenir - on ne peut que constater l’étonnante maîtrise du réalisateur mexicain concernant la direction d’acteur que souligne la troublante prestation de la troupe de gamins.

Surprenant dans ce registre nettement plus classique, Guillermo Del Toro s’impose, avec cette œuvre en tout point troublante, comme un cinéaste avec lequel il faut compter.

FICHE TECHNIQUE

Titre original  : El espinazo del Diablo

Réalisation
 : Guillermo del Toro
Scénario
 : Guillermo del Toro, Antonio Trashorras, David Muñoz

Producteur(s) : Pedro Almodóvar, Guillermo del Toro
Producteur(s) associé(s)
 : Rosa Bosch, Michel Ruben
Producteur(s) exécutif(s) : Agustín Almodóvar, Bertha Navarro

Musique originale : Javier Navarrete
Image  : Guillermo Navarro
Montage : Luis De La Madrid
Distribution des rôles :Sara Bilbatúa
Direction artistique : César Macarrón
Création des costumes
:José Vico
Maquillages : Fermín Galán, Jorge Hernández
Décorateur de plateau : Maria Del Pilar Revuelta
Effets spéciaux : Reyes Abades

Production : Anhelo Producciones, Canal+ España, El Deseo S.A., Good Machine, Sogepaq, Tequila Gang
Distribution : Mars Films


Bruno Paul
8 mai 2002



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