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Eigyr
Jérôme Hamon et Damien Colboc
Le Lombard

Île de Bretagne, Vème siècle. Les romains sont partis, les saxons sont arrivés, les bretons sont restés tandis que le paganisme et le christianisme cohabitent difficilement. Pourtant, tout ce beau monde recherche un nouveau-né qui, selon la prophétie, est la réincarnation de Merlin, tombé au combat il y a peu. Certains veulent le tuer, d’autres le sauver, mais tous sont à ses trousses.



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Deux femmes et un moine

Problême : le petit est encore dans le ventre de sa mère, bien décidée à ne pas se laisser trucider par des fanatiques, qu’ils portent une croix sur leur épée ou un masque en tête de cerf. Epaulée par une guerrière bourrue et un jeune moine candide, Eigyr va tenter de sauver sa peau et surtout celle de son si important petit, qui ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez. S’engage donc une course poursuite entre ces trois égarés et les meutes qui les talonnent. Voilà pour l’histoire.

Un récit arthurien classique

Pour le contexte, rappelons que les adaptations du mythe arthurien sont très nombreuses, du moyen-âge à notre époque, de Geoffroy de Monmouth à Alexandre Astier, de la fiction réaliste à la comédie satirique. « Eigyr » se situe résolument dans le registre classique : une aventure au coeur de la Bretagne. On sent la présence de Merlin tout du long alors même qu’il n’apparaît à aucun moment. Une référence au côté marionnettiste voire manipulateur du célèbre magicien. Une manière aussi de tenir en haleine le lecteur jusqu’au final, soigné mais longuet, de l’album.

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Plus c’est long, moins c’est bon ?

Car il faut bien le dire : au-delà même du final, l’histoire est particulièrement dense. L’expérimenté Jérôme Hamon nous tient agréablement en haleine au fil des pages et des péripéties que vivent Eigyr, Steren, Calum et tous les autres, ça reste fluide mais...les 168 pages sont un peu longues. Des dialogues brefs et pas très inspirants, des moments de pause non nécessaires et des digressions anecdotiques (le retour au village détruit pour en repartir aussi sec, par exemple) cassent le rythme d’une course poursuite peu souvent haletante.

Du potentiel

Damien Colboc signe, à la différence de son compère scénariste, sa première oeuvre bédéistique et, sincèrement, ça se voit. Il y a du potentiel, oui, notamment dans le cadrage maîtrisé et le style historico-fantasy des personnages, mais ça reste assez grossier. Hormis le moine, les hommes se ressemblent, alors que les deux femmes sont caricaturales (la guerrière bourrue avec sa balafre et sa mèche de cheveux collée sur l’oeil, la femme enceinte déterminée mais fragile). Globalement, les visages sont peu expressifs et les couleurs pétantes mais peu contrastées. Enfin, l’absence quasi totale de marge, qui semble être le choix des auteurs, donne une impression de grossissement constant, que je trouve assez gênante sans être non plus un défaut.

A mon sens, « Eigyr » aurait grandement gagné à s’amincir d’une bonne cinquantaine de pages afin d’avoir une histoire centrée sur l’essentiel, une action plus intense et des dessins plus précis, plus détaillés. Mais bon, je ne suis pas auteur, et je laisse chacun se faire son avis sur la question.


Eigyr
- Scénario : Jérôme Hamon
- Dessin : Damien Colboc
- Éditeur : Le Lombard
- Pagination : 168 pages couleurs
- Format : 22,7 x 31,8 cm
- Date de parution : 25 août 2023
- Numéro ISBN : 9782808209977
- Prix public : 24,50 €


Illustrations © Damien Colboc & Éditions Le Lombard (2023)



Yvain Mahé
4 octobre 2023




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