Genre : Aventure, drame
Durée : 2h22
Avec Leonardo DiCaprio (Danny Archer), Djimon Hounsou (Solomon Vandy), Jennifer Connelly (Maddy Bowen), Caruso Kuypers (Dia Vandy), Arnold Vosloo (le Colonel Coetzee), ...
Sierra Leone, 1999. La guerre civile fait rage dans un pays délaissé par l’opinion internationale. Seuls les humanitaires et les journalistes restent dans un pays malmené par des troupes rebelles sanguinaires.
Pêcheur et père de famille, Salomon parvient à sauver les siens lors de l’attaque de son village mais il se fait enrôler comme minier par les troupes rebelles. En draguant le fleuve, il trouve un énorme diamant qu’il n’hésite pas à cacher. Il est emprisonné dans la même cellule qu’un contrebandier et ancien mercenaire, Danny.
Journaliste, Maddy veut faire un article sur les « Blood Diamond », les diamants de sang, source de profit pour les
troupes rebelles qui se font ensuite payer en armes. Elle approche Danny pour obtenir des renseignements.
Sortis de prison, Danny et Salomone voient leur destin lié à celui de Maddy dans le pays ravagé par la guerre.
Pas évident à résumer quand on veut bien faire, « Blood Diamond » entremêle destins privés et destins publics, histoires universelles et intimes.
En choisissant de raconter les vies de ces quelques personnages, Zwick raconte toute l’histoire de la Sierra Leone. On retrouve le père de famille qui a tout perdu et qui doit sauver les siens. Avec le personnage de Leonardo Di Caprio, ancien mercenaire et enfant soldat, on a la vision vaguement raciste de l’homme blanc qui pense que l’Afrique lui appartient. Il est aussi trafiquant de diamant. Avec le personnage de la sublime Jenifer Connelly, la bien pensante morale occidentale est préservée. A chemin entre l’humanitaire et la fouine qui parvient à faire éclater la réalité, elle est celle qui soude, par sa beauté et son intelligence, les deux opposés que sont Salomon et Danny.
Bref, les personnages reflètent des groupes sociaux censés être les représentants du pays. Les personnages agissent les uns sur les autres et parviennent à changer les destins qui peuvent encore l’être.
Au delà de cette construction qui touche le plus de spectateurs et de thèmes possibles (comme un fourre-tout), le scénario alterne les grands exposés politiques et humanitaires avec les scènes d’action.
Et pour une fois, ce sont les scènes d’action qui priment sur le message fort du film. A défaut de trouver un équilibre, Zwick a au moins réussi un grand spectacle.
On retient du film des scènes très spectaculaires, comme la fuite en voiture après l’attaque du convoi des journalistes.
Le duo Connelly/ Di Caprio fonctionne à merveille, notamment grâce à leur sex appeal respectif. Par contre, Hounsou est d’une solitude effrayante. Malmené par la vie depuis l’attaque du village, il traîne sa détresse dans les rues et la jungle, et ses confrontations avec Danny sont d’une mollesse terrifiante. Malgré toute la bonne volonté manifeste de Hounsou, il ne semble être qu’un faire valoir de Di Caprio. Ou est-ce tout simplement son personnage qui veut qu’il soit autant en retrait. A débattre.
Malgré tout cela, « Blood Diamond » reste un très bon film. Di Caprio est une nouvelle fois épatant. Caméléon, l’acteur passe du jeune aventurier au mercenaire qui ne connaît pas de limites. Sa métamorphose au trois quart du film est impressionnante. Du coup, l’intrigue est sans celle relancée : va-t-il vraiment voler le diamant et se servir de Salomon ou a-t-il un plan pour contrecarrer les événements ? Jusqu’à la fin, les véritables intentions de ce personnage sont insondables. Il est rare de voir un protagoniste aussi ambigu dans un film de cette envergure, et c’est peut être ce détail qui permet à « Blood Diamond » de sortir du conformisme latent.
Avec Edward Zwick, les personnages sont toujours bivalents. Avec « Légendes d’automne », il avait réalisé un film policé avec un antihéros ; avec « Le Dernier Samouraï », il avait réalisé un film occidental sur les guerriers nippons. A chaque fois, il fait intervenir un point de vue occidental dans une culture différente. C’est peut-être cela qui le sauve de « l’hollywoodialisme ». Il mélange habilement les codes du cinéma américain avec un point de vue externe, ce qui donne cette impression de ’trop’ perdue dans un message vaguement philosophe (l’homme et la violence, l’homme et son destin, l’homme et l’autre, l’homme et l’amour, ...). Etc.
« Blood Diamond » est (et c’est ce qui compte le plus) un excellent film d’action et d’aventures, mené avec rythme par un Di Caprio dont le talent ne cesse de grandir. La caméra de Zwick effleure les flancs des montagnes africaines et nous transmet la beauté de ces paysages comme dans « Out of Africa ». Le message sur la manipulation de l’Afrique à des fins occidentales n’a pas la même force que « The Constant Gardener » et les massacres avaient plus d’impact dans « Hôtel Rwanda ».
Mais « Blood Diamond » ne laissera pas indifférent sur tous les messages qu’il véhicule tout en divertissant. Le reste n’est que pacotille...
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Edward Zwick
Scénario : Charles Leavitt
Sur une idée de Charles Leavitt
C. Gaby Mitchell
Producteurs : Gillian Gorfil
Marshall Herskovitz
Graham King
Paula Weinstein
Edward Zwick
Producteur associé : Joshua Gummersall
Producteurs exécutif : Len Amato
Kevin De La Noy
Benjamin Waisbren
Directeur de la photographie : Eduardo Serra
Compositeur : James Newton Howard
Monteur : Steven Rosenblum
Monteur son : Lon Bender
Directeur artistique : Peter Wenham
Raymond Chan
Daran Fulham
Chef décorateur : Dan Weil
Costumière : Ngila Dickson
Production : Bedford Falls Productions, U.S.A.
Initial Entertainment Group, U.S.A.
Spring Creek Productions, U.S.A.
Virtual Studios, U.S.A.
Warner Bros. Pictures, U.S.A.
Distribution : Warner Bros., U.S.A.
Warner Bros. France, France
Attachée de presse : Eugenie Pont