Avec ce roman, le style horrifique féminin et enfantin initié par Tim Burton au cinéma, puis par Lenore en BD, trouve ici son pendant littéraire et s’érige comme un genre à part entière.
Certes, il s’agit d’un livre « pour enfants », mais vous n’aurez pas à rougir d’être pris en flagrant délit de régression.
« Coraline » se présente comme une sorte de « Petit Nicolas » distordu et cauchemardesque, où le plaisir de la lecture provient, comme chez son homologue réaliste, de la vision candide de la jeune héroïne, pour ainsi dire narratrice.
Tout comme dans le domaine visuel avec Tim Burton, Neil Gaiman crée ici un monde de cauchemars qui pour n’être ni sanguinolent , ni violent, n’est reste pas moins délicieusement effrayant.
“Alice au Pays des Cauchemars”, Coraline se retrouve propulsée dans un univers de poche pervertissant plus que caricaturant son univers familier. Comment retrouver ses parents, les vrais et non ces créatures faites à leur image (on ne l’abusera pas si facilement, à elle) affublées de boutons de chemise à la place des yeux ?
Cette attachante et têtue petite fille s’y emploie avec détermination.
De personnages en personnages, l’exploration de ce « chez-elle » distordu, permettra à Coraline de progresser dans sa compréhension. Mais alors qu’elle touche au but, tout devient de plus en plus menaçant...
Que dire de plus sans révéler un final en forme de rêve éveillé à la Philip K. Dick, qui pour un peu nous laisserait une fois le livre refermé, dans la crainte que tout cela ne soit pas réellement fini.
Titre : Coraline
Auteur : Neil Gaiman
Genre : Horreur infantile
Traduction : Hélène Collon
Éditeur : Albin-Michel-Jeunesse
Collection : Wiz
Site Internet : http://www.albin-michel-jeunesse.com
Format (en cm) : 22,5 x 14,5 (broché)
Pages : 160
ISBN-10 : 2226140190
ISBN-13 : 978-2226140197
Prix : 10€