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Flûte Enchantée (La)
Un film franco-anglais de Kenneth Branagh (2006)
13 Décembre 2006


Genre : Opéra, Fantasy, Romance, Comédie
Durée : 2h15

Avec Joseph Kaiser (Tamino), Amy Carson (Pamina), René Pape (Sarastro), Lyubov Petrova (Reine la Nuit), Benjamin Jay Davis (Papageno), Silvia Moi (Papagena), Tom Randle (Monostatos)

Kenneth Brannagh se frotte de nouveau à une adaptation, mais cette fois, il s’est probablement montré trop ambitieux puisqu’il s’agit d’opéra.
« La Flûte enchantée », chef d’œuvre de Mozart, c’est ce qu’on lui a commandé et le réalisateur a accepté le challenge, peut-être un trop légèrement.

Déjà, première déconvenue : ce n’est pas l’œuvre originale qui est ici transposée au cinéma mais sa version anglaise, retravaillée pour l’occasion.
L’intérêt de telles transpositions en langues étrangères à la conception étant en elle-même discutable, le choix (compréhensible ici vu a fondation instigatrice du film, connue pour encourager les œuvres en langue anglaise) se révèle malheureux.

Mais l’autre erreur de jugement du réalisateur est d’avoir voulu le plus possible gommer les aspects fantastiques de l’œuvre alors qu’une partie importante de « La Flûte enchantée » repose sur le merveilleux qui s’en dégage normalement.
Ici, tout est morne et pour cause : il y a transposition de ce milieu propice aux images spectaculaires en guerre de 14-18, entre tranchée et bâtiments en ruine.
Rien pour exalter le spectateur, en somme, et l’on se demande pourquoi, si le propos était d’atteindre un public large, ne pas avoir conservé l’univers féerique originel (qui, vu les derniers succès en Fantasy, auraient pu permettre de toucher ce nouveau public désiré pour l’opéra).
Ce choix plombe totalement le film, et les quelques aspects magiques (on ne peut pas tout supprimer non plus) y apparaissent d’un ridicule achevé, totalement hors propos vu le ton réaliste par ailleurs.

Un film bien décevant donc et ce n’est pas la prestation des acteurs-chanteurs qui rattrapera cette œuvre.
Il n’y a guère que René Pape qui campe un Sarastro valable qui se montre convaincant.

Kevin Alessio

UN AUTRE AVIS

En pleine bataille, alors que les balles sifflent et que les obus explosent tout autour de lui, le courageux Tamino est sauvé par trois étranges infirmières. Pourtant, c’est Papageno, le gardien des canaris utilisés pour détecter les gazs toxiques sur le champ de bataille, qui revendique le sauvetage !
Il n’en fallait pas plus pour que Tamino et Papageno se voient confier la délicate mission de retrouver la belle Pamina, fille de la Reine de la Nuit, qui serait prisonnière du seigneur Sarastro.
Évidemment, tout est un petit plus compliqué (et rigolo) que ne le supposent nos fameux héros de circonstance.

Comme il l’avait déjà fait avec son superbe « Hamlet » (à voir en version longue), Kenneth Branagh s’est attaqué à un classique « La Flûte Enchantée » de Mozart, c’est pas rien !) avec la claire intention de dépasser le contexte narratif de l’œuvre originelle pour transposer le tout dans un cadre très personnel.
Le résultat final détonne, surprend et laisse quasiment sans voix (un comble !). D’un superbe plan séquence d’ouverture qui commence au raz du sol pour terminer avec une escadrille de biplans qui part à l’attaque des lignes adverses, de l’arrivée d’une Reine de la Nuit quasi Wagnérienne et juchée sur un char d’assault (fallait oser !), aux multiples rebondissements d’une intrigue qui n’en manque jamais, Kenneth Branagh s’est visiblement amusé comme un petit fou.
Mouvements de caméras en folie, direction virtuose des acteurs, costumes et décors somptueux, les attraits de « la Flûte Enchantée » sont nombreux.
Faute des compétences adéquates, on se gardera bien, par contre, d’émettre le moindre jugement sur l’interprétation vocale proposée, même si elle nous a semblé d’un excellent niveau et d’une belle maîtrise, René Papé (Sarastro) proposant tout particulièrement des basses d’une étonnante profondeur.

Balançant entre l’étonnement admirateur justement provoqué par une production éblouissante et une impression tenace de “trop c’est trop”, on ressort partagé d’une telle projection. Finalement, si l’on est ébahi par le résultat d’ensemble, on regrette aussi de ne pas retrouver le réalisateur enjoué et léger de « Beaucoup de Bruit pour Rien ».
Pour le coup, Kenneth Branagh y va fort, très fort, risquant sans doute de choquer les gardiens du temple et rejoignant sans doute l’exhubérance créatrice de Mozart, mais il faut croire, qu’avec le temps, l’art de la farce s’est un peu évanoui en nous...

Finalement, la meilleure solution pour être emballé par cette « Flûte Enchantée » est de redevenir l’enfant que nous fûmes. Et là, tout s’éclaire, scintille et brille de mille feux, la musique peut enfin résonner dans nos cœurs, le chant emplir nos tympans et la réalisation de Kenneth Branagh acquérir toute sa cohérence.
Simple mais pas évident, ce film hybride nécessite qu’une petite révolution interne réveille en vous quelques neurones endormis.

BANDE ORIGINALE

Qui dit opéra dit musique et chant et donc Bande Originale. Pour le coup, la sortie CD a bien des attraits ici car la version et le livret présentés sont inédits et pour la première fois en langue anglaise (diffusion internationale du film oblige). Gageons que les amateurs d’art lyrique auront tout intérêt à s’y frotter de près, ne serait-ce que par curiosité, l’ensemble paraissant au profane (que je suis) très respectable, sérieux et de qualité.

Sortie : 4 décembre 2006
Édition : France Télévision Distribution
Distribution : Sony Music

Stéphane Pons

FICHE TECHNIQUE

Titre original : The Magic Flute
Réalisation : Kenneth Branagh
Scénario : Emanuel Schikaneder (libretto originel), Stephen Fry, Kenneth Branagh
Opéra de : Wolfang Amadeus Mozart

Producteurs : Pierre-Olivier Bardet, Steve Clark-Hall, Simon Moseley
Producteurs exécutifs : Stephen Wright
Producteurs associés : Mark Pickering

Musique non originale : Wolfgang Amadeus Mozart
Photographie : Roger Lanser
Montage : Michael Parker
Distribution des rôles : Sarah Playfair
Décors : Tim Harvey
Costumes : Christopher Oram
Direction musicale : James Conlon
Orchestre : Chamber Orchestra of europe
Chœurs : Apollo Voices

Production : Idéale Audience pour la fondation Peter Moores
Distribution : Les Films du Losange (France)
Presse : Jérôme Jouneaux, Isabelle Duvoisin, Matthieu Rey (Paris)

SITE INTERNET

http://www.filmsdu losange.fr


Stéphane Pons
Kevin Alessio
13 décembre 2006



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La Flûte enchantée



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