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Prédateurs
Maxime Chattam
Albin Michel, roman (France), thriller, adulte, 460 pages, 22€

Un débarquement se prépare. Les soldats sont en armes, remplis de peur. La tension est au plus haut. Elle monte encore d’un cran lorsqu’un corps horriblement mutilé selon une mise en scène macabre est retrouvé sur un des bateaux.
Le lieutenant Frewin, officier de la Police Militaire, est dépêché sur l’affaire avec ses hommes auxquels se joint une jeune infirmière, Ann Dawson, intéressée par les résolutions de crimes sanglants.

Le futur va lui servir ses envies sur un plateau avec une série de crimes ignobles. Mais qui peut être suffisamment tordu pour tuer de telles façons au beau milieu d’une guerre ?



On attendait Maxime Chattam avec curiosité et intérêt suite au poussif « Le Sang du Temps » et à l’étrange et décalé « Les Arcanes du Chaos ». Avec ces « Prédateurs », il promettait de revenir dans sa sphère préférée (en tout cas pour ses lecteurs qui l’ont découvert là) : le thriller à vous glacer le sang.

Certes l’essai est transformé. Chattam nous pose dans une situation intemporelle (même si juin 44 serait une assez bonne approximation) et surtout en vase clos. L’armée, déjà appelée “la grande muette”, était le lieu idéal pour servir de décor à des mystères et des non dits en série. On suit une enquête qui piétine à tout bout de champ, qui a le droit à ses multiples rebondissements, ses fausses pistes (qui parfois frôlent l’overdose), ses faux coupables, y compris dans le camp des gentils.
Car, là où Chattam appuie bien fort c’est sur les caractères de ses personnages. Il est inévitable que des protagonistes soient pétris de contradictions et de névroses multiples pour servir de garants à l’avancée de l’intrigue, mais à cette dose, il fallait l’oser !
De même pour les scènes de descriptions des différents cadavres. Chattam met le paquet. Ca suinte, ça coule, ça tiraille l’estomac, ça noue les tripes, ça remue la bile dans le gosier, ça en devient si dégueu’ que c’en est un peu trop.
Oui, je l’ai dit : trop de sang tue le sang !

Maxime Chattam est un bon romancier qui sait installer des atmosphères, décrire des décors vraisemblables qu’on a l’impression de visiter réellement, exposer des personnages sous leur meilleur jour de héros ou anti-héros. Mais dans ce « Prédateurs », il règne une odeur de “trop” qui donne du “pas assez” quelque part. Trop de complaisance pour le gore pour pas assez de justification à cet étalage de bidoche. Trop de pirouettes autour des personnages et de secrets gardés, parce qu’il faut tenir 500 pages, pour pas assez de crédibilité pour l’ensemble.

Je suis sorti du roman avec un goût de déception car j’espérais retrouver la grandeur de « In Tenebris ». Pas la même histoire, mais cette sensation en refermant le livre que j’avais pris une grande claque dans la tête. Ici, Chattam manie avec talent ses outils mais ne fait pas le chef d’œuvre attendu ou au moins le bon livre espéré.
En espérais-je trop ? Le prochain roman me le dira.

Titre : Prédateurs
Auteur : Maxime Chattam
Couverture : BSIP/Barbera Strnadova (Myron/Stone/Getty, images Design Papet/Narcisse)
Éditeur : Albin Michel
Site Internet éditeur : http://www.albin-michel.fr
Site Internet Auteur : http://www.maximechattam.com
Nombre de pages : 460
Format (en cm) : 15,5 x 24
Dépôt légal : avril 2007
ISBN : 2226176969
EAN : 978-2226176967
Prix : 22,90€


Michael Espinosa
11 juin 2007


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