Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Ploum ! Ploum ! Tralala ! Anarchie vaincra !
La Lune seule le sait de Johan Heliot - Gabrielle ou la révolution relative de David Vial
Délices & Daubes n° 61


Mon collègue yozonnard et néanmoins pote Hervé Thiellement m’a refilé un bouquin de Johan Heliot, La lune seule le sait, Mnémos, 2001, réédité en 2007, 307 pages. Ce drôle de bouquin est, parait-il, ce qu’on fait de mieux dans le genre uchronie steampunk à la française.

[Pour les ignares, l’uchronie c’est quand l’Histoire d’aujourd’hui n’est plus ce qu’elle est parce qu’elle a dérapé dans le passé, et steampunk c’est quand ça se passe à l’époque de la révolution industrielle et des locos à vapeur, l’époque victorienne pour les Britons. Chez les Grenouilles ce sera donc sous Napoléon III.]

Le Johan nous décrit un monde parallèle où Louis-Napoléon le Petit, ce con, est devenu tyran et maître de l’Europe après avoir écrasé la Commune dans le sang. Quand les extra-terrestres ishkiss débarquent un peu après, il va en faire ses alliés et développer avec eux une science où on mélange le biologique et le mécanique pour fabriquer, entre autres, des vaisseaux spatiaux permettant de développer une base lunaire.

Le rigolo c’est que le héros s’appelle Jules Verne, que c’est un révolutionnaire de 70 balais et qu’il va mettre à bas la dictature, grâce à Victor Hugo qui l’envoie sur la Lune retrouver la grande Louise Michel qui y est déportée et a préparé l’insurrection. Parce que la station lunaire est un atelier de fabrication de nefs stellaires mais aussi un immonde bagne.

Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce bouquin c’est la revanche de la Commune et la victoire des idéaux libertaires, avec l’aide de ces étranges êtres composites et absorbeurs de consciences que sont les Ishkiss.

Même si le style adopté, façon fin XIXe - début XXe, est un peu lourdingue et délibérément ringard, on s’adapte et on trépigne d’aise en voyant triompher Louise Michel et l’anarchisme.

Dans le genre anar mais pas nanar j’ai aussi lu Gabrielle ou la révolution relative, de David Vial aux Éditions Libertaires, 2006, 124 pages. Ce court roman avec des illustrations très moches est un long discours militant sur la nécessité de sortir de ce monde libéral capitaliste, spectaculaire et marchand qui pille la planète, mais aussi la tête des gens.

Les diatribes argumentées sont illustrées par les choix de vie des personnages : squats, ateliers populaires autogérés, retour à la campagne pour vivre de chasse, pêche et cueillette, nomadisme, économie de troc, militantisme par tracts « stop consommation » déversés par cerfs-volants, etc.

Un petit bouquin sympathique, un peu prise de tête quand même et pas très bien édité, mais on leur pardonne sans peine.


Henri Bademoude
7 juillet 2007


JPEG - 16.2 ko



GIF - 221 octets



JPEG - 21.2 ko



Chargement...
WebAnalytics