Genre : Heroïc Fantasy
Durée : 1h40

Avec Karl Urban (Ghost), Moon Bloodgood (Starfire), Russel Means (Pathfinder), Clancy Brown (Gunnar), Jay Tavare (Blackwing), Ralf Moeller (Ufar), ...

Seul rescapé d’une première incursion Viking en terre inconnue, le fils d’un capitaine de Drakkar âgé d’une douzaine d’année, a été recueilli, baptisé « Ghost » et élevé par les les indiens Wampanoag. Traumatisé par les exactions commises par les siens, durant leur périple américain, l’enfant déraciné n’a eu de cesse de s’intégrer à sa nouvelle famille. Mais sa peau blanche, et son système pileux d’homme blond venu du nord, continuent de marquer sa différence et malgré 15 ans de vie commune avec les Wampanoag, Ghost est toujours considéré comme un étranger par les membres de la tribu. Lorsque Pathfinder, le grand chaman de la nation peau-rouge, visite son clan pour sélectionner son successeur, Ghost se voit interdit de participer aux épreuves. Comprenant qu’il ne pourra jamais s’unir à Starfire, la fille du sorcier dont il est secrètement amoureux, le guerrier blanc décide de partir seul, avec son épée de métal, dans les montagnes pour y trouver sa propre voie. Mais alors qu’il peaufine l’installation de son futur campement, sur les hauteurs de l’autre rive du bras de mer qui traverse le territoire des Wampanoag, le son d’un cor transperce le silence. Quinze ans après son naufrage, un autre drakkar vient d’accoster le nouveau monde, libérant une horde de Viking qui détruit tout sur son passage.

Il y a 4 ans, Marcus Nispel, jeune réalisateur allemand venu de la pub et du vidéo-clip, précédait de quelques semaines Zack « L ’armée des morts » Snyder, sur le front du remake casse-gueule des classiques de l’horreur. Cette année, il succède de quelques mois au même Zack Snyder sur celui de l’Heroïc Fantasy musclée tendance « Conan le barbare ». Difficile, donc, de ne pas faire de parallèle entre les carrières de ces deux réalisateurs et de constater que, si Marcus « Massacre à la tronçonneuse » Nispel tenait la corde à l’époque de leur premier film, Zack « 300 » Snyder a depuis comblé son léger retard et même pris une large avance avec sa somptueuse adaptation du roman graphique de Frank Miller.
Certes, les deux nouveaux long-métrages des deux cinéastes n’ont guère que la thématique épique en commun. Le « 300 » de Snyder n’étant finalement qu’un luxueux copier-coller de la BD tourné sur écran vert (les décors ayant été ajoutés via infographie après le shooting) alors que « Pathfinder, le sang du guerrier » de Nispel est un film réalisé à l’ancienne, dans les montagnes boisées de la région de Vancouver, en Colombie Britannique.

Si, officiellement, la découverte de l’Amérique remonte à la fin du 15ème siècle et à la traversée de l’Atlantique par les caravelles de Christophe Colomb, les historiens restent persuadés que les Viking ont foulé son sol et affronté ses indigènes 500 ans plus tôt. En 1987, cette hypothèse fit d’ailleurs l’objet d’un premier film, « Ophelas / Pahtfinder », nominé pour l’Oscar du meilleur film étranger, dont les producteurs, Mike Medavoy et Arnold W. Messer de Phoenix Pictures, acquirent immédiatement les droits. Vingt ans plus tard (ou presque), Marcus Nispel, séduit par le potentiel mythologique et onirique du métrage norvégien, leur propose, non pas de le « remaker » mais de le revisiter à la lumière des dernières découvertes archéologiques sur le sujet. Le savoir-faire, dont il a fait preuve avec la version 2003 de « Massacre à la tronçonneuse », lui permet d’obtenir feu vert et carte blanche. Le résultat est intéressant, mais malheureusement pas à la hauteur de ses ambitions, ni de nos attentes. « Pathfinder, le sang du guerrier » ne manque pourtant pas de qualités, que ce soit dans la reconstitution fictionnelle du mode de vie des indiens Wampanoag, que dans le raid fantasmagorique des terribles guerriers vikings.
Mais les retards accumulés sur le tournage, en raison de conditions climatiques difficiles, ont sérieusement entamé le budget du film qui souffre au final d’une post-production un peu trop light (montage erratique, effets spéciaux bâclés) à laquelle vient s’ajouter la performance en demi-teinte de Karl Urban (pas mal en second rôle dans « Le seigneur des anneaux », mais loin de posséder le charisme pour porter une telle entreprise sur ses épaules).
Ne boudons pas, pour autant, notre plaisir. Sans égaler le « Conan » de John Millius ou le « 13ème guerrier » de John McTiernan, « Pathfinder, le sang du guerrier » possède néanmoins son lot de séquences d’anthologie capable de ravir les inconditionnels du genre.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Pathfinder

Réalisation : Marcus Nispel
Scénario : Laeta Kalogridis

Producteurs : Marcus Nispel, Mike Medavoy, Arnold W.Messer
Producteurs exécutifs : Bradley J. Fischer, Lee Nelson, John M. Jacobsen

Images : Daniel C. Pear
Décors : Greg Blair
Montage : Jay Friendkin, Glen Scantlebury
Costumes : Renée April
Musique originale : Jonathan Elias

Production : Phoenix Pictures
Distribution : 20th Century Fox

INTERNET

Site officiel : www.pathfinder-lefilm.com