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Il y a classique et classique, au cas où cela vous aurait échappé.
Robert Heinlein (rajouti) - Le Vagabond de Fritz Leiber - L’usage des armes de Iain M. Banks
Délices & Daubes n° 56


Pour en rajouter une couche sur mon enthousiasme pour En terre étrangère de Grand Maître Heinlein (D&D 55), savez-vous que le monsieur vient d’être le sujet d’un colloque de scientifiques et science-fictifs ? Preuve s’il en manquait que le numéro un de la SF aux States n’est pas forcément le méprisable réac décrit par ailleurs. Suivez donc le lien pour voir l’affiche et la tronche du mec : on dirait le Professeur Choron. Un bouquin va bientôt paraître, Solutions non satisfaisantes, anatomie de Robert Heinlein, écrit par deux des organisateurs du colloque : Ugo Bellagamba et Éric Picholle.

En refermant En terre étrangère, je me dis : relisons donc ces bouquins de ma jeunesse que ma mémoire tout sauf eidétique a oubliés. Je prends donc, pas loin de l’autre parmi les couv argentées, Le Vagabond de Fritz Leiber (The Wanderer 1964) Ailleurs et Demain, 1969, 402 pages. Boum ! Une chape d’ennui bien dense s’abat sur ma tête fatiguée. J’arrête au bout de 150 pages de blabla foutraque scientiste avec les orbites et les calculs astronomiques à la noix de coco, agrémentées de crobards bien moches de la planète qui vient d’arriver pour manger la Lune. Alors bon, d’accord, c’est moderne pour l’époque : un récit éclaté entre une dizaine de personnages avec des points de vue différents, un peu de sexe, des fumeurs de pétards et une chatte nommée Miaou. Mais c’est d’un chiant !

Après, j’attrape dans la même collec, mais de l’époque suivante en couleurs, L’usage des armes (Use of Weapons, 1990) de Iain M. Banks, Ailleurs et Demain, 1992, 416 pages, un autre classique incontournable, premier opus du Cycle de la Culture. Ce ne sont pas les qualités qui manquent. L’écriture est belle et subtile, avec des images fortes, une histoire linéaire entrecoupée de retours en arrière dans les souvenirs du héros, une révélation finale surprenante, trois personnages principaux dont une intelligence artificielle, un monde dans le futur tout à fait crédible, etc.

Le plus remarquable étant ce concept de Culture, une civilisation très avancée où les machines intelligentes sont capables de presque tout, qui intervient dans les conflits des moins avancées pour réduire les guerres et les horreurs qui vont avec. Pour ce faire la Culture utilise le héros Cheranedine Zakalwe, un guerrier expérimenté et fin stratège. Le tout, comme dit la quatrième de couv, « avec une perversité toute britannique ».

C’est un très bon livre, aucun doute possible, intelligent, bien écrit et bien construit. Pourtant il y a quelque chose qui me gène, un peu comme dans certains films de guerre anti-militaristes : une fascination certaine pour ce que l’on dénonce. Il y a vraiment beaucoup de combats, de batailles, de souffrances, de stratégie et - comme son titre l’indique - d’usage des armes. Trop, amtocha. Mais c’est bien, hein, très au-dessus de la moyenne.


Henri Bademoude
2 juin 2007


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