Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




La Planète des Vents
Windhaven de George R.R. Martin et Lisa Tuttle
Délices & Daubes n°48


Ah ça fait du bien, sacrebleu ! Voilà 8 euros que je ne regretterai pas. Je viens de finir Windhaven de George R.R. Martin et Lisa Tuttle, J’ai lu SF, 2007, 430 pages. Un bon bouquin comme je les aime, simple et subtil, facile à lire et qui fait réfléchir. C’est pas tous les jours que ça arrive, loin s’en faut, comme vous le savez si vous lisez ces billets.

On est très loin de l’interminable Trône de fer du même George ou de son très fort Armageddon Rag. C’est sa seule collaboration avec Lisa, une auteure de fantastique. Le bouquin est en trois parties, les deux premières étant parues sous formes de nouvelles. Ce qui ne dérange pas la lecture mais nous fait faire des bonds de plusieurs années entre les chapitres.

Cette histoire raconte la vie de Mariss, une fille de pêcheur pauvre qui va bouleverser les traditions de cette drôle de planète qui, comme Terremer d’Ursula LeGuin, n’est qu’un immense océan d’où émergent des îles éparpillées.

Quand les stellaires y ont écrasé leur vaisseau spatial, les survivants se sont fabriqués des ailes avec les morceaux de la voile solaire. En effet, le vent est permanent sur ce monde et, pour relier les îles entre elles, rien ne vaut cette méthode car l’océan est dangereux, hostile et infesté de monstres.

Des siècles après, les « aériens » continuent à porter les messages d’île en île. Ils forment une aristocratie, se transmettent ces ailes qu’on ne sait plus fabriquer d’une génération à la suivante. Mariss, qui est très douée pour le vol, va se battre pour obtenir ces ailes que l’on destine au fils de son père adoptif et faire en sorte que les ailes soient obtenues au mérite et non par héritage. Son combat sera difficile et elle devra en mener d’autres, pour que les aériens acceptent parmi eux les enfants de « rampants », et réciproquement.

Elle devra elle aussi céder ses ailes après une chute et trouver un sens à sa nouvelle vie.

C’est une très belle histoire de femme, dans un monde fascinant, sans combats tumultueux et grandioses, traitée avec justesse et finesse, pleine d’émotion et de sentiments.

Cela m’a fait penser à du McCaffrey (confer D&D 2) pour la psychologie fouillée des personnages, l’importance du vol et celle des bardes, et aussi la capacité à humidifier les yeux du lecteur. Si, comme moi, vous cachez une grande sensibilité (une âme de midinette, quoi) sous votre grognonnerie constitutive et votre mauvaise humeur maladive, lisez ce bouquin !

Une petite remarque, quand même, pour finir : pourquoi cette nouvelle tendance consistant, comme pour les Gaiman, à ne pas traduire les titres ? Ce bouquin était pourtant paru chez Lunes d’Encre en 1999 (merci la gougle) sous le beau titre de Elle qui chevauchait les tempêtes. Je ne vois pas bien ce que Windhaven peut évoquer pour une grenouille pur sucre. Vous me direz, au troisième millénaire de la mondialisation, tout le monde devrait savoir parler comme Bush et Blair...


Henri Bademoude
8 avril 2007


JPEG - 11.9 ko



Chargement...
WebAnalytics