Il y a quelques semaines je disais du mal d’Elizabeth Moon parce que je déteste les militaires, même quand ce sont les femmes qui portent les galons (D&D 26). Eh bien je prouve une fois encore mon ouverture d’esprit parce que cette fois je lui tire mon chapeau à cette même dame, pour La Vitesse de l’Obscurité (Presses de La Cité, novembre 2005,504 pages), un beau livre émouvant au titre hors du commun.
C’est le journal d’un autiste mais qui est très autonome avec son appart, sa bagnole et son boulot (une boîte pharmaceutique utilise ses aptitudes aux mathématiques et à l’abstraction). On est très vite en phase avec ce type sympathique quoique légèrement étrange, et on trouve normales ses manies et sa façon d’aborder les autres. Cela se passe dans quelques années, des traitements contre l’autisme ont été mis au point, mais lui n’a pas pu en profiter pleinement. Une nouvelle méthode vient d’être expérimentée chez les singes et on lui propose de la tester.
Ce livre est très émouvant et fait réfléchir sur la nature humaine, dans la lignée de Des Fleurs pour Algernon.(D&D 8)
Mais il a quelques défauts. La fin n’est pas du tout dans l’esprit du reste du livre et de nombreuses questions ne trouvent pas de réponses. De plus il est imprégné d’une bondieuserie à l’américaine assez pénible.
C’est malgré tout un beau livre sur un sujet difficile que la dame a l’air de bien connaître puisque ce bouquin est dédié à son fils autiste. Pour une fois, qui n’est pas coutume, je suis presque d’accord avec le collègue Stéphane Pons, qui en fit une élogieuse critique.
Après ça je lis beaucoup plus léger : Stardust de Neil Gaiman (J’ai lu Fantasy, 2001, 222 pages). J’avais décidé de tout lire du monsieur, mais ce n’était pas une si bonne idée. Là on se retrouve dans de la fantasy tendance conte de fée pour les petits nienfants, limite cul-cul-la-praline. C’est l’histoire d’un petit gars du pays de Faerie élevé par des normaux et qui va de l’autre côté du mur rechercher une étoile tombée du ciel qui se révèle être une jolie jeune femme. Il y a des sorcières, une licorne, des vilains méchants, des sorts et sortilèges et même des pirates volants dans les nuages. Il y a aussi plein de références brittones explicitées dans quatre pages de notes ! Histoire de rendre intelligent avec des ‘onneries ?
C’est lisible, gentillet mais il n’y a vraiment pas de quoi me faire changer d’avis sur ce sous-genre littéraire. On est très loin du niveau de Neverwhere (D&D 31) et il a pourtant publié ça après, le Neil. Va comprendre.
La gougle me dit que la critique unanime ne pense pas comme moi, que je n’ai sans doute pas su garder mon âme d’enfant. Ben oui je l’avoue, ça fait très longtemps que je ne pleure plus aux films de Walt Disney et que je ne joue plus aux billes en culottes courtes...